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Côte d'Ivoire : Élection du président communal de la jeunesse à Agboville, la FENUJCI pris au piège ?
 

Côte d'Ivoire : Élection du président communal de la jeunesse à Agboville, la FENUJCI pris au piège ?

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 04 août 2022 - 11:01

Ekissi Yapi, président du comité électoral (Ph KOACI) 


La jeunesse de la commune d'Agboville a été depuis longtemps soumise à la rude épreuve de l'élection des présidents des jeunes des différents villages et quartiers de la commune et du président communal. Depuis le mois de juin dernier, les présidents des jeunesses des quartiers ont été élus non sans d'énormes difficultés et concessions de la part de leur faîtière qu'est la fédération nationale des unions de jeunesses de Côte d'Ivoire (FENUJCI). Depuis le samedi 30 juillet dernier, jour de l'ouverture des réceptions des dossiers pour l'élection du président communal, des grincements de dents se font entendre.


« Le comité d'organisation de l'élection du président communal de la jeunesse est en train de changer les règles de jeu", dénoncent certains présidents des jeunes. "Je n'étais, certes, pas à la réunion du samedi 30 juillet dernier mais le lendemain certains présidents de jeunes sont venus m'informer des dispositions prises par le comité local électoral. On nous dit qu'une frange de présidents élus récemment ne peuvent pas prendre part à l'élection du président communal des jeunesses d'Agboville. La raison est que ceux-ci sont frappés par l'âge limite », a dénoncé M'Bolo Gabriel Narcisse, président des jeunes de Laoguié, village communal situé à 7 km d'Agboville. Pour lui, l'arrangement qui a prévalu lors des élections des présidents de base doit prévaloir au lieu de faire des frustrés. 


« C'est le temps des organisateurs qui a posé problème car depuis 2020 nous avions déposé nos dossiers. Mais ce n'est que tout récemment, au mois de juin, que les élections ont eu lieu. Pour éviter de faire des frustrés, le comité d'organisation en accord avec la FENUJCI a pris des mesures qui ont permis à tous ceux qui étaient frappés par la limite d'âge du fait du long temps mis de prendre part à l'élection des présidents des jeunes. Élus présidents, on nous fait croire qu'ils ne peuvent pas être électeurs du président communal des jeunesses. C'est incroyable. Nous ne comprenons rien à cette situation. C'est pourquoi nous nous y opposons », a fustigé le président des jeunes de Laoguié. Qui propose qu'une réunion soit organisée pour de véritables échanges afin de trouver une solution consensuelle.


 « On demande aux autorités administratives et ceux qui sont chargés d'organiser l'élection du président communal des jeunesses de surseoir à cette élection pour échanger véritablement afin qu'Agboville ne soit pas encore sur la sellette », a plaidé M'Bolo Gabriel Narcisse. 


Face aux critiques et réserves de certains présidents des jeunes, Ekissi Yapi, président du comité électoral agissant pour le compte de la FENUJCI, brandit les textes bien que des concessions aient été faites pour certains candidats déclarés depuis 2020 afin qu'ils puissent prendre part aux votes sans être électeurs pour l'élection du président communal des jeunesses. 


« On avait commencé le processus effectivement en 2020. Malheureusement, on n'est pas allé jusqu'au bout pour des raisons que les acteurs mêmes savent », a dit Ekissi Yapi. Poursuivant, le président du comité électoral explique que : »Dieu nous a fait grâce et les documents que nous attendions sont arrivés. Alors, ceux qui avaient manifesté le désir d'être candidats et qui ont déposé leurs documents ont été élargis par la FENUJCI pour qu'ils puissent prendre part aux votes. Et c'est ce qui a été fait. Cette dérogation ne tenait uniquement que pour la seule étape de l'élection des présidents des jeunes de base. Après les élections ceux qui sont frappés par l'âge limite et qui ont été élus ne peuvent plus être électeurs pour la simple raison qu'ils ont plus de 35 ans. Ce n'est pas moi qui le dis mais plutôt la FENUJCI qui édite les règles et les conditions des élections". Non sans préciser que "ces dispositions exceptionnelles prises par la faîtière de la jeunesse urbaine ne s'étend pas à l'élection du président communal des jeunesses ». 


« L'élection du président communal des jeunesses est distincte de la première phase qui ne concernait que les élections des présidents des jeunes de base. À cette deuxième phase, les textes restent en vigueur. Alors le candidat qui ne respecte pas les conditions de candidature ne pourra pas être candidat. Autrement dit, moi-même membre du bureau sortant me porterais aussi candidat. Mais je ne peux pas parce que frappé par la limite d'âge. Ce n'est donc pas une mesure ciblée contre un tel », a laissé entendre le patron de l'élection du président communal des jeunesses d'Agboville.


