Cameroun : Décès à 79 ans d'Amadou Ali, ancien vice - PM, controversé sur les manœuvres pour la succession de Biya
Amadou Ali (Ph)
Au Cameroun, Amadou Ali, ancien vice Premier ministre de 2004 à 2019 et membre du gouvernement pendant 35 ans, est décédé mardi soir des suites de maladie.
Koaci est à mesure de confirmer le décès d'Amadou Ali survenu le mardi 27 septembre 2022 à 79 ans.
Le haut commis de l'État avait regagné le Cameroun, il y a moins d'un mois, après une évacuation sanitaire en Europe.
Fidèle parmi les fidèles du président Biya, le natif de Kolofata (Extrême Nord), a été membre du gouvernement de 1984 au 4 janvier 2019, soit 35 ans.
Amadou Ali a été longtemps malade avant d'être évacué par avion médicalisé dans un hôpital de haut standing européen. Il est finalement décédé ce 27 septembre.
L’ancien vice - Premier ministre a fait l’essentiel de sa carrière comme l’une des éminences grises du système politique qui gouverne le Cameroun depuis bientôt 40 ans.
Administrateur civil, cacique du Rdpc, (parti au pouvoir), SG de la présidence, il a été de toutes des batailles.
Le natif de Kolofata (1943) était diplômé de l'Ecole nationale d'Administration et de magistrature (Enam) et de l’institut d’administration publique de Paris.
Directeur de l’organisation du territoire (Dot), sous-préfet, secrétaire général du ministère de la Fonction publique,
Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie.
Secrétaire général de la présidence de la République, ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, ministre de la Justice, puis Vice-Premier, ministre d'État, il aura été au cœur du système Biya.
Affaire WikiLeaks
En 2009, le masque d'Amadou Ali tombe.
Il est au cœur d'une vive polémique sur le partage du pouvoir par une entente entre nordistes et sudistes.
Un câble WikiLeaks révèle un entretien en mars 2009 entre Janet Garvey ambassadrice américaine de l’époque et le ministre de la Justice au menu des échanges, la succession de Paul Biya.
Selon la note diplomatique américaine classée confidentielle, Amadou Ali aurait affirmé que la succession du président Biya, originaire de l’ethnie Bulu, devait être envisagée sous le prisme ethnique.
D’après le câble WikiLeaks, ce cacique du régime Biya aurait mentionné l’accord tacite existant entre les Bulu et les Beti du grand Sud d’un côté, et les Nordistes de l’autre.
Le câble WikiLeaks révèle qu'il a déclaré que le nord continuerait de supporter Paul Biya aussi longtemps que celui-ci voudrait rester président.
Plus grave, lors de son entretien avec la diplomate américaine, Amadou Ali aurait fait savoir que les nordistes ne supporteraient plus un successeur issu de la même ethnie ou de l’ethnie Bamileké.
"L’analyse de Monsieur Ali sur un sujet aussi tabou, renforce notre conviction que l’élite politique camerounaise est de plus en plus préoccupée à manœuvrer pour l’après-Biya" conclura l'ambassadrice américaine.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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