Tinubu et un officiel de l’UE au Nigeria (ph)

La présidence nigériane a rejeté le rapport de l'Union Européenne (UE) sur l’issue de l'élection présidentielle du 25 février 2023 qui a été couronnée par la victoire du Président Bola Tinubu et a prié l’institution multilatérale de laisser le Nigeria respirer et de ne pas se mêler de ses affaires.

Dans une déclaration rendue publique le dimanche 02 juillet, la présidence a déclaré qu'elle « rejette fermement, dans son intégralité, toute notion et idée de toute organisation, groupe et individu suggérant à distance que les élections de 2023 sont frauduleuses ».

La déclaration rendue publique par Dele Alake, le chargé des communications du Président, a d’abord réprimandé l'UE avant de soutenir que l'organisation s'est simplement appuyée sur des commentaires préjudiciables et mal informés sur les réseaux sociaux et sur des voix au sein de l'opposition pour arriver à ses conclusions. Il a ajouté que l'UE n'avait pas fourni de preuves substantielles pour contester l'intégrité du résultat des élections.

Comme excédée par le rapport, Abuja a fait remarquer que « Nous trouvons absurde et inadmissible qu'à notre époque, toute organisation étrangère de quelque couleur que ce soit puisse continuer à insister sur ses propres critères et évaluations comme le seul moyen de déterminer la crédibilité et la transparence de nos élections ». Alake a insisté sur le fait que l'élection présidentielle du 25 février 2023 a été « clairement et équitablement » remportée par Tinubu, alors candidat du parti APC.

Dans l’intérêt du Nigeria, la présidence a exhorté « l’UE et les autres groupes étrangers à être objectifs dans toutes leurs évaluations des affaires intérieures de notre pays et à permettre au Nigeria de respirer ».

Rapport de l’UE

A l’origine de cette réaction du nouveau pouvoir à Abuja, on peut se rappeler que le 27 juin 2023, l'UE a présenté son rapport sur les élections de 2023 au Nigéria à la Commission Electorale Nationale Indépendante (INEC).

Dans la conclusion de son rapport, l'UE a déclaré que l'élection a révélé des faiblesses systémiques persistantes et a donc signalé la nécessité de nouvelles réformes juridiques et opérationnelles pour renforcer la transparence, l'inclusion et la responsabilité.

Réaction de l’opposition

Après la sortie de la présidence rejetant le rapport électoral de l’UE, l’opposition nigériane par le biais des deux partis venus officiellement en deuxième et troisième positions de l’élection présidentielle accusent la Commission Électorale et soutiennent l’institution européenne.

Les partis PDP et LP respectivement des candidats Atika Abubakar et Peter Obi ont ridiculisé la présidence pour avoir rejeté le rapport final de l'Union Européenne sur l'élection présidentielle du 25 février.

Pendant que Frank Shaibu, un proche du candidat Atiku, a critiqué la présidence de ne pas avoir compris que la vérité est constante tout le temps, le porte-parole du conseil de campagne du candidat Obi, Obiora Ifoh, a estimé que la mission de l'UE a minimisé ce qui s'était passé lors des élections de février. Ifoh a estimé que l'arbitre électoral n'est vraiment pas indépendant comme on le présume.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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