Afrique : Analyse et réflexion sur les mouvements populaires de libération au Mali, Burkina et Niger
Dr Jacob HARMEU BEIDE, auteur et expert en prévention et gestion de conflits (ph)
L'indépendance accordée aux États africains n'est véritablement pas une indépendance, ni une souveraineté. L’indépendance sur le plan national devrait être l'expression d'une tendance conduisant à une transformation de l'ordre économique, politique et juridique.
Aujourd'hui, l'indépendance de l'Afrique reste un mythe ; les transformations structurelles internes, sur la scène internationale, l'Afrique reste plus que jamais marginalisée et dominée.
Des décennies après, les fruits de l'indépendance n'ont toujours pas tenu les promesses de fleurs. La colonisation ou domination a changé de visage et de forme, mais elle demeure la même. Et à travers les idéologies et les institutions importées, les relations choisies ou privilégiées sur le plan politique, économique et militaire avec les puissances coloniales.
Après avoir salué l'indépendance comme une victoire et surtout après l'avoir confondue avec la libération, nous sommes revenus sur les jugements des certains panafricanistes pour constater que derrière la façade et la fiction de l'indépendance se dissimulait avec tout autre réalité, contrôlée et dominée de main de maître, notamment par les anciennes puissances coloniales.
L'insuffisance évidente du concept classique de la souveraineté de l'État transcrite par la charte des nations unies, éclate au jour. Les dirigeants de nos Etats, les puissances coloniales, pour assurer la protection de leurs intérêts, ont simplement changé de politique vers les mêmes fins. Leur stratégie consiste à déléguer certains pouvoirs aux nouveaux dirigeants Africains mais tous les pouvoirs.
Les moyens de libérations restent entre les mains des anciennes métropoles. Le maintien des intérêts ainsi protégés se fera en rendant nécessaires de structures professionnelles, des équipements industriels, des besoins et des services qui perpétuent une dépendance à I ‘égard des pays fournisseurs (puissance coloniale).
Cette politique résulte de la vieille conception de la nécessité d’un équilibre dans les relations internationales. La rivalité suscitée par la recherche d'un équilibre de puissance, constitue une des ressources actuelles de l'impérialisme. En effet, dans la lutte entre blocs cherchant sans cesse à s'accroitre, l'un des adjectifs visés est la domestication des plus faibles.
Cette politique fait profiter les puissances de larges pouvoirs d'actions structurés et organisés en système. Elle constitue pour elle, un moyen, un centre dominant à partir duquel s'exerce un pouvoir économico politique puissant qui vise avant tout à maintenir l'ordre international établi en leur faveur. Dans cette situation, on ne peut s'attendre à des changements significatifs dans cet ordre qui ne pensent venir de ceux à qui il profite. Ces changements doivent être le fait du périmètre constitué par la majorité des états, car un système qui avantage une minorité d'état dans le monde ne peut être considéré comme un bon système.
Des siècles d'histoires nous apprennent que le développement des uns ne peut être le sous-produit du développement des autres et la croissance économique des pays nouveaux, greffée sur la croissance économique des puissances coloniales, n'est pas le développent.
Des décennies passées, certains dirigeants des pays Africains ont tenté d'apporter des changements au nom de la souveraineté et la libération nationale ont été assassiné et considéré comme des rebelles et réactionnaires.
La politique extérieure des Etats africains depuis leur accession à l’Independence se caractérise par une diplomatie largement dominée par la situation générale de l'Afrique. Et, en dépit des déclarations officielles et parfois des apparences, la quasi- totalité des Etats indépendants poursuivent une politique extérieure méfiante, dictée par des considérations de sécurité des régimes au pouvoir et, en outre, par la faible situation économique de ces Etats.
En réalité devant les rapports de forces économiques et politique sur la scène internationale, cette diplomatie a été orienté sur la sécurité nationale, et d'autre, sur le développement économique. Très rare aujourd’hui sont les états Africains pour qui ce réalisme diplomatique s'est avéré payant. Faute d'avoir réussi à dominer ses contradictions internes, l’Afrique se trouve sur le plan international aujourd’hui le continent le plus marginalisé et plus dépendant.
Les forces du mouvement pour le changement
Il est vrai, certes que le statu quo en faveur du système dit international actuel est défendu par des puissants intérêts géopolitique et géostratégiques. Mais il n’est pas moins vrai que ce système, qui ne profite qu'à une minorité des états obéissant aux règles dictées par des puissances, est rejeté par la majorité qui en est exclu à cause de leur défense des intérêts en faveur de leur population. Les états Africains dans leur grande majorité appartiennent à ce dernier groupe dans lequel le système actuel cherche à s'imposer.
La défense des intérêts de l'Afrique se situe aujourd’hui par ce changement irréversible voulu par les masses populaires. Les forces progressistes appelées panafricanistes existent et se multiplient, dans leur diversité, et avec leurs faiblesses et leur détermination. Elles sont là ; elles dépassent les frontières des états-nations et atteignent le niveau des masses populaires, unies comme un seul homme.
Aujourd’hui nous pouvons dire avec assurance que les frontières coloniales sont en train de tomber pour une Afrique des masses populaires vers les Etats unis d'Afrique. Et les forces en faveur d’un nouvel ordre mondial ont le devoir de s’organiser ; elles en ont le moyen et l'Afrique peut compter sur elles.
La plupart des questions qui préoccupent les populations Africaines dites Africanistes sont largement partagées et animées par les leaders du changement. La recherche des actions à entreprendre pour la souveraineté des états et des peuples dans la gestion des affaires intérieures et extérieures. Cette ère du changement a vu le jour au Mali, Guinée et Burkina et au Niger ou nous assistons à un mouvement populaire sans précèdent qui exige à tout prix la souveraineté du peuple dans sa volonté de s’approprier d’avantage du pouvoir politique, mais également du pouvoir économique.
Un peuple déterminé à la lutte de Libération. Cette cause commune « Afrique aux Africains » est la suite logique de lutte qu'ont menée nos vaillants combattants lâchement assassinés. L’universalité du grand mouvement de libération au Mali, Burkina et Niger aujourd’hui marque le déclin de l’hégémonie occidentale de manière générale et celle de la France de manière particulière.
Longtemps les européens ont mis en attente leur lutte de libération sans se rendre compte que le monde doit changer qu’on accepte ou pas. L’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire disait l’ancien Président Nicolas Sarkozy ; la vraie histoire de l’Afrique commence maintenant. L’histoire de sa liberté, de sa souveraineté, de sa marche et son développement pour les générations à venir. Unissons-nous maintenant disait le Colonel Kadhafi lors du sommet des chefs d’Etats pour être fort, mais l’appel n’a pas été entendu et il conclut : un jour viendra ce moment historique.
La naissance du Panafricanisme (nouvelle théorie) « l’Afrique aux Africains » fait son chemin : le chemin sera certes long, mais la victoire, elle sera certaine pour le bien-être de nos peuples. Une nouvelle page de l’histoire des peuples combattants s’invite aujourd’hui au Mali, Burkina et Niger.
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