Interrogé N'drin Azalé Ludovic, agent du ministère de la promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique, chargé de la vie associative, dit n'être pas la structure de tutelle organisatrice de ces élections mais une structure superviseuse qui n'a pas de mot à dire. 


 

« On a deux structures de la jeunesse que sont la FENUJCI sous tutelle du ministère de l'intérieur et le CNJCI qui est sous notre tutelle. "L'organisation pratique au niveau de la commune est sous la responsabilité de la FENUJCI. Nous ne faisons que les accompagner c'est-à-dire que nous venons pour superviser. Sans plus. En réalité, les décisions de l'organisation des élections émanent de la FENUJCI qui édite les règles de ces élections. C'est vrai, c'est depuis 2020 que ces élections devraient se tenir. C'est finalement cette année 2022 qu'ils ont pu organiser ces différentes élections. Et avec le temps mis, ils ont pris une décision exceptionnelle pour permettre aux candidats frappés par la limite d'âge de compétir. Ils estiment d'ailleurs que pour l'élection du président communal des jeunesses, ils ne peuvent pas continuer dans les exceptions. Alors ils ont décidé de faire allusion aux textes. Nous ne pouvons que nous aligner », a dit le représentant du ministère de la promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique. 



Ancien président des jeunes de Grand-Morié, Me Amafé Sylvain, aujourd'hui commissaire de justice, pense que cette posture du comité électoral est assimilable à un déni de droit. 


« Dès l'instant où ces candidats ont été permis d'être candidats et qu'ils ont gagné, de facto ils jouissent des mêmes droits que ceux qui ont été élus dans l'âge requis. Ils ont donc droit de voter le président communal au même titre que les autres. Et cela ne doit pas faire l'objet de discussion », a tranché le commissaire de justice. 


Pour lui, si les organisateurs persistent à leur dénier leur droit de voter le président communal des jeunesses alors ils ont la possibilité d'intenter un recours en saisissant le tribunal ou leur autorité de tutelle. 


« La dérogation accordée par la FENUJCI à ceux qui étaient frappés par la limite d'âge s'étend jusqu'à l'élection du président communal des jeunesses. Cela va de soi. C'est une ligne logique », argumente-t-il. Aussi, pour lui, les candidats à la présidence communale qui se sentent lésés dans leurs droits ont le droit de saisir les tribunaux pour que l'appel soit saisi par le sommet.



Après les élections des présidents des jeunesses des quartiers et villages, celle du président communal pose un énorme problème cristallisé par la volonté du comité électoral. En effet, l'on comprend difficilement que si pour les présidents des jeunesses des quartiers et villages, la FENUJCI a pris la sage décision par une dérogation de faire participer tous ceux qui s'étaient inscrits en 2020, la même dérogation doit couvrir l'élection du président communal qui est l'aboutissement d'un même processus. 


« Ils ont été élus et ils exercent de plein droit leur droit de président », a reconnu Ekissi Yapi, président du comité électoral. Seulement, Ekissi Yapi dénie en même temps, leur droit de voter le président communal sous prétexte que la dérogation a été faite uniquement que pour leur participation aux élections des présidents des jeunes des quartiers et villages. 


 

« Élus, ils sont frappés par l'âge limite. La décision de leur permettre de prendre part aux élections a été prise juste pour les élections de la base. Ils n'ont pas droit parce qu'ils ne respectent pas les conditions d'âge. Tu peux être président mais ne pas respecter les conditions d'âge », se contrarie le technocrate de la FENUJCI. Et l'exemple qu'il donne de l'élection en son temps de Boni Tchimou, ancien président communal des jeunesses d'Agboville montre bien la contradiction des organisateurs.


 « Si nous prenons le cas de Boni Tchimou, ancien président communal des jeunesses d'Agboville, qui a avait été élu à la tête de la jeunesse de la commune, sans être président à la base et sans être membre du bureau sortant alors que les textes en son temps disaient le contraire, à notre tour, les mêmes textes n'existaient plus. Nous avions pris acte », a relaté Ekissi Yapi.


 Cette séquence montre bien que les choses ont été faites pour faire droit à un candidat. Mais en plus c'est un cas semblable à cette situation qui prévaut aujourd'hui et qui s'impose comme une « jurisprudence. »


 A cette allure, la FENUJCI paraît s'être empêtrée dans un guet-apens qui se referme sur elle. 




Donatien Kautcha, Abidjan 


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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