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Côte d'Ivoire : Simone Gbagbo à propos des sanctions contre le Niger : « Elles sont illégales, car aucune règle de la CEDEAO et de l'UEMOA ne les justifie »
 

Côte d'Ivoire : Simone Gbagbo à propos des sanctions contre le Niger : « Elles sont illégales, car aucune règle de la CEDEAO et de l'UEMOA ne les justifie »

 
 
 
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© Koaci.com - mercredi 09 août 2023 - 16:22

Simone Gbagbo lors de sa déclaration (Ph KOACI) 


Après Laurent Gbagbo, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo se prononce sur la situation qui prévaut depuis le 26 juillet 2023 au Niger suite à coup d’Etat perpétré l’armée contre le président élu, Mohamed Bazoum.


Des chassés du pouvoir en Côte d'Ivoire qui soutiennent désormais un coup d'Etat ? Pour la présidente de Mouvement des Générations Capables (MGC), les sanctions prises par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) produisent comme conséquence une punition du peuple nigérien.


« Leur sévérité et la rapidité avec laquelle elles ont été mises en œuvre, inclinent à penser que l’on reproche aux forces vives du Niger leur soutien aux acteurs du coup d’État. Ces sanctions apparaissent ainsi comme une mise en garde contre toute volonté des peuples africains à lutter pour leur souveraineté. Ces sanctions confortent également la majorité de l’opinion africaine dans le sentiment que la CEDEAO et l’UEMOA sont instrumentalisés par les chefs d’États pour protéger et perpétuer leurs régimes et leurs intérêts. Elles traduisent éloquemment la tendance de plus en plus affirmée à utiliser des institutions économiques et financières pour tenter de régler des crises politiques internes aux États dans un sens qui n’est pas forcément celui qu’approuvent les peuples. Enfin, ces sanctions donnent à l’opinion africaine, le sentiment que ces organisations aux ordres des chefs d’États sont manipulées par la France et par ses partenaires européens et internationaux. Je réaffirme, ici, que les sanctions prises contre le peuple frère du Niger sont illégales ; car aucune règle de la CEDEAO et de l’UEMOA ne les justifie. Ces sanctions à caractère purement politique sont iniques et peuvent être qualifiées de crime contre l’humanité. Sur le plan éthique, elles sont inhumaines », a martelé l’ancienne Première Dame ivoirienne dans une déclaration ce mercredi 09 août 2023.


L’ancienne Députée de Côte d’Ivoire retient trois enjeux dans la crise nigérienne et je cite : La crise nigérienne est d’abord et avant tout, une opportunité pour réévaluer les relations entre la France et le Niger, entre cette puissance coloniale et ses ex-colonies. Le peuple et les autorités de ce pays se donnent l’occasion de prendre en main les leviers géostratégiques nécessaires à garantir une véritable indépendance de leur nation, La crise nigérienne, c’est aussi une opportunité que se donnent les nouvelles autorités du Niger en vue de tirer le meilleur parti d’une mondialisation amplifiée des relations internationales. Elles pourraient ainsi profiter du conflit qui les oppose à la France pour faire appel à d’autres partenaires comme la Russie, la Chine, la Turquie, etc. ; La crise nigérienne est révélatrice d’un nouvel état d’esprit des peuples africains et des armées africaines. Elle est un exemple qui peut aussi faire tache d’huile. L’on assiste progressivement à une amplification et à une généralisation de la lutte pour la souveraineté des États de l’Afrique de l’Ouest par les peuples eux-mêmes et non plus par des idéologues. »


 

Selon Madame Gbagbo, la menace d’une attaque du Niger par les forces de la CEDEAO et de ses alliés occidentaux cristallise toutes les attentions et fait craindre dans la sous-région ouest-africaine un chaos comparable à celui qu’ont entrainé l’assassinat du colonel Kadhafi et la déstabilisation de la Libye.


« Or, le Président Alassane Ouattara a décidé au cours d’une réunion du Conseil National de Sécurité tenue le 2 août 2023, d’engager l’armée ivoirienne dans l’intervention militaire de la CEDEAO contre la République du Niger. Cette décision transgresse la Constitution ivoirienne qui dispose en son article 104 : « La déclaration de guerre est autorisée par le parlement. En cas de désaccord entre les deux chambres, la décision appartient à l’Assemblée Nationale ». Le Chef de l’État aurait dû obtenir l’accord préalable du parlement avant d’engager le pays dans cette guerre. Je tiens à dire que ni les sanctions économiques et financières, ni l’intervention militaire contre le Niger ne sont de nature à apporter des solutions viables à la crise », soutient-elle, avant de poursuivre.


« C’est pourquoi, conformément à ma vision d’une Afrique digne, souveraine et prospère. J'affirme ma solidarité au peuple frère du Niger,Je rappelle qu’après des siècles d’esclavage, des décennies de colonisation et d’indépendance politique, toute velléité de recolonisation de l’Afrique contemporaine est inacceptable. Je déclare que le moment est venu de retirer du continent africain, toutes les forces militaires françaises, Je condamne fermement les sanctions inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre les populations nigériennes, Je demande la levée le plus rapidement possible de toutes les sanctions contre le Niger. J'interpelle la CEDEAO, la France, l’Union Européenne, l’Union Africaine et l’ONU sur leurs responsabilités quant à la dégradation de la situation humanitaire au Niger, Cela est vrai, je réaffirme mon attachement aux principes démocratiques dans la conquête et l’exercice du pouvoir d’État. En conséquence, je suis contre toutes formes de coup d’État, qu’il soit civil ou militaire. Mais je condamne également le recours à la guerre par la CEDEAO comme moyen de règlement de la crise politique au Niger », a fait savoir Simone Gbagbo.


Elle a fait partager dans sa déclaration que seul le dialogue entre les protagonistes et les parties prenantes permettra de trouver une solution négociée et durable à cette crise, avant de demander qu’à aucun moment l’armée de Côte d’Ivoire ne soit utilisée ni par l’État ivoirien, ni par la CEDEAO pour mener une guerre au Niger contre l’armée nigérienne et le peuple nigérien.


« J’appelle tous les peuples amis, épris de justice, de paix et de liberté, à aider le Niger et l’Afrique à s’assumer pleinement et à occuper la place qui leur revient de droit dans le concert des nations libres, démocratiques et souveraines. Que Dieu protège le Niger et bénisse l’Afrique », a conclu Simone Ehivet Gbagbo.


 

Donatien Kautcha, Abidjan 



 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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couly
Les Gbagbo qui soutiennent un coup d'Etat, les temps changent... Rien d'étonnant de leur part.
 
 il y a 1 an     
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