Côte d'Ivoire : Octobre rose 2022, un Docteur révèle que « 3 000 nouveaux cas de cancer ont été détectés en 2020 »
Méliane N'Dhatz samedi à Abidjan (ph KOACI)
Le Salon de l'imagerie médicale (SIM) a lancé officiellement la campagne ''Octobre rose INFAS 2022'', ce samedi 8 octobre 2022 à l'amphithéâtre de cet institut. La cérémonie vise à informer et sensibiliser sur le cancer du sein. Elle s'est déroulée sous la présidence du professeur Méliane N'Dhatz épouse Sanogo, Directrice générale de l'Institut national de formation des agents de santé (INFAS) et le parrainage du professeur Didi Kouko Judith, Directrice générale du Centre National d'Oncologie Médicale et de Radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO).
Bangaly Achim, responsable du Salon de l'imagerie médicale a souligné que cet évènement revêt une grande importance.
« Octobre rose INFAS 2022 qui nous réunit est un évènement de haute portée, car, il s'agit pour nous tous de montrer notre élan commun à nous investir dans la lutte contre le cancer, cette maladie qui fait tant de ravage dans le monde. Ce mois doit un moment de prédilection pour une intense campagne de communication et de sensibilisation sur l'intérêt vital du dépistage, seul gage de la lutte efficace contre le cancer du sein et toutes les autres formes de cancer. Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes à travers le monde autant avant qu'après la ménopause. Pour exemple, une femme sur 9 sera atteinte d'un cancer du sein au cours de sa vie et Une sur 25 en mourra», a-t-il dit.
Cette cérémonie a été marquée par des panels. Le premier a été animé par Dr Houenou Assemian Corine, médecin radiologue à l'hôpital mère enfant de Bingerville, autour du thème : « Une mammographie peut sauver une vie ». Le Dr Assemian Corine a dévoilé des chiffres qui donnent froid dans le dos. À l'en croire, 3 000 nouveaux cas de cancer ont été détectés en 2020.
« En Côte d'Ivoire, plus de 3 000 nouveaux cas de cancer ont été détectés en 2020 et malheureusement le cancer du sein est le premier cancer de la femme en Côte d'Ivoire, c'est-à-dire avant le cancer de l'ovaire, de l'utérus, etc, voilà pourquoi nous sommes tous mobilisés pour lutter contre ce fléau. C'est un fléau, d'autant plus que 74% de femmes sont découvertes à un stade tardif, un stade difficile à soigner et un stade qui malheureusement conduit vers la mort. Le cancer du sein est la cause de 25% de décès liés au cancer en Côte d'Ivoire. Il touche la jeune femme autour de 40 ans », a-t-elle introduit avant d'indiquer que la mammographie doit être en première ligne dans ce combat.
« L'évolution du cancer se fait en 3 stades, le cancer in-situ infra clinique c'est-à-dire qu'aucune palpation, aucun regard devant le miroir après les menstrues ne peut détecter. L'IDE, la sage-femme, le gynécologue, tout le monde va passer, mais personne ne verra ce cancer in-situ qui est déjà là et qui n'est pas détectable cliniquement. Le 2è niveau, c'est la lésion qui commence à s'organiser, qu'on arrive à palper, à voir, mais qui est encore bien circonscrite. Le 3ᵉ niveau, c'est l'extension loco régionale (...) Pourquoi faire une mammographie ? Pour dépister les lésions infra cliniques et enfin pour diagnostiquer une anomalie clinique parce que tout ce qui est anomalie n'est pas cancer. Donc grâce à la mammographie, on va commencer à détecter les signes péjoratifs de la lésion. C'est le premier examen d'imagerie capable de détecter le cancer in-situ. C'est l'examen le plus efficace », a ajouté le Dr Assemian Corine.
Le 2ᵉ panel intitulé « Dépistage du cancer du sein : que doit savoir l'agent de santé ?» a été animé par le Pr Gui-Bilé Lynda, chef de service Imagerie médicale de l'hôpital mère enfant de Bingerville. Elle a longuement parlé de la nécessité de faire le dépistage.
« En Côte d'Ivoire, quand une femme a un module dans le sein, elle n'en parle pas, si elle saigne alors qu'elle est ménopausée, elle ne dit rien à personne. Elle vit sa souffrance seule alors que cela peut conduire à la mort. C'est pour cela qu'on parle de dépistage. C'est-à-dire c'est une femme qui est en bonne santé apparente. Le dépistage ne se fait pas chez quelqu'un qui est malade, mais c'est chez quelqu'un qui n'a rien », a affirmé Pr Gui-Bilé Lynda, exhortant, au passage, les agents de santé à parler de la mammographie à leurs patientes.
« Dépister, c'est rechercher une maladie chez une personne en bonne santé apparente (...) le dépistage, ce n'est pas la palpation des seins. Ça ne sert quasiment à rien. Ça a été fait longtemps dans notre pays parce qu'il n'y avait pas de mammographes. Le fait d'auto palper, de palper ne nous permet pas de mettre en évidence les masses qu'on peut guérir rapidement sans avoir à faire de la chimio à la dame, parce qu'il y a des stades où on ne fait pas la chimiothérapie, ce sont les stades précoces », a-t-elle poursuivi non sans souligner que l'autopalpation doit se faire entre deux dépistages.
Le Professeur a également assuré que le cancer du sein se guérit lorsqu'il est dépisté tôt avant de donner des conseils aux femmes : ''autopalpation d'accord, mais mammographie d'abord''.
Quant au Pr Didi Kouko Judith, Directrice générale du Centre National d'Oncologie Médicale et de Radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO), marraine de ladite cérémonie, elle a exposé sur le thème : « Enseignement sur le volet clinique de la prise en charge de la patiente ». Ce thème lui a permis de présenter de fond en comble l'institution qu'elle dirige. Sa présentation, en effet, a été faite en deux parties. Elle a parlé du cancer en général et des actions en matière de traitement.
Selon elle, le traitement du cancer du sein se fait entièrement en Côte d'Ivoire et qu'au niveau du CNRAO par exemple, le traitement des malades du cancer est totalement pris en charge et ceux-ci payent après.
Pour sa part, la Directrice générale de l'Institut national de formation des agents de santé, Pr Méliane N'Dhatz épouse Sanogo a envoyé les agents de santé en formation à l'INFAS en mission, leur demandant d'être les porte-voix de la sensibilisation concernant cette maladie.
Wassimagnon
Infos à la une
Dans l'intervention du Professeur G-B LYNDA NADINE, C'est NODULE qui est une anomalie poussive palpable dans où sous la peau et non module. Merci bien pour ce compte-rendu sur cette affection qui est malheureusement un fait réel que beaucoup de nos mamans et sœurs négligent. Par ailleurs, elle touche en taux minime aussi les hommes. Il est recommandable de faire l'examen au moins une fois dans l'année. Par contre, ce que je déplore c'est la non décentralisation des services prestaires en premier lieu et le coût de l'examen en second. La bonne dame qui réside au fin fond du pays se devra de se rendre à Abidjan qui regorge la majeure partie des structures devant réaliser l'examen. Aussi, hormis le mois d'octobre rose ou l'examen est à 2000 f uniquement au CNRAO, le prix habituel est à 25000 fcfa. Ma proposition, que le gouvernement en accord avec des investisseurs privés se donnent les moyens de munir d'autres régions de ces centres de dépistage pour de meilleure sensibilisation et prise en charge et revoit le coût qui n'est malheureusement pas accessible à toutes les couches.
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire