Côte d'Ivoire : Sansan Kambilé annonce l'institution d'un test de présélection pour le concours de la magistrature
Sansan Kambilé et les élèves de l'INFJ ce lundi à Yamoussoukro
Jean Sansan Kambilé, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a présidé ce jour à Yamoussoukro, la première rentrée académique solennelle de l'Institut National de Formation Judiciaire (INFJ).
Le ministre de la Justice a, à l'occasion, indiqué que le Gouvernement ivoirien a mis à la disposition de l'Institut, les ressources nécessaires pour son bon fonctionnement et son budget ont été ainsi revu substantiellement à la hausse.
L'INFJ a fait l'objet d'un nouveau décret, qui renforce ses attributions. Il s'agit du décret 2023-57 du 1er février 2023 déterminant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de l'Institut National de Formation Judiciaire, (INFJ).
Une nouvelle équipe dirigeante, certainement porteuse d'une nouvelle vision, a été également mise en place à l'INFJ pour lui insuffler une dynamique nouvelle cadrant avec ses ambitions.
Selon le Garde des sceaux, Alassane Ouattara et le Gouvernement traduisent ainsi leur engagement à faire de cette école supérieure de formation, un hub d'excellence au service du système judiciaire. C'est pourquoi, il exhorte ses collaborateurs à faire rayonner et positionner l'Institut comme l'établissement de formation judiciaire de référence non seulement au plan national, mais aussi dans la sous-région et, pourquoi pas, au plan international.
« Il appartient, en effet, à l'Institut, dans le cadre de la formation initiale, de donner aux animateurs de la justice, les compétences et les pratiques utiles à l'exercice efficient et efficace des fonctions auxquelles ils seront appelés. Dans celui de la formation continue, l'INFJ devra assurer une réelle mise à niveau des connaissances, tenant compte des évolutions du système judiciaire et des besoins de l'Administration. Ce faisant, l'Institut participera au renforcement de l'Etat de droit et contribuera à garantir aux citoyens et aux justiciables la sécurité juridique à laquelle ils doivent légitimement aspirer », a ajouté, Jean Sansan Kambilé.
La formation continue parait essentielle pour le ministre de la Justice et se révèle plus que jamais indispensable, surtout au regard des dysfonctionnements relevés par les récents rapports de l'Inspection Générale des Services Judiciaires et Pénitentiaires.
Il a soutenu que l'insuffisance du contrôle administratif par des chefs de juridiction a, en effet, occasionné de nombreux dysfonctionnements aussi bien dans des parquets, des cabinets d'instruction, des juges des enfants ou des tutelles que dans des formations de jugement, des greffes et des établissements pénitentiaires.
Jean Sansan Kambilé a déclaré qu'il a procédé, le 12 avril dernier, à la signature d'une circulaire relative aux fonctions administratives des chefs de juridiction, qu'il engage à mettre en œuvre intégralement, car il y attache du prix.
Il estime qu'une formation continue également axée sur le management des juridictions permettra, en particulier, aux chefs de juridiction de mieux s'approprier leur rôle d'autorité administrative. Parce que la bonne administration de la justice exige d'eux qu'ils surveillent de façon effective et constante l'activité et la conduite des Magistrats, des Greffiers et autres Agents publics placés sous leur autorité.
Le Garde des sceaux prévient que les réformes engagées à l'INFJ en vue de lui donner un nouvel élan vont s'étendre à l'organisation des concours d'entrée.
« En effet, il me parait nécessaire de revoir l'organisation des concours d'entrée à l'INFJ dans le sens du renforcement de la sélection. Ainsi, pour ce qui concerne le concours de la magistrature, il y a lieu d'instituer un test de présélection, comme le prévoit le statut de la magistrature. Un tel test permettra de mieux préparer les futurs candidats à affronter avec sérénité les épreuves du concours et de s'assurer de la qualité des élèves qui feront leur entrée à l'institut. La mise en place de nouveaux curricula de formation qui répondent véritablement aux exigences et aux changements des professions judiciaires concernées est également nécessaire. Enfin, il sera procédé à un recrutement davantage objectif des formateurs. Ainsi seront privilégiées non seulement les personnes qui ont la science, mais également celles pétries d'une expérience professionnelle avérée et de pédagogie. Une telle option sera un gage de la qualité de la formation », a expliqué, Jean Sansan Kambilé.
L'homme lige du président Ouattara assure que le Gouvernement, pour sa part, poursuivra les réformes institutionnelles et pédagogiques nécessaires pour la bonne marche et le rayonnement de l'institut.
Tout en adressant ses félicitations aux élèves de la promotion 2023-2024 qui font leur rentrée académique ce jour, pour avoir été brillamment admis aux différents concours d'entrée hautement sélectifs de cet institut, il leur a prodigué des conseils.
« Vous constituez la deuxième promotion qui intègre les nouveaux locaux de l'INFJ. Les infrastructures mises à votre disposition pour votre formation sont encore neuves. Elles rendront vos conditions d'études et de vie meilleures et plus aisées. Vous avez le devoir de préserver ces infrastructures et de les maintenir dans l'état dans lequel vous les avez trouvées, à défaut de les améliorer. Je vous exhorte à respecter l'environnement de cet institut et à faire bon usage des moyens d'études et d'hébergement qui sont mis à votre disposition », a conclu le très technique ministre de la Justice.
Notons qu'en marge de cette rentrée académique solennelle, le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l'homme a fait don de deux véhicules à l'administration de l'Institut national de formation judiciaire en remettant les clés des deux engins au Magistrat Hors Hiérarchie, Lebry-Marie Léonard.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire