Le roi Willem-Alexander (ph)

Le roi néerlandais Willem-Alexander s’est excusé le samedi 1er juillet dernier à Amsterdam pour le rôle joué par son pays dans l’esclavage et a demandé pardon. C’était lors d’un événement marquant le 150e anniversaire de l'abolition légale de l'esclavage aux Pays-Bas, y compris ses anciennes colonies des Caraïbes.

Le discours du roi Willem-Alexander est intervenu suite aux excuses du Premier ministre néerlandais Mark Rutte à la fin de l’année dernière pour le rôle du pays dans la traite des esclaves et de l’esclavage. Des descendants d'esclaves avaient appelé le roi à profiter de la cérémonie à pour s'excuser.

Pour la demande de pardon, le roi Willem-Alexander a déclaré que « Aujourd’hui, je me tiens devant vous. Aujourd’hui, en tant que votre roi et en tant que membre du gouvernement, je présente moi-même ces excuses… je demande pardon pour l’inaction manifeste face à ce crime contre l’humanité ».

L'esclavage a été officiellement aboli au Suriname et dans d'autres terres détenues par les Néerlandais le 1er juillet 1863, mais la pratique n'a vraiment pris fin qu'en 1873 après une période de transition de 10 ans.

En lien avec cet acte de pardon, le gouvernement néerlandais a créé un fonds de 200 millions d’euros (217 millions$) pour financer des initiatives visant à lutter contre l’héritage de l’esclavage aux Pays-Bas et dans ses anciennes colonies et à améliorer l’éducation à ce sujet.

Pour l’histoire, il sera utile de rappeler que le commerce des esclaves a rapporté des richesses au roi à ses ancêtres. Les néerlandais ont financé le soi-disant âge d'or de leur empire et de leur culture aux XVIe et XVIIe siècles en expédiant environ 600 000 africains dans le cadre de la traite des esclaves, principalement vers l'Amérique du Sud et les Caraïbes.

Les autorités néerlandaises ne sont pas les seules à s’excuser pour les abus historiques. En 2018, le Danemark a présenté ses excuses au Ghana, qu’il a colonisé du milieu du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Le roi Philippe de Belgique a exprimé ses « plus profonds regrets » pour les abus au Congo. En 1992, le pape Jean-Paul II a présenté ses excuses pour le rôle de l’Église dans l’esclavage.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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