Burkina Faso : François Compaoré doit être extradé de la France martèle le réseau justice
Norbert Zongo, tué avec trois de ses compagnons en 1998
Dans un communiqué publié ce mercredi, le réseau « Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique » a estimé que François Compaoré doit être extradé de France ou il vit en exil, pour être jugé à Ouagadougou dans le cadre du procès de l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo, tué en 1998 à Sapouy.
François Compaoré, frère cadet de l'ancien président Blaise Compaoré, avait été arrêté en 2020 dans un aéroport français, conformément à un mandat d'arrêt émis contre lui par la justice burkinabè.
Les autorités avaient dans la foulée signé son décret d’extradition de François Compaoré, le 5 mars 2020. Ses avocats avaient alors déposé un recours auprès du Conseil d’État français qui, à son tour, avait validé le décret d’extradition le 30 juillet 2021 avant que ses conseils ne saisissent la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Dans sa décision rendue la semaine dernière, la CEDH estime que les assurances données par le gouvernement précédant le premier coup d’État, et réitéré par celui issu du premier coup d’État, ne l'ont pas été par l'actuel gouvernement issu du deuxième coup d’État et qui n’a répondu aux observations lui ayant été adressées le 19 octobre 2022.
La CEDH reconnaît que les conditions d’extradition étaient satisfaites à l’origine, mais demande juste qu’elles soient réexaminées puis reconfirmées au vu des changements politiques intervenus depuis.
Évoquant les bouleversements politiques et la détérioration des relations diplomatiques, la Cour estime nécessaire de « vérifier que « l’État d’accueil » (Burkina) est bien celui qui sera tenu au respect des assurances données au jour de la remise du requérant et demande à la France de réexaminer le dossier.
Le réseau « Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique » rappelle que pour les Burkinabè, le journaliste Norbert Zongo est une référence au même titre que Thomas Sankara. Son assassinat, et l’exigence de justice qui en découle, est emblématique de la lutte pour la qualité et la liberté de la presse.
« Aussi, nous demandons au gouvernement actuel du Burkina de répondre avec diligence aux demandes de la CEDH, afin que l'extradition soit effective au plus vite. Et nous exhortons le gouvernement français à faire toutes les démarches nécessaires pour confirmer rapidement l'extradition et de l'effectuer sans tarder », a écrit le réseau dans un communiqué.
Depuis 1988, la famille de Norbert Zongo, les Burkinabè et le monde de la presse exigent vérité et justice, a rappelé l'organisation internationale.
« Il est grand temps que s’ouvre le procès de ses assassins et de leurs complices, afin qu’ils soient enfin jugés », selon le réseau qui estimé que « Cette intervention assez contrainte de la CEDH ne fait que retarder la justice au détriment des Droits Humains ».
Boa, Ouagadougou
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