Côte d'Ivoire : Effondrement à Abobo ayant occasionné la mort d'un enfant de 6 ans, le propriétaire devant la justice, le CVCI dénonce l'absence des fabricants de matériaux
Le samedi 26 mars 2022 dans le sous-quartier Houphouët-Boigny sis dans la commune d'Abobo, un bâtiment s'est effondré occasionnant le décès de l'enfant Diomandé Ayoub âgé de 6 ans et plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels.
Nous apprenions que le vendredi 2 décembre, le propriétaire du bâtiment, Koné Mawa sera entendue par le tribunal correctionnel de première instance du Plateau.
Dans une déclaration, le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire ne comprend pas pourquoi, c'est le drame d'Abobo qui fait l'objet d'un procès, alors que plusieurs autres effondrements sont survenus en Côte d’Ivoire ces dernières années.
«Malheureusement, outres les violences sociopolitiques armées survenues sur son sol, la Côte d’Ivoire est CONSTAMENT la scène d’actes d’atteinte aux droits de l’homme avec ses corollaires de victimes dont entre autres, le déversement de déchets toxiques et, depuis environ une décennie maintenant des effondrements en cascade de bâtiments qui également ont fait de nombreuses victimes parmi lesquelles au moins 70 personnes tués, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels », précise le Collectif dans la déclaration signée de son président, Issiaka Diaby.
Le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire «dénonce une Justice Ivoirienne dont le manque de volonté et/ou l’incapacité notoire à rechercher et punir les auteurs de crimes de masses consacre une politique d’impunité érigée en mode de gouvernance sous différents pouvoirs en Côte d’Ivoire depuis trois décennies».
Concernant le dossier de l'effondrement du bâtiment d'Abobo, le Collectif des Victime en Côte d’Ivoire dit son regret, puisqu'il constate qu’à l’issue de son instruction, le Juge a renvoyé unique le propriétaire du bâtiment incriminé, Koné Mawa dans le box des accusés, pendant que les places des fabricants, revendeurs des matériaux de construction et autres supposés professionnels acteurs de la construction du bâtiment ne seront pas présents au procès.
«Le CVCI ne peut comprendre et encore moins accepter sans réagir, après avoir constaté et documenté les existences et la prolifération de fers à béton hors norme de qualité et de types très dangereux pour les constructions sur le sol Ivoirien, que des enquêtes judiciaires relatives à l’effondrement d’un bâtiment aient ignoré les expertises des matériaux utilisés pour sa construction », mentionne le communiqué.
A partir de cette constatation, le Collectif estime «que cette affaire sera jugée sous la base d’une enquête incomplète, car les expertises permettant de déterminer la qualité des matériaux qui ont été utilisés pour la construction de ce bâtiment et les qualifications professionnelles du maitre d’œuvre et des ouvriers ne seront pas connues et déterminées ».
Enfin, le CVCI informe la justice Ivoirienne que les Victimes d’atteintes aux droits de l’homme en général et dans ces cas spécifiques des effondrements de bâtiments veulent accéder à la Justice, obtenir la vérité et réparation pour faire leur deuil et tourner la page.
«Les Victimes des effondrements de bâtiments attendent depuis trop longtemps et estiment qu’elles sont exclues de la société Ivoirienne, une situation insupportable qui a des conséquences sur leur état traumatique poste violences. Après une longue crise sociopolitique armée survenue sur son sol, cette Côte d’Ivoire renaissante et belle, engagée sur la route vers un état de droit et de paix, ne peut réaliser cet objectif majeur sans une institution de justice forte accessible à tous et, agissante dans l’équité et la transparence sous réserve du strict respect des droits et particulièrement la dignité de la personne humaine », a conclu, le Président, Issiaka Diaby.
Wassimagnon
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