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Côte d'Ivoire :  En grande difficulté, les Internes des hôpitaux plaident pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail
 

Côte d'Ivoire : En grande difficulté, les Internes des hôpitaux plaident pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 19 juin 2023 - 10:37

Les internes


Problème de logement, arriérés de primes, absence très souvent de plateaux techniques relevés pour leur permettre de mettre en exergue leurs connaissances... ce sont là, quelques difficultés parmi tant d'autres, auxquelles sont confrontés les Internes des hôpitaux en Côte d'Ivoire.


Pour ceux qui ne le sauraient pas, les Internes des hôpitaux, ce sont ces praticiens en blouse blanche et aux airs juvéniles, que l'on retrouve dans les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et dans les instituts de santé spécialisés. Très fréquemment, ce sont eux qui accueillent les patients dans les urgences, surtout aux heures de garde.


Spécialisés chacun dans un domaine précis de la santé, ils abattent un travail colossal dans nos CHU. Malheureusement, leurs efforts ne sont pas toujours rétribués à leurs justes valeurs. Le samedi 17 juin 2023, à l'occasion de la deuxième édition de leur activité qui les réunit dans un cadre scientifique et ludique dénommée " Le samedi de l'Interne" qui a eu lieu au CHU de Cocody, nous avons échangé avec la présidente de ces Internes, regroupés au sein de l'Association des Internes des Hôpitaux de Côte d'Ivoire (AIHCI).


Dr Adakanou, c'est d'elle qu'il s'agit, est à la tête de cette association depuis janvier 2023. Pour elle, s'il y a un problème qui doit être resolu assez rapidement pour permettre aux Internes d'être plus proches de leur structure, c'est celui du logement. " Normalement, pour être dans de bonnes conditions pour travailler, l'Interne doit être logé dans sa structure d'accueil. Malheureusement, il n'y a pas de logements suffisants pour loger les Internes », indique-t-elle.


Poursuivant, la présidente de l'AIHCI, qui avait à ses côtés Dr Raïssa Diaby, 3e année de neurochirurgie, cheffe du village de Cocody ( c'est ainsi que sont nommés les responsables locaux de l'AIHCI), fait savoir ceci : "Sur 300 Internes des Hôpitaux que nous sommes en ce moment en Côte d'Ivoire, seulement 80 sont logés. Ce qui veut dire que ceux qui sont logés, n'atteignent même par le tiers du nombre que nous représentons. Or, pour que les Internes aient une certaine stabilité au niveau de leurs structures d'accueil, il faut qu'ils soient logés sur place. Pour la grande partie de nos camarades qui sont obligés de se débrouiller dans des appartements qu'ils louent avec leurs maigres moyens, ils sont confrontés aux problèmes des transports avec tout ce qu'il y a comme embouteillages pour rallier leurs structures. Cela crée souvent le problème d'assiduité et de ponctualité. Face à tout cela, il est difficile pour eux de pouvoir donner le meilleur d'eux-mêmes", explique-t-elle.


 

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Outre le problème de logement, les Internes des Hôpitaux traînent, à leurs pieds, une autre grosse épine. Celle des émoluments qui ne sont pas toujours payés à temps. " Il est vrai que depuis quelques années, nous avons une revalorisation des émoluments que nous octroie l'État à hauteur de 40 %. Mais cela reste encore très insuffisant, au regard de la cherté de la vie. Et puis, le gros problème au niveau de ces émoluments, c'est qu'il y a un gros souci de régularité au niveau de leur payement et cela nous est préjudiciable", a dénoncé Dr Adakanou, présidente en exercice de l'AIHCI.


Le troisième souci majeur qu'elle a accepté de partager avec nous, réside au niveau professionnel, avec les plateaux techniques quelques fois défaillants dans les structures sanitaires. « À ce niveau, c'est une situation qui est propre à l'Afrique en général. C'est d'ailleurs l'un des chantiers que nous allons adresser bientôt. Nous recevons des formations, mais sur le terrain, nous n'avons pas toujours le matériel adéquat pour pouvoir mettre en pratique ce que nous avons appris. Cela pose aussi le problème des fiches de poste. Il faut que les Internes, en allant dans un service, sachent ce qu'ils ont à faire de façon concrète. Sinon, nous faisons avec ce qu'on a de disponible, tout en tâchant de respecter les recommandations et les protocoles établis", signale-t-elle.


Dr Adakanou, profitant de notre micro, a lancé cet appel au ministère de la Santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle. " Nous demandons à notre ministère de tutelle de faire un peu plus d'efforts pour les Internes. Au niveau des émoluments, nous plaidons pour que leurs payements soient réguliers. Nous voulons qu'il y ait également plus de logements, pour que les Internes puisent être à leurs postes à temps. Nous sommes des urgentistes et lorsque nous sommes sollicités, nous devrions être sur place et pour cela, il est très important que nous soyons logés dans nos structures d'accueil. En somme, nous avons besoin d'être dans les conditions idéales pour mieux nous occuper des patients et, au-delà, des populations ", exhorte-t-elle.


 

Fidèle partenaire de l'AIHCI depuis quelques années, la fondation Action Pour le Bien ( APB), présidée par Ismaïl Hassan, était encore ce samedi 17 juin aux côtés des Internes de Côte d'Ivoire. Représentée par son directeur exécutif Joris Doho, cette fondation a fait parler son cœur lors de l'événement en apportant son aide à l'AIHCI à plusieurs niveaux. « Nous sommes informés de leurs difficultés et des nombreux efforts qu'ils déploient et qui ne sont pas toujours bien rétribués. À côté de l'État qui fait ce qu'il peut, nous aussi, en tant que partenaire, nous leur apportons les aides qu'il faut pour leur permettre de faire leur travail en ayant l'esprit dégagé. Vous savez, pour nous qui sommes souvent amenés à fréquenter régulièrement les CHU et autres structures sanitaires à la recherche du mieux-être des personnes en difficulté à notre charge, nous savons l'importance de ces Internes. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à être à leurs côtés quand ils ont besoin de nous. Nous voulons aussi joindre notre voix à la leur pour qu'un regard bienveillant soit jetté par les décideurs et leur ministère de tutelle sur la situation qu'ils vivent », a plaidé le Dex de la Fondation APB.


Alors que la grogne de la population sur les promesses non tenues en matière de Santé est palpable dans un Etat qui bâtit des murs à la va-vite et monte des structures bien souvent vides à l'intérieur, notons que l'AIHCI est une association vieille de 50 ans. Sa mission est de veiller à ce que les Internes de Côte d'Ivoire bénéficient de bonnes conditions de travail et de vie.



Wassimagnon


 
 
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