Burkina Faso : Après son « évasion », la guérisseuse sera écroulée à la prison militaire
La guérisseuse Adja Nikièma (micro) lors d'une séance de prières
Après sa libération forcée par des soldats, la guérisseuse traditionnelle de Komsilga Amsetou Nikièma dite Adja sera écroulée à la maison d'arrêt et de correction des Armées (Maca), a annoncé le procureur général du Burkina Faso.
«Le Procureur Général près la Cour d'appel de Ouagadougou informe l'opinion publique que Madame Nikièma Larissa dite Adja Amsetou qui a fait l'objet d'un mandat de dépôt au Parquet du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga 2, le vendredi 28 juillet 2023, sera incarcérée à la Maison d'arrêt et de correction des Armées (M.A.C.A) sur sa demande, en attendant la date de son jugement », indique un communiqué signé de l'avocat général Ouédraogo Jean-Jacques Wendpanga.
Le Procureur Général a ainsi invité le Directeur de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco) à faire procéder à la mise en œuvre de la présente décision qui est de m'écrouler à la Maca.
En rappel, le vendredi 28 juillet, après la diffusion d'une vidéo de torture d'un vieil sur les réseaux sociaux, et agissant dans le cadre de ses prérogatives, le Parquet près le Tribunal de Grande Instance Ouaga avait diligenté une enquête, puis décerné un mandat de dépôt contre neuf personnes dont Amsetou Nikièma, pour des faits de « séquestration, tortures, coups et blessures volontaires ».
Alors que des mandats de dépôt venaient à peine d’être décernés contre les mis en cause pour les besoins de la procédure, l’on a constaté un encerclement du Palais de justice du Tribunal de grande instance Ouaga II par un groupuscule de militaires encagoulés et armés, à bord notamment de deux (02) pickups et d’un blindé pour, disent-ils, « libérer la guérisseuse » des mains des agents de la Garde de Sécurité Pénitentiaire (GSP), avait alors dénoncé l’intersyndicale des magistrats du Burkina Faso.
Entamant aussitôt une grève illimitée, quiz paralysé le système judiciaire, les magistrats avaient invité les auteurs de cet enlèvement à procéder à la remise sans délai et sans condition de la mise en cause en vue de sa réintégration à la maison d’arrêt pour la suite de la procédure.
Le Procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, Abdoul Kader Nagalo avait de son côté « instruit l’ouverture d’une enquête des chefs d’évasion, de complicité d’évasion et de discrédit sur un acte juridictionnel ».
Cette affaire qui a défrayé la chronique, suscitant de nombreuses réactions, avait conduit le gouvernement burkinabè à rassurer l’opinion que toutes les dispositions sont prises pour réserver le meilleur traitement à ce dossier dans le strict respect des principes de l’État de droit, de tolérance zéro à l'impunité, de préservation de la paix sociale et de la sécurité.
Boa, Ouagadougou
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