Côte d'Ivoire : Election à la Chambre des métiers, 460 candidats pour 1024 postes à pouvoir, la COACI exige l'arrêt du processus électoral et interpelle le Chef de l'Etat
Mamadou Bakayoko ce jeudi à Yopougon
Les élections à la Chambre Nationale des Métiers de Côte d'Ivoire qui ont démarré en septembre 2022, et selon le calendrier dressé par le Comité électoral, devraient pouvoir s'achever en février 2023, ont une allure surprenante. Du moins, si on s'en tient aux données du comité électoral et qui laissent transparaitre 460 candidats pour 1024 postes à pouvoir.
Une situation qui offusque plus d'un. À commencer par la Coalition des Organisations des Artisans de Côte d'Ivoire (COACI) qui n'est pas passée par quatre chemins, pour exiger, ce jeudi 5 janvier 2023, au cours d'une rencontre avec la presse tenue à Yopougon, l'arrêt pur et simple dudit processus ainsi que la dissolution du Comité électoral.
« Nous constatons des irrégularités dans le processus électoral qui est en cours à la Chambre des métiers. Dès le début, nous avons dit que le processus tel qu'il est conçu était voué à l'échec. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, sur plus de 5 millions d'artisans dénombrés en Côte d'Ivoire, sur la liste électorale, il n'y a que 2613 personnes inscrites. Au niveau des candidatures, il y a 460 candidats alors qu'il y a 1024 postes à pouvoir. Pis, en 2012, il y avait 44.000 personnes inscrites sur les listes électorales et il est inacceptable que dix ans après, on puisse avoir 2613 personnes inscrites sur la liste électorale. Cela montre que ce n'est pas un processus électoral, mais un candidat qu'on veut accompagner. Et nous ne pouvons accepter cela. Nous estimons que nous ne sommes plus dans une élection libre et inclusive, mais plutôt dans une élection taillée sur mesure. », a martelé Mamadou Bakayoko, Président de la COACI.
Ce qui irritent davantage les membres des centaines d'organisations réunies au sein de la COACI, ce sont surtout les conditions d'électeurs et qui font des élections à la Chambre des Métiers de Côte d'Ivoire, le scrutin le plus complexe en terre ivoirienne et plus que d'ailleurs la présidentielle.
« Ces élections risquent de créer des troubles dans notre secteur. Les conditions qu'ils ont données pour être électeur, c'est d'abord la photocopie de la Carte Nationale d'Identité, en plus un certificat de nationalité, comme si la carte nationale d'identité ne prouvait pas déjà qu'on est ivoirien. En plus, un casier judiciaire, un carnet CNPS et une carte CMU. Même l'élection du président de la république, ce ne sont pas de tels documents qu'on demande », a déploré le président de la COACI.
Le Président Bakayoko et ses camarades de la Coalition des Artisans de Côte d'Ivoire craignent que ces élections n'en viennent à créer plus de troubles que de paix dans la corporation des artisans ivoiriens, elle-même en souffrance depuis biens d'années.
Ils ont appelé l'implication du Chef de l'Etat dans cette situation, en vue de l'arrêt effectif dudit processus.
« Nous sommes prêts à prendre toutes les dispositions, même jusqu'à user des leviers juridiques pour faire annuler ces élections », se disent résolus les membres de la COACI.
Wassimagnon
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