L'hydrocéphalie est un trouble survenant au niveau du cerveau. Elle est caractérisée par une accumulation excessive de liquide cérébro-spinal dans la tête de l'enfant pendant la grossesse. De ce fait, l'enfant, à la naissance, présente une tête volumineuse et une infection néonatale.

Cette maladie, selon les spécialistes, est causée par un déficit d'acide folique (vitamine B9) chez la mère pendant la grossesse et certaines infections.

Quant à la Spina Bifida, elle est une anomalie congénitale dans laquelle la moelle épinière de l'enfant ne se développe pas correctement. Une malformation caractérisée par la fermeture de la moelle épinière de l'enfant dans utérus. Ces deux pathologies infantiles, selon la professeure Broalet Espérance, présidente de la Société ivoirienne de neurochirurgie, représentent un peu plus de 16% de l'activité neurochirurgicale en Côte d'Ivoire. 

Et pourtant, le niveau de la prise en charge des enfants atteints de cette maladie par l'Etat, est encore très loin de celui espéré par les neurochirurgiens.

Ce mardi 25 octobre 2022 à Bonoua, ville périphérique au sud d'Abidjan, plus précisément au Centre Don Orione, profitant de la célébration de la journée mondiale dédiée à ces deux pathologies, les neurochirurgiens par la voix de leur présidente, la professeure Broalet Espérance, agrégée de neurochirurgie, ont lancé un appel solennel à l'endroit des autorités en charge de la santé, tout en les invitant à créer des conditions plus agréables pour une prise en charge efficiente des enfants atteints d'hydrocéphalie et de Spina Bifida.

« Nous demandons aux autorités de la santé de reconnaître et d'inscrire ces maladies au rang de celles considérées comme de réels problèmes de santé publique, puisqu'elles touchent un grand nombre d'enfants », a-t-elle suggéré.

Toujours dans ses suggestions au nom de l'organisation qu'elle dirige, la professeure Broalet Espérance a demandé que soit renforcée la recherche sur ces deux pathologies, afin de connaître réellement leurs impacts ou leur incidence au sein de la population.

« Il faut recenser tous les enfants qui naissent avec des cas de malformations dans les maternités, de sorte à permettre aux autorités d'avoir une idée fixe des cas d'hydrocéphalie et de Spina Bifida au moins par an, pour que dans les plans nationaux de développement de la santé, les malformations du système nerveux soient classées au nombre des maladies prioritaires », a-t-elle poursuivi.

Vu que le traitement de ces deux maladies reste à ce jour l'intervention chirurgicale qui est assez couteuse, car c'est un appareil qu'on place dans la tête de ces enfants, la présidente de la société ivoirienne de neurochirurgie a exhorté l'Etat à créer plus de centre de prise en charge et de former plus de spécialistes, notamment les orthophonistes, les psychomotriciens et les psychologues dans les centres de santé pour aider les parents des enfants malades, car eux aussi ont besoin d'être pris en charge en raison du choc qu'ils reçoivent lorsqu'ils sont informés que leurs enfants sont atteints de ces maladies.

Conformément au thème retenu pour la célébration de cette journée mondiale, à savoir " Élève ta voix", la professeure Broalet Espérance a encouragé les parents des enfants malades de l'hydrocéphalie et de la Spina Bifida en ces termes : « élevons ensemble nos voix et cela ne doit pas s'arrêter. Nous allons continuer d'élever nos voix pour faire comprendre que ces maladies sont une réalité. C'est un devoir d'apporter la santé aux malades et à ces enfants. Nous allons élever nos voix pour que les enfants atteints de ces pathologies ne soient pas livrés à eux-mêmes », a-t-elle arrangué.

Également présent à cette cérémonie, le Directeur du centre Donne Orione de Bonoua en l'occurrence, le révérend Père Basile Aka, a demandé à la société de ne pas rejeter ces enfants, car ils sont aussi des dons de Dieu, même s'ils sont différents des autres.

Des formations, des conférences, des consultations gratuites et des interventions chirurgicales, ont meublé cette journée qui a été célébrée pendant 48 heures (24 et 25 octobre 2022).

La professeure Broalet Espérance, par ailleurs présidente d'une ONG dénommée Espérance's Hope a fait don au centre Done Orione de matériels psychomotrics, des béquilles, des déambulateurs, etc.

Wassimagnon