Cameroun : Issa Tchiroma fustige la fraude aux visas des travailleurs étrangers et leur recrutement au détriment des nationaux
Issa Tchiroma Bakary ministre de l'emploi et de la formation professionnelle (Ph)
Dans une circulaire du 3 février dernier, Issa Tchiroma Bakary le ministre camerounais de l'Emploi et de la formation professionnelle (Minefop), accuse de fraude aux visas, de nombreux travailleurs étrangers et apporte des recadrages sur les modalités d'obtention de visa des travailleurs de nationalité étrangère.
Selon le Minefop, plusieurs étrangers souhaitant exercer une activité professionnelle au Cameroun, sollicitent un visa de contrat de travail sous le couvert de "visa temporaire", "touriste", ou "visiteur".
Une fois sur place, ils font une demande de visa "long séjour" pour exercer leurs activités professionnelles.
Ce qui, d'après lui, est à l'origine de l'accroissement de la main d'œuvre étrangère illégale au détriment des locaux de compétences égales et plombe les objectifs du gouvernement en matière d'emploi des nationaux.
"Des sources dignes de foi font état qu'environ 90% des étrangers qui entrent sur le territoire national, y compris les personnels admis à exercer une activité professionnelle, sollicitent un visa temporaire de 90 jours comme touriste, visiteur privé ou personnel en mission. À l'issue de ce délai, ils demandent le renouvellement dudit visa pour obtenir un visa long séjour afin de légitimer leurs demandes de visa du contrat de travail", écrit-il.
Désormais, "tout renouvellement de visa temporaire d'une personne étrangère exerçant une activité professionnelle est subordonnée systématiquement à la présentation d'un contrat de travail en cours de validité visé par le Minefop".
"Ces dysfonctionnements seront combattus sans management, car ils favorisent l'accroissement de la main d'œuvre étrangère en situation irrégulière dans notre pays et freinent l'atteinte des objectifs que le gouvernement s'est fixé en matière de garantie, de protection de l'emploi des nationaux et le développement des compétences nationales", enchaîne Issa Tchiroma Bakary.
Selon la loi en vigueur, "à l'exception du visa long séjour, aucun autre visa ne donne droit à l'exercice d'une activité professionnelle au Cameroun".
Le gouvernement entend ainsi limiter l'accroissement de la main d'oeuvre étrangère irrégulière au détriment des professionnels locaux de mêmes compétences.
"Est rejeté de plein droit tout contrat de travailleur étranger résident au Cameroun sous le couvert d'un visa touriste temporaire", stipule l'article 6 du décret du 15 juillet 1993.
Recrutement des étrangers au détriment des Camerounais
Dans une précédente lettre circulaire du 27 juin 2022, adressée aux responsables des entreprises publiques et privées, Issa Tchiroma Bakary demandait aux chefs d’entreprises d’associer un Camerounais à chaque étranger sollicitant un contrat de travail.
"Il m’a été donné de constater que les chefs d’entreprises déposent des demandes de visas des contrats de travail des personnels de nationalité étrangère, sans y annexer un plan de camerounisation des emplois pour lesquels les visas sont sollicités, ou un mécanisme de transfert de compétences ou de technologies en faveur des nationaux, lorsque la demande porte sur un seul travailleur de nationalité étrangère, ou qu’elle concerne un poste stratégique ou de gestion", écrivait-il aux chefs d'entreprise tout en les invitant à compter de la date de signature de ladite décision, à bien vouloir "annexer" à chaque dossier de demande de visa du contrat de travail concernant un personnel de nationalité étrangère, outre les pièces habituelles, le nom du Camerounais qui assiste en formation, le travailleur de nationalité étrangère bénéficiaire du visa de travail.
Issa Tchiroma Bakary souhaite que les nationaux soient encadrés et bénéficient plus tard des mêmes compétences que les étrangers.
"Outre les postes stratégiques et de gestion, le ministre chargé des questions d’emplois ne devrait accorder le visa de travail à un travailleur de nationalité étrangère que s’il est prouvé qu’il n’existe pas de Camerounais compétent au poste sollicité, ou lorsque l’employeur qui envisage d’embaucher un travailleur de nationalité étrangère prouve qu’il a également embauché un Camerounais, qui assiste le travailleur de nationalité étrangère, pour les besoins de transfert de compétences et de technologies".
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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