Abubakar Abdulsalami et Omar Touray après la rencontre avec Tinubu (ph)

Le chef de la délégation de la CEDEAO au Niger, le Général à la retraite Abubakar Abdulsalami, et sa suite ont fait un compte rendu ce mardi 22 août à Abuja au Président nigérian Bola Tinubu de leur récente mission à Niamey où ils s’étaient entretenus avec le leader du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani, et le Président renversé, Mohamed Bazoum.

Le Général Abdulsalami a fait un briefing aux journalistes après les discussions à la Villa présidentielle avec le Président Tinubu, celui qui est par ailleurs le Président en exercice de la CEDEAO. Le chef de la délégation de la CEDEAO au Niger était accompagné par le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Touray, et le conseiller à la sécurité nationale, Malam Nuhu Ribadu.

L’émissaire de la CEDEAO a indiqué avoir transmis à la CEDEAO les dispositions du pouvoir militaire au Niger et que cette étape marque le début des échanges entre l’organisation sous régionale et l’Armée nigérienne. Abdulsalami a exprimé l'espoir que quelque chose de concret en ressortirait bientôt.

Espoir de dialogue

En revenant sur sa mission, Abdulsalami a déclaré « Comme vous le savez, les chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO m'ont nommé comme envoyé au Niger et nous y étions ce week-end pour voir les militaires et discuter afin de trouver un moyen de sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons…. Je dois dire que notre visite au Niger a été très fructueuse et qu’elle a ouvert une voie pour entamer des discussions et, espérons-le, nous arriverons à quelque chose ».

Des divergences entre le CNSP et la CEDEAO

Abubakar, parlant des divergences d'opinions entre la CEDEAO et le CNSP au Niger sur un retour rapide à un régime démocratique, a déclaré « Eh bien, comme je l'ai dit, nous avons commencé à discuter, ils ont fait valoir leurs propres arguments, puis j'ai fait valoir mes arguments. Un rapport est soumis au Président de la CEDEAO. Il va maintenant consulter ses collègues et nous parviendrons ensuite à quelque chose, espérons-le ».

Sur la dernière option qu’est l’action militaire au cas où les discussions échouent, l’envoyé de la CEDEAO a formulé le vœu que la voie diplomatique réussisse car « Personne ne veut faire la guerre… et je ne pense pas que tout échouera, nous parviendrons à nous sortir de ce pétrin ».

L'ancien chef de l'Etat nigérian a conduit le samedi dernier une délégation comprenant Muhammad Abubakar, le sultan de Sokoto, et Omar Touray, président de la commission de la CEDEAO au Niger.

En dehors de ce compte rendu, ajoutons que selon une source proche du dossier au Nigeria, le Général Abdulsalami et la délégation de la CEDEAO au Niger ont exploité toutes les voies pour éviter une guerre, surtout que les militaires du CNSP se sont montrés ouverts au dialogue pour sortir de l'impasse.

Au plan interne au Nigeria toujours selon cette source, le Président Tinubu ne veut pas conduire la CEDEAO à une guerre au Niger, car il s’est rendu compte que l'opinion publique est résolument est contre. A l’opposé des voix et des pays qui prônent l’option militaire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la CEDEAO, le Président devra chercher une solution qui ne mènera pas à la guerre sans perdre la face.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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