Côte d'Ivoire : Pour Boni Claverie, le consensus pour Bictogo a été une faute de l'opposition, ce qu'elle attend de la rencontre du 14 juillet
Boni Claverie (Ph)
Dans une déclaration, Mme Danielle Boni Claverie fustige l’attitude qu’adopte l’opposition ivoirienne face au pouvoir.
La présidente de l’URD, qui se réjouit du « contexte politique apaisé », de « la fraternité totale retrouvée » et du retour à l’option consensuelle qui ont cependant besoin de garde-fou pour éviter de retomber dans la pensée unique.
« L’opposition est sincère dans sa volonté d’aller à la réconciliation parce que c’est le seul moyen pour elle de mettre un terme aux cycles de violence que nous avons connus et aux violations des droits humains qui se perpétuent. Cependant, se targuer d’apaisement à la veille d’élections locales, ne risque-t-il pas de faire voler en éclats cette entente de façade et de mettre à nu les ambitions légitimes des uns et des autres », relève l’ancienne Ministre.
Pour Mme Boni, l’opposition aurait dû par principe, voter contre le candidat de la majorité et présenter nous-même une personnalité à la présidence de l’Assemblée nationale.
Elle soutient que, c’est une faute politique qui affaiblit un peu plus l’opposition et fait se demander à de nombreux militants et sympathisants si son émiettement ne la pousse pas à devenir invisible donc inexistants en tant que force.
« Nous disons oui à la réconciliation mais non à toutes formes de collusion et de compromissions. Une opposