Côte d'Ivoire : Crise à l'IEPP Vavoua 2, accusé de racketter les enseignants pour des nominations à des postes de directeurs d'écoles, l'Inspecteur réagit : « Je suis victime de ma rigueur »
L'Inspection de l'Enseignement Préscolaire et Primaire (IEPP) de Vavoua 2, est secouée depuis quelque temps par une crise. Le premier responsable de cette IEPP, l'Inspecteur Koné Souleymane est, en effet, accusé de plusieurs dérives depuis qu'il a en charge la gestion de cette circonscription de l'éducation nationale dans la localité de Vavoua.
Selon notre source, l'Inspecteur de l'Enseignement Préscolaire et Primaire de Vavoua 2, se serait rendu coupable de nombreux actes de corruption et de mauvaise gouvernance depuis quatre ans qu'il est à la tête de l'IEPP en question. Notre informateur indique que Koné Souleymane « fait payer entre 150.000 et 200.000 FCFA aux instituteurs pour être nommés à des postes de directeurs d'écoles ».
En outre, toujours selon notre source, « les COGES doivent lui payer entre 50.000 FCFA et 70.000 FCFA pour avoir un stagiaire. Aussi, pour la titularisation CEAP, chaque candidat doit lui verser la somme de 50.000 FCFA. Pour ce qui est de la reconduction des Directeurs d'écoles à leurs postes, l'IEPP de Vavoua 2, fait payer à chaque Directeur, la somme de 2000 FCFA. Une somme qui selon lui, sert à recevoir la commission. », révèle notre informateur.
Par ailleurs, « pour la titularisation CEAP Intégration ( CAP LONG), chaque candidat doit payer à l'Inspecteur entre 150.000 FCFA et 200.000 FCFA », ajoute notre source.
Dans le viseur de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance depuis quelque temps après avoir été dénoncé pour ses actes, il aurait fait signer, d'après notre informateur, des décharges aux concernés dans lesquelles il leur demande de faire savoir qu'il n'a rien reçu d'eux et implore dans le même temps leur soutien.
Des accusations assez graves qui mettent, non seulement en péril, le bon fonctionnement de l’IEPP de Vavoua 2, mais jette également, de façon sérieuse, le discrédit sur tout le système éducatif ivoirien.
Joint au téléphone, le mis en cause, a rejeté en bloc toutes ces accusations. Pour l’IEPP Koné Souleymane, ce sont des délations qui visent à le salir, car ce que racontent ses détracteurs, ne peuvent aucunement se faire dans une IEPP, surtout par ces temps où les autorités ne font aucun cadeau à tous ceux qui s’adonnent à ces types de dérives.
« Ce qu’ils racontent n’est rien d’autre que de la délation. C’est depuis le 15 juin dernier qu’ils ont créé un compte Facebook et ont commencé à raconter n’importe quoi sur moi. Tout ce qu’ils racontent, ce sont des choses qui ne sont même pas possibles dans une IEPP. Aujourd’hui, avec la rigueur dont fait preuve madame la ministre, vous pensez que quelqu’un peut prendre le risque de faire ces choses ? », s’est-il interrogé.
Poursuivant, Koné Souleymane a indiqué qu’il a déjà informé le préfet du département de Vavoua de ce qu’il qualifie d’accusation mensongère.
« J’ai informé le Préfet de la situation et il m’a demandé de porter plainte. J’ai entrepris la même démarche auprès du Directeur de cabinet de la ministre Mariatou Koné, qui m’a conseillé la même voie. J’ai donc porté plainte à la préfecture de police à Daloa », a-t-il expliqué.
Notre interlocuteur a fait savoir que la nomination des Directeurs d’écoles ne relève pas de sa compétence, mais de celle du Directeur Régional de l’Éducation Nationale (DREN).
« Les Directeurs d’écoles, ce n’est pas moi qui les nomme. C’est madame la ministre, par l’entremise du DREN et de son Secrétaire général qui s’en occupent. Ils ont raconté plein d’autres choses comme quoi, je vends les cartes scolaires, je prends de l’argent avec les stagiaires, le COGES, etc., mais ce n’est pas vrai. S’agissant des cartes scolaires, elles sont disponibles au prix de 300 FCFA, et c’est le prix que madame la ministre a fixé. Il y a même un arrêté pour cela. Ils disent que l'on prend 5 % des COGES. Mais les 5 % des COGES, on l’a toujours pris, mais le DREN a demandé que cela soit remboursé et depuis janvier, on a tout remboursé », ajoute-t-il.
L’Inspecteur de l’IEPP de Vavoua 2, dans le cadre de ces accusations dont il est l’objet, dit avoir été entendu par un agent de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance.
« J’ai effectivement été entendu par un agent de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance. Mais après explication, lui-même était découragé parce que tout ce qui s’est raconté sur moi n’était que pur mensonge. Je suis victime de ma rigueur, parce que depuis la fin de la crise, les enseignants à Vavoua et notamment ceux de l’IEPP de Vavoua 2 sont devenus tous des hommes d’affaires. Ils ont tous des écoles privées et donc ils ne veulent pas travailler. La rigueur avec laquelle je les traite ne leur plait. Je suis donc victime de ma rigueur et leur objectif, c’est de me voir quitter la ville de Vavoua, pour qu’ils soient à l’aise », a-t-il soutenu.
Wassimagnon
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