Côte d'Ivoire : Amélioration de la qualité de l'enseignement, plus de 30.000 enseignants formés à la bonne maîtrise de la lecture et de l'écriture
En Côte d'Ivoire, les compétences de certains acteurs de l'écosystème de l'éducation posent un problème. Cette situation malheureusement, a un impact négatif sur le niveau des élèves tant au primaire qu'au secondaire. De fait, c'est tout le système éducatif qui s'en trouve affecté avec des performances très peu reluisantes.
Pour freiner l'hémorragie, le ministère de l'Éducation nationale a adhéré en 2012 au projet IFADEM-PAPDES, qui est l'Initiative Francophone pour la Formation à Distance des Maîtres. Cette initiative co-pilotée par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), a pour objectif de former les enseignants à la bonne maîtrise de la lecture et de l'écriture et à l'amélioration de la direction des établissements scolaires de Côte d'Ivoire.
Exécuté depuis 2018, le projet IFADEM-PAPDES financé par l'Agence Française de Développement (AFD) à travers le Contrat de Désendettement et Développement (C2D), a permis de renforcer les capacités professionnelles de 10145 instituteurs, 14.195 directeurs d'écoles, 2.600 directrices d'écoles préscolaires et plus de 1000 chefs d'établissements d'enseignement secondaire et des directeurs de CAFOP.
Cinq ans après la mise en œuvre de ce projet, les responsables ont convié les acteurs de l'écosystème de l'éducation nationale ainsi que les bénéficiaires, à une rencontre d'information et de sensibilisation qui s'est tenue, ce jeudi 22 juin 2023 à Abidjan-Cocody. Pour Soumaïla Kané, responsable du projet à l'AUF, cette rencontre revêt deux enjeux importants. " Le premier enjeu, c'est que pendant 5 ans, nous avons travaillé et nous avons obtenu des résultats qui ont été évalués. Il s'agit de faire un retour à ceux qui ont participé à l'obtention de ce résultat. Le deuxième enjeu, c'est la pérennisation du projet. Il est important d'expliquer aux uns et aux autres leur rôle dans la pérennisation du projet. Car, le bailleur qui nous accompagne qui est l'AFD, va se retirer et il s'agira pour les acteurs nationaux de prendre la relève et de faire continuer le projet, afin que tous les bons résultats que nous avons obtenus, ne soient pas abandonnés par manque de moyens financiers", a expliqué Soumaïla Kané.
Selon lui, le renforcement des capacités des enseignants, à travers le projet IFADEM-PAPDES, a eu un impact sur le niveau des élèves. Cependant, les statistiques de façon concrète ne pourront être divulguées qu'à la fin du projet.
" Évidemment il y a eu un impact, mais on n'a pas pu l'évaluer, parce que l'impact techniquement ne peut pas se mesurer après un an. L'impact sera évalué après trois ans, c'est-à-dire à la fin du projet. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que les enseignants qui ont été formés ont été évalués et le taux de réussite se situe entre 87% et 90%. Cela veut dire qu'ils ont acquis ce qu'on leur a enseigné.", a indiqué Soumaïla Kané.
Pour sa part, Fatoumata Ouattara, Secrétaire exécutive du projet IFADEM-PAPDES a exprimé sa satisfaction, vu l'engouement qu'a suscité le projet auprès des enseignants.
" C'est une satisfaction que nous tirons en tant qu'équipe de pilotage du secrétariat exécutif, parce que ce n'était pas évident avec la phase expérimentale. Nous n'avions que 600 personnes à former au départ. Mais, avec la phase d'extension, nous nous sommes retrouvés avec 26000 personnes à former. La formation est hybride. Il y a une moitié qui se fait à distance et une autre moitié en présentiel. Nous avons eu à faire face à plusieurs difficultés qui ont été résorbées avec le temps. C'était un grand défi et nous sommes finalement passés de 26000 à 30.000 personnes formées.", a-t-elle indiqué.
La Secrétaire exécutive du projet IFADEM, a également confié que cette initiative vient résoudre le problème de la formation continue des enseignants, notamment les instituteurs.
" Dans ce processus d'enseignement -apprentissage, c'est vrai que nous déployons les méthodologies, mais à un moment donné, on s'interroge sur l'impact que cela a sur les élèves surtout que les résultats n'étaient pas aussi reluisants. Il fallait donc changer de paradigmes et trouver les stratégies, parce que l'enseignant bien formé, forme des élèves de qualité", a -t-elle ajouté.
Notons qu'au départ du projet IFADEM-PAPDES, l'objectif était de renforcer les capacités des enseignants, principalement ceux des zones rurales. Toutefois, les besoins ont amené les initiateurs à aller au-delà, en prenant en compte les encadreurs, les gestionnaires d'établissements, les cadres du ministère et autres. Prévu pour être exécuté sur 3 ans, le projet a pris 5 ans en raison de la pandémie de la COVID-19.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire