Burkina Faso : Lutte contre le terrorisme, « pas de position médiane », pour les médias selon le gouvernement
Le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo (ph)
Le gouvernement du Burkina Faso a estimé ce jeudi qu'il n'y a "pas de position médiane" pour les médias dans le traitement des attaques terroristes, au risque de faire de l'apologie du terrorisme et de se voir suspendre comme les médias d'Etat français, RFI et France 24.
« Aujourd'hui, si un journaliste ou un média, dans l'offensive générale qui est lancée pour la reconquête de notre territoire, estime qu'au nom de la pratique journalistique, il doit être objectif en se mettant à équidistance entre notre pays, ses forces armées nationales et les groupes armés terroristes, c'est son interprétation. Mais, nous nous estimons qu'il n'y a pas de position médiane dans cette guerre qui enclenchée", a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Jean-Emmanuel Ouédraogo.
« Aujourd'hui, il s'agit d'une chose : soutenir l'offensive de reconquête de notre territoire. Il n'est nullement question de chanter les louanges du président, le capitaine Ibrahim Traoré ou de son gouvernement », a-t-il soutenu.
Selon le ministre Ouedraogo, « Il faut que tous les Burkinabè, y compris les journalistes qui sont aussi des Burkinabè puissent accompagner cet effort de reconquête de notre territoire parce que c'est cette action qui garantit les libertés individuelles, la liberté d'expression et d'opinion ».
Cependant, a-t-il clarifié, « le gouvernement de la transition l'a toujours dit: nous restons attaché fondamentalement à la liberté d'expression, à la liberté d'opinion et à la liberté tout court », ajoutant qu'il viendrait à l'esprit de personne de remettre en cause ces libertés chèrement acquises.
Revenant sur la suspension de RFI et France 24, deux organs du groupe français Médias monde, Jean-Emmanuel Ouédraogo a indiqué la transition n'acceptera pas « dans ce contexte-là qu'un média fasse ce que nous considérons comme étant de l'apologie du terrorisme ».
Selon lui, « le leader d'AQMI est toujours recherché et personne n'arrive à le localiser, y compris dans les pays d'origine de ces médias, où on voit que les journalistes sont beaucoup plus efficaces que les services de renseignements de ces pays et arrivent à trouver ces leaders terroristes auxquels ils ouvrent leurs antennes pour qu'ils propagent l'idéologie du terrorisme, de la violence, de la division ».
Et de mettre en garde : « Toute chaîne aujourd’hui qui va faire l'écho de ce discours, de cette idéologie terroriste verra sur son chemin les autorités de la transition. Nous sommes dans un contexte où nous allons nous assumer pleinement ».
Le gouvernement a déjà suspendu RFI et France 24 pour ces raisons et « nous allons le faire demain encore s'il y a nécessité de le faire », a-t-il averti.
Boa, Ouagadougou
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