Côte d'Ivoire : Ahoua N'doli en guerre contre les grossesses en milieu scolaire dans le Moronou avec « Taloua Djasso »
Ahoua N'doli Théophile à Bongouanou
Huit mois après l'assemblée générale constitutive, l'Organisation non gouvernementale (ONG) Taloua Djasso qui signifie « jeune fille lève-toi/réveille-toi » en langue locale Agni, a lancé ses activités dans le Moronou, ce vendredi 16 juin 2023.
Cette cérémonie marquait le top départ des actions de l'ONG qui a déjà entamé l'installation de ses clubs dans plusieurs établissements scolaires du Moronou, avec pour objectif de changer la condition de la jeune fille dans la région.
Ahoua N'doli Théophile a révélé que la région qui occupait il y a dix ans, la 2ᵉ place du classement des régions touchées par les cas de grossesses en milieu scolaire. Selon lui, en 2022, ce sont 88 cas de grossesses qui ont été dénombrées dans le Moronou.
Il a déclaré qu'il est possible de changer la condition de la jeune fille qui est la plus grande victime des fléaux, car elle est souvent obligée d'abandonner l'école à cause d'une grossesse précoce.
Ahoua N'doli Théophile a rappelé que l'ONG qu'il préside a pour activité principale, d'éveiller la conscience de la jeune fille, des parents, des éducateurs scolaires et même des garçons.
« Le Moronou doit se mobiliser pour mener avec détermination ce combat. Et nous croyons, avec force, que cela peut changer et doit changer, afin de donner les mêmes chances de réussite tant à la jeune fille qu'au jeune garçon », a soutenu Ahoua N'doli Théophile.
Il a indiqué que l'objectif visé, à savoir éliminer, sinon limiter au strict minimum la grossesse des élèves jeunes filles, ne sera jamais atteint sans la participation active des parents d'élèves.
« Quel est le parent qui, de temps en temps, passe voir comment vit sa fille affectée au collège ou lycée à Bongouanou, à Arrah ou à M'batto ? », s'est-il interrogé, fustigeant l'absence de contrôle parental. L'inspecteur Général d'Etat a expliqué que cette situation se manifeste notamment par le fait que certaines jeunes filles sont abandonnées à elles-mêmes et deviennent alors des proies faciles pour n'importe qui, surtout les tenanciers de cabines téléphoniques, les boutiquiers et, depuis quelque temps, les orpailleurs qui pullulent nos villages.
Pour le succès de sa mission, outre les parents d'élèves, selon le Président, l'ONG TALOUA DJASSO a aussi besoin de la collaboration et de l'appui de toute la communauté éducative. Pour le président de Taloua Djasso, les animateurs de la communauté éducative constituent des acteurs incontournables sur lesquels compte l'ONG pour changer les choses.
« Seule, cette ONG peut sembler aller vite. Mais, nous croyons qu'ensemble, nous pouvons aller plus loin. Nous voulons aller plus loin avec vous, acteurs de la communauté éducative. Merci donc de vous joindre à nous pour ce noble combat de restauration de la dignité humaine, celle de la jeune fille », a-t-il indiqué.
Ahoua N'doli Théophile a mentionné que l'école doit, elle aussi, prendre ses responsabilités, car l'éducation sexuelle est devenue une question importante que le Ministère de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation doit intégrer dans les programmes d'enseignement, et ce, dès le CM1 ou le CM2.
Il a ajouté que les établissements devraient mettre en place un système pour encourager les jeunes filles à dénoncer, sans crainte, les harcèlements sexuels et autres prédateurs et pédophiles.
Ahoua N'doli Théophile a lancé un appel à l'endroit des jeunes filles et à une prise de conscience afin qu'elles aspirent à devenir enseignante, professeur, médecin, pilote, préfet et même aller au-delà en n'ayant pour seule priorité leurs études.
« Cette ONG a été créée pour vous aider, pour vous accompagner dans vos études en vue de la réalisation de vos rêves de femmes accomplies. Saisissez-la de toutes difficultés qui se présenteraient à vous. Dénoncez tout harcèlement sexuel. N'ayez plus peur ! », a-t-il exhorté.
« Prenons tous l'engagement, ici et maintenant, de nous investir, tous, dans ce combat, afin que, dans un an, quand nous allons refaire le point, les grossesses des jeunes filles élèves dans le Moronou soient devenues un phénomène marginal », a conclu le président.
Wassimagnon
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