Traoré N'Fah

Alors qu'on s'interroge sur les quantités réellement servies depuis la fin des activités de Côte d'Ivoire Métrologie, le prix du kilogramme de la viande pratiqué en ce moment sur les marchés de Côte d'Ivoire est le plus bas de la sous-région. C'est en tout cas l'information que nous a donné, Traoré N'Fah, président de l'Union Nationale des Transformateurs de la Filière Bétail-Viande (UNTFBV) rencontré dans son box à l'abattoir de Port-Bouët.

Sanglé dans sa blouse blanche tachetée de sang, Traoré N'Fah en cet après-midi, ne chôme pas dans son box à viande. Muni d'une machette qu'il manipule à la perfection, il s'affaire à découper un bœuf fraichement abattu pour garnir son étal. Mais lorsque nous nous présentons à lui, c'est très heureux qu'il nous ouvre les portes de son espace de vente.

Avec le président de l'Union Nationale des Transformateurs de la Filière Bétail-Viande (UNTFBV), nous évoquons plusieurs sujets au nombre desquels, les spéculations sur le prix du kilogramme de viande. Sur ce sujet, Traoré N'Fah s'est voulu on ne peut plus clair.

« Aujourd'hui, à l'abattoir de Port-Bouët, le kilogramme de la viande avec os coûte 2700 FCFA. Celui du kilogramme de la viande sans os est de 3 000 FCFA. C'est le prix plafonné par le ministère du Commerce et c'est ce qui est appliqué par les bouchers exerçant à l'abattoir de Port-Bouët. Maintenant, en dehors de l'abattoir, c'est-à-dire, sur les marchés des communes, le kilogramme de la viande se vend entre 2800 FCFA (viande avec os) et 3000 FCFA (viande sans os) », a fait savoir le président des bouchers de Côte d'Ivoire.

Selon lui, le prix du kilogramme de viande pratiqué en ce moment sur les marchés de Côte d'Ivoire est de loin le plus bas comparativement à ceux pratiqués dans plusieurs pays de la sous-région, notamment le Burkina-Faso, le Mali, le Sénégal, le Niger, considérés comme des pays de grandes productions.

« Dans les pays de la sous-région où la Côte d'Ivoire va se ravitailler, le prix du kilogramme de la viande c'est entre 3200 FCFA et 3500 FCFA. Nous avons sillonné ces pays et la Côte d'Ivoire en ce moment, est le pays qui pratique le prix le plus bas en matière de kilogramme de viande. Au Burkina-Faso, le prix du kilogramme de la viande c'est 3200 FCFA, au Mali c'est 3500 FCFA, au Sénégal c'est autour de 5000 FCFA », nous a confié notre interlocuteur.

Cependant, à en croire le président des bouchers, si la Côte d'Ivoire pratique en ce moment le prix le plus bas en matière de viande, c'est grâce à la complicité et à la relation fusionnelle que le gouvernement a su créer avec les acteurs de la filière.

« C'est vrai qu'avec les prix que nous pratiquons, nous ne réalisons pas grande chose en termes de bénéfice. Mais c'est le sacrifice que le gouvernement nous a demandé et nous nous efforçons de nous inscrire dans cette doléance à nous faite par les autorités. Nos autorités nous écoutent beaucoup et nous associent dans la prise des solutions concernant notre filière. Sinon, sur un bœuf que nous achetons à 350.000 FCFA, après-vente, nous nous retrouvons avec 360.000 FCFA ou 365000 FCFA. On gagne entre 10 000, voire 15000 FCFA comme bénéfice. Il ne faut pas oublier que nous payons les box dans lesquels nous vendons, nous payons nos employés, les sachets pour l'emballage, etc., mais nous faisons avec, parce que le gouvernement nous l'a demandé et a promis de nous aider en retour », a-t-il indiqué.

Et de poursuivre : « Grâce au travail du gouvernement, il n'y a plus de tracasserie comme avant sur les routes. Aujourd'hui, quand tu quittes le Mali ou le Burkina-Faso avec les bœufs, tu circules sans problème. Les frais sauvages ont été considérablement réduits. De plus, les taxes sur la viande ont été supprimées. Tout cela est à saluer ».

Le président Traoré N'Fah a également, au nom de ses confrères de la filière bétail-viande, encouragé le ministre Sidi Tiémoko Touré en charge des ressources animales et halieutiques, à continuer l'implémentation du projet sur l'élevage national.

« Le projet sur l'élevage national est très important. Ce projet, lorsqu'il entrera dans sa phase active, permettra à coup sûr à la Côte d'Ivoire d'avoir de la viande à moindre coût, parce qu'on ne sera plus dépendant des pays producteurs comme le Burkina Faso et Le Mali. Il faut que le gouvernement insiste sur ce projet, c'est le futur de la Côte d'Ivoire en matière d'autosuffisance en viande. Nous encourageons également le ministre dans le projet de la mise en place de l'interprofession. Cette structure permettra à la filière bétail-viande d'être plus forte et plus efficace dans son fonctionnement », a-t-il insisté.

Reste maintenant à être fixé sur les quantités réellement servies dans les boucheries, à l'image de l'essence dans les stations ou un tas d'autres produits de consommation après l'arrêt des activités depuis 2021 de Côte d'Ivoire métrologie dont le rôle était de vérifier les outils de mesure des commerçants (balance, pompe à essence...etc).

Wassimagnon