Ghana : Adoption du projet de loi anti-sorcellerie
Une suspecte dans un camp de sorcières (ph)
Le parlement ghanéen a adopté le projet de loi qui interdit les accusations de sorcellerie et qui criminalise la pratique consistant à déclarer, accuser, nommer ou étiqueter des personnes comme étant des sorcières.
Le projet de loi adopté le 27 juillet 2023 à Accra interdit la pratique par toute personne en tant que féticheur ou découvreur de sorcières. Elle interdit également la déclaration, l'accusation, la désignation ou l'étiquetage d'une autre personne comme étant une sorcière.
La sorcellerie peut se définir comme une pratique mystique en vue d'exercer une action, généralement néfaste, sur un être humain. En d’autres termes, elle peut être l'exercice ou l'invocation de pouvoirs surnaturels présumés pour contrôler des personnes ou des événements.
L’initiative de ce projet de loi fait partie des mesures politiques générales visant à faire face aux attaques et aux violations des droits de l'homme résultant d'accusations de sorcellerie. Le projet de loi d'initiative parlementaire a été parrainé par Francis-Xavier Kojo Sosu, un députe de l’opposition NDC.
Le projet de loi a été adopté suite aux efforts concertés de nombreuses parties prenantes pour lutter contre la menace sociale persistante des accusations de sorcellerie qui ciblent principalement les femmes pauvres, âgées et veuves. Le lynchage de Madame Akua Denteh, 90 ans, à Kafaba dans la municipalité d'East Gonja, accusée de sorcellerie en juillet 2020, est devenue le catalyseur de l'introduction du projet de loi.
Avec cette nouvelle disposition, le député Sosu a déclaré que tous les camps de sorcières au Ghana sont illégaux avec l'adoption du projet de loi d'amendement pénal 2022 par le parlement qui interdit la criminalisation de la sorcellerie.
Certains des camps sont situés à Bonyasi, Gambaga, Gnani, Kpatinga, Kukuo et Naabuli, tous dans le nord du Ghana. Par l'adoption de cette loi, tous les camps de sorcières sont interdits, en d'autres termes, ils sont tous illégaux.
Pour sa part, le président du parlement, Alban Bagbin, a trouvé qu'« il est décourageant que de nombreux citoyens âgés, sans que ce soit de leur faute, soient étiquetés de sorciers et soumis à des traitements inhumains ».
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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