Dans une station service à Yaoundé (Ph)

La pénurie des carburants ravive la corruption et les tensions sociales au Cameroun.

 Dans les stations services, les pompistes ne livrent du carburant qu'aux plus offrants.

"Les pompistes sont devenus des seigneurs. À Tradex Emana, j'ai dû donner 5000 FCFA en plus au pompiste pour qu'il fasse le plein de mon véhicule", déclare Thomas Ndi au volant d'une grosse cylindrée.

La corruption s'est généralisée dans toutes les stations services de Yaoundé.

Ceux qui ont des relations au ministère de la Défense, se font vendre le carburant dans les soutes de l'armée.

Le pays est secoué depuis plusieurs jours par une sévère pénurie des carburants qui se propage petit à petit.

Après Yaoundé, Ebolowa, Bertoua et Douala, désormais les villes de Bafoussam, Ngaoundéré sont frappées de plein fouet par la pénurie des carburants.

Les spécialistes annoncent une augmentation des prix des produits pétroliers dans les prochains

 jours.

Certains d'entre eux soutiennent que le gouvernement a créé de toute pièce cette pénurie pour préparer les esprits à l'augmentation des prix des produits pétroliers.

Tensions

Les syndicats nationaux des chauffeurs professionnels du Cameroun ont écrit au ministre des Transports, du Commerce et à celui de l'Eau et de l'Energie (Minee).

Ils dénoncent une pénurie "abusive" et "persistante" des produits pétroliers au Cameroun.

Ils révèlent dans leur courrier qu'au cours d'une concertation tenue le 23 mars dernier, ils avaient déjà fait part de leurs "inquiétudes" au sujet de l'approvisionnement national en ces produits, des mois plus tard, ils subissent la pénurie qui cause des manques à gagner énormes et malgré les assurances du Minee qui annonçait la disponibilité des produits pétroliers dans un bref délai, rien n'a du tout changé.

Pour ces syndicats, ce qu'ils vivent en ce moment est un "désastre".

Ils invitent le gouvernement à se pencher sur ce problème.

Une opinion répandue estime que comme en 2008, le Cameroun s'achemine vers des émeutes qui avaient coûté la vie à 28 personnes selon le gouvernement et une centaine d'après les ONG. Ces violences sont parties de la hausse des prix des carburants.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun

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