Côte d'Ivoire : Départ à la retraite, Anne Ouloto explique la préoccupation sur le cas des enseignants
Dans un entretien accordé au quotidien pro-Gouvernemental « Fraternité Matin » la Ministre de la Fonction Publique, Anne Désirée Ouloto sur les motivations de la prise du décret de l’uniformisation du départ à la retraite des fonctionnaires.
Elle explique avoir proposé au gouvernement de revoir la date de départ à la retraite des fonctionnaires, car à la pratique, il lui a été donné de constater qu’il y avait énormément de difficultés.
« Notamment dans le cadre de la politique du départ à la retraite des fonctionnaires. J’avais à gérer deux catégories de départ. Il y a des départs considérés comme normaux pour tout le monde. Et les exceptions. Le principe était appliqué à tous ceux qui ne sont pas enseignants. Selon ce principe, le fonctionnaire, d’après sa date de naissance, part à la retraite à la fin du mois de sa date de naissance et est radié des effectifs au 1er du mois suivant. Je donne un exemple, vous êtes né le 20 avril, donc fin avril, vous êtes admis à faire valoir vos droits à la retraite. Et le 1er mai, vous êtes radié des effectifs de la Fonction publique. Tel est ce principe », précise la Ministre avant d’évoquer le cas des enseignants quand ces derniers se retrouvent dans l’Administration centrale après avoir quitté les salles de classe.
« Lorsque dans cette administration centrale, vous avez des enseignants qui sont soumis à ce principe, cela nous crée une situation de deux poids, deux mesures. Quand vous dites à l’enseignant que vous êtes né en avril et qu’à la fin du mois, vous allez à la retraite, il répond pour dire que « je suis sous-directeur ou directeur, inspecteur, chargé d’études dans l’administration centrale, donc je veux qu’on m’applique la mesure des enseignants », alors qu’en réalité, il n’est affecté dans aucune classe », fait savoir Anne Ouloto, avant de poursuivre.
« Partout où vous avez des situations qui font intervenir l’homme, je le dis souvent, on a affaire au clientélisme, au favoritisme et la corruption peut naître aussi. Ces agents négocient avec leurs responsables des ressources humaines pour se voir appliquer l’exception qui s’applique aux enseignants. Or la date du départ à la retraite est celle qui est inscrite dans le système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE) », poursuit-elle, et de conclure.
« Cela veut dire qu’un enseignant qui est censé aller à la retraite en juillet et qui s’est arrangé avec son DRH pour aller en décembre, nous faisons les calculs que nous acheminons à la CGRAE, avec la date du 31 juillet qui est pris en compte dans les livres de la fonction publique. Dans ce cas, la solde se rend compte qu’il y a eu un trop-perçu. Cet enseignant a été payé indument de juillet au 31 décembre, alors qu’il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en juillet et percevoir sa pension de retraite à partir du 31 août. Mais, il rembourse ce trop-perçu de six mois de salaire à l’État de Côte d’Ivoire. Puisque nous devons gérer les deniers publics avec rigueur. J’ai donc arbitré plusieurs situations de ce genre. Et c’est désagréable », déplore la Ministre de la Fonction Publique.
Donatien Kautcha, Abidjan
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