Burkina Faso : Les autorités de la transition s'insurgent contre des propos du président de la Cédéao
Dans un communiqué publié ce mercredi, le Gouvernement du Burkina Faso s'est dit « très surpris du contenu d’un tweet du 27 avril 2023, publié au nom de la CEDEAO sur la page personnelle, du Président de la Conférence des Chefs d’Etat, Umaro Sissoco Embalo utilisant le concept grave de « génocide » pour qualifier le drame survenu dans le village de Karma le 20 avril dernier.
La même qualification (génocide) apparait dans le communiqué publié à la même date par la Commission de la Cédéao, souligne le ministre de la Communication, Emmanuel Ouedraogo.
« Le Gouvernement du Burkina Faso voudrait attirer l’attention de Son Excellence Monsieur le Président Embalo et celle de la Commission de la CEDEAO qu’une qualification aussi grave que celle de « génocide » portée sur les événements qui ont endeuillé les Burkinabè doit nécessairement se faire sous l’éclairage d’une enquête portée par une instance dûment habilitée », a-t-il écrit.
Selon lui, l'enquête ouverte par l’autorité judiciaire burkinabè s’inscrit dans cette démarche professionnelle et prudente.
C'est à ce titre, a-t-il souligné, que le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya, informé, a instruit immédiatement la brigade de recherches de gendarmerie territorialement compétente, de procéder à tous les actes en vue d’élucider et interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées.
« En s’autorisant une qualification hâtive et péremptoire des faits de Karma depuis des milliers de kilomètres du Burkina Faso, sans prises sur le déroulement des événements et avant même les conclusions des enquêtes en cours, le Président en exercice de la CEDEAO interfère dangereusement au nom de ses pairs avec l’institution judiciaire du Burkina Faso dont l’intégrité et l’indépendance ne sauraient souffrir de doutes », a estimé le ministre Ouédraogo.
Et d'indiquer que « le Gouvernement saurait gré donc des bonnes dispositions que la Commission prendra en vue d’un usage prudent et approprié de terminologies porteuses de germes de confusion et d’aggravations des faits ».
Il a interpellé la CEDEAO sur « le respect dû aux institutions du Faso et relève, par ailleurs, que le rôle de l’Organisation communautaire est de préserver la paix et la cohésion sociale alors qu’une telle déclaration dans un contexte de guerre asymétrique pourrait dangereusement compromettre les efforts déployés par le Gouvernement à cet effet ».
En rappel, une soixantaine de personnes, selon un bilan officiel et 147 selon des organisations de la société civile, ont été tués lors d'un massacre à Karma perpétré par des hommes en tenue militaire du Burkina Faso, selon des témoins.
Le Gouvernement du Burkina Faso a « fermement condamné ces actes ignobles et barbares perpétrés à l’encontre des paisibles populations de Karma dans un communiqué officiel publié le 27 avril ».
Le Gouvernement avait aussi réitéré « sa ferme volonté de faire toute la lumière sur ce drame et tout autre cas présumé de violations des Droits humains commises sur le territoire burkinabè ».
Boa, Ouagadougou
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