Nigeria : Fin des subventions sur le carburant, répercussion dans des pays voisins
Le Président Bola Tinubu (ph)
Des éclaircissements se font jour au Nigeria pour justifier la fin des subventions sur les produits pétroliers décrétée le 29 mai 2023 au Nigeria. La décision commence à avoir des répercussions dans des pays de la sous-région à l’instar du Benin, du Togo et même du Cameroun.
Le Président Bola Tinubu a justifié la suppression des subventions sur le carburant, affirmant que le pays ne peut pas continuer à nourrir les contrebandiers et à servir de père Noël pour les pays voisins.
Tinubu a apporté cet éclaircissement le vendredi dernier à Abuja à la présidence du pays avec le Conseil national des dirigeants traditionnels du Nigéria. Il a appelé les chefs traditionnels à persuader les nigérians d'avoir la foi, ajoutant que les prix à la pompe du carburant finiront par baisser.
Dans son adresse aux monarques et chefs traditionnels, Tinubu s’est demandé que « Pourquoi devrions-nous, dans le bon sens nourrir les contrebandiers, être un Père Noël pour les pays voisins, même s'ils disent que tous les jours ne sont pas Noël ? ».
Retombées de la subvention
En revenant sur cette décision ce 12 juin 2023, une date baptisée jour de la démocratie au Nigeria, le nouveau chef de l’Exécutif a déclaré dans son premier discours à la nation avoir pris cette décision afin de libérer les ressources du pays de l'emprise des éléments antipatriotiques. Il a prétexté que jusqu'à présent, les ressources pour la subvention du carburant sont empochées par quelques individus.
En se montrant réaliste au regard des effets contraires ressentis, Tinubu a plaidé que « J'admets que la décision imposera un fardeau supplémentaire aux masses de notre peuple. Je ressens la douleur. C'est une décision que nous devons prendre pour sauver notre pays de la faillite et soustraire nos ressources à l'emprise de quelques éléments antipatriotiques.
Sur les bénéfices à tirer de la suppression des subventions sur le carburant, Tinubu a expliqué le 29 mai qu’elles vont servir à améliorer la sécurité, à créer des emplois et à préserver l'environnement.
Dans l’optique de relever l’économie du pays et pour justifier sa décision, le Président nigérian a justifié que « l’éléphant qui va mettre le Nigeria à genoux, c’est la subvention. Un pays qui ne peut pas payer les salaires et on se dit qu'on a le potentiel pour s'encourager. Je pense que nous avons fait la bonne chose ».
Répercussion dans les pays voisins
La décision prise par Tinubu de mettre un terme aux subventions du pétrole, loin d’affecter les seuls nigérians, entraine lentement des conséquences au Benin, un pays voisin immédiat du Nigeria.
Le Bénin dépend énormément de l’essence de la contrebande du Nigeria. Une bonne partie du parc automobile et motos est alimentée par le carburant de contrebande. Pendant que le prix du litre d’essence aux bords des rues à Cotonou jusque vers la ville de Hilla-Condji, frontalière avec Sanvi-Condji au Togo commence à grimper jusqu’à 750 F, c’est le prix du transport interurbain qui risque de prendre le pas lui aussi.
Ce constat, se fait sentir à Aného au Togo et même à Lomé. Les vendeurs de carburant frelaté que l’on retrouve le long de la route internationale sont presque invisibles. Les rares vendeurs qui sortent vendent leur carburant à prix d’or comparé à ce qui se faisant il y a encore trois semaines un peu plus tôt.
La nouvelle donne oblige désormais ceux qui ont l’habitude de s’approvisionner aux bords des routes chez des particuliers à se diriger à présent vers les stations-services. Va-t-on vers une fin de la vente du carburant frelaté ? Attendons de voir avec la nouvelle administration au Nigeria.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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