Côte d'Ivoire : A peine l'appel à candidature du PEPITE lancé, la Confédération patronale unique des petites et moyennes entreprises fait des réserves et s'interroge sur le budget
Hier au lancement de PEPITE à Abidjan
À peine l'appel à candidature du Programme Economique Pour l'Innovation et la Transformation des Entreprises (PEPITE) lancé qui prendra en compte 150 entreprises par an sur une période de 10 ans, la Confédération patronale unique des petites et moyennes entreprises de la Côte d'Ivoire (CPU-PME.CI) s'interroge déjà sur le budget qui sera alloué pour la réalisation de ce projet.
« Quel est le budget alloué, combien le Programme va coûter à l'Etat, il faut en parler. Il ne faut pas qu'on soit dans des débats qui en fin de journée sont purement de la Communication », a confié, Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan, président de la CPU-PME.CI à KOACI.
La préoccupation de la CPU-PME.CI semble légitime. Comme constaté sur place à la primature lors du lancement de l'appel à candidature, aucun intervenant n'a révélé, le montant alloué à cet ambitieux programme.
Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan reconnait néanmoins que «PEPITE est une belle initiative comme l'a Côte d'Ivoire en a beaucoup » et souhaite que les choix des entreprises se fassent dans la transparence.
« Un programme pareil ne peut pas se faire sans la CPU-PME.CI qui est déjà organisée par filière. Si nous voulons avoir des PME capables de compétir à l'international, il faut regarder d'abord au niveau de la Confédération qui a plus de 37 filières. Les présidents de filières pourraient proposer des acteurs capables de compétir à tous les niveaux », a précisé, le Président.
Le Gouvernement prend en compte à travers ce programme15 pôles, Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan déplore l'absence des services, notamment, la restauration et souhaite que cette situation soit corrigée.
« Il faut corriger cette situation pour qu'on puisse avoir des Pépites vraiment compétitives », a-t-il plaidé.
Le programme demande aux PME d'écrire au Premier ministre, le Président trouve cette démarche un peu bizarre et propose que les PME s'adressent directement à leur Confédération.
«À partir de ce moment, les présidents pourraient faire une sélection pour mieux les accompagner, mieux les suivre. Parce que bien souvent, on demande aux petites et moyennes entreprises de déposer des dossiers dans les banques et quand ils déposent, il n'y a plus de suivi. Je crains que nous tombions dans des difficultés. Notre souhait est que, la PEPITE permette de regarder en profondeur ce que les entreprises veulent vraiment », a soutenu, Dr Diomandé.
« Il est bien beau de dire qu'on sera plus fort. La compétitivité se joue au niveau des normes, des outils que nous utilisons pour aller à l'international. Il faut qu'il y ait véritablement une vraie réforme, même au niveau de la douane, de la fiscalité de porte pour faciliter les entreprises qui font entrer les pièces détachées », a-t-il poursuivi.
Tout en saluant cette excellente idée des autorités, le Président pense que le gouvernement doit aller plus en profondeur pour avoir de vrais champions.
Notons que le Programme Economique Pour l'Innovation et la Transformation des Entreprises (PEPITE), s'inscrit dans la démarche d'accélération de la diversification productive, à travers l'optimisation des chaines de valeurs des secteurs stratégiques de l'économie.
Selon Adama Coulibaly, ministre de l'Economie et des finances, le programme « PEPITE 2030 » contribuera à réaliser une transition vers une plus grande consolidation des filières. Cette consolidation souhaitée aura pour le pays, plusieurs retombées positives au nombre desquelles, la hausse globale de la productivité nationale, les créations significatives d'emplois de qualité pour la jeunesse ivoirienne, le renforcement de la structure de l'économie, pour la rendre plus résiliente aux chocs économiques, le développement du capital humain et une meilleure adéquation entre l'offre et la demande du travail.
«PEPITE 2030 contribuera par ailleurs à promouvoir la culture de l'entrepreneuriat et à l'émergence d'une classe moyenne nationale plus importante, en vue de créer un marché domestique de consommation, capable de soutenir les ambitions de croissance de l'économie », a-t-il ajouté.
Selon lui, la transformation structurelle de l'économie à laquelle le programme économique PEPITE entend participer, est nécessaire pour renforcer le secteur privé et stimuler l'investissement privé, afin de garantir le rythme de croissance soutenu, projeté dans le PND 2021-2025.
PEPITE 2030 est un pari important sur la politique volontariste de promotion du secteur privé. Pour la gestion du programme, en tant qu'instrument d'impulsion de la dynamique économique, un cadre de gouvernance a été mis en place, avec la participation de toutes les structures publiques sectorielles.
Adama Coulibaly appelle donc à l'adhésion pleine et entière de toutes les parties prenantes, particulièrement le secteur privé et les partenaires au développement, en vue de faire de cette initiative un succès.
Wassimagnon
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