Au marché Étoudi de Yaoundé (Ph)



Alors que les dirigeants au pouvoir s'apprêtent à célébrer les 40 ans de l'accession de Paul Biya à la magistrature suprême le 6 novembre prochain, les Camerounais ont, dans leur majorité, une autre préoccupation : la hausse des prix sur les marchés.

En juillet 2022, l’inflation était officiellement de 6,8% à Yaoundé, selon l'Institut national des statistiques.

 Dépassant de deux fois le seuil de tolérance de la Cemac qui est de 3%.

Un taux en progression depuis plusieurs mois et qui semble difficilement maîtrisable.

Cette inflation se ressent davantage sur beaucoup de produits de consommation en raison des importations, explique l'INS.

Au marché de Étoudi, Nga Owona fait grise mine. Son sac de marché est toujours vide. La jeune femme dit que la quantité de manioc qu'elle a toujours acheté à 500 FCFA a diminué.

"Le tas de manioc de 500 FCFA est plus petit que celui de la semaine dernière", lance la jeune femme qui dit ne pas savoir ce qu'elle va acheter pour le repas de la journée.

"J'ai trois enfants. Je ne sais pas ce qu'ils vont manger à midi avec les maigres 2000 FCFA que j'ai en main. Si même le manioc produit local a diminué, ça devient grave", poursuit-elle.

Eyenga une coiffeuse de 27 ans au quartier Mvog-Ada vient à sa rescousse,"l'huile est déjà à 1700 FCFA. Même l'huile de palme a augmenté. Maintenant, il faut avoir 1500 FCFA. Avant, on achetait le litre d'huile de palme à 700. 800, ou 900 FCFA quand c'était cher. Je ne sais pas si nos dirigeants s'en rendent compte. Eux, ils ont les gros moyens", explique Eyenga.

Les commerçants expliquent qu'en dehors des coûts liés au transport, il y a la présence des forces de sécurité en route qu'il faut payer pour se rendre au marché et il faut répercuter la dépense sur le prix final au marché.

Plusieurs ménages sont désormais contraints de n'avoir qu'un seul repas par jour.

Pour les 40 ans de l'accession de Paul Biya au pouvoir, le Rdpc prépare la fête et des réunions géantes sur l'ensemble du pays à la fin desquels plusieurs Camerounais auront du pain, de la sardine et de la bière. Et, un ou deux billets pour le déplacement.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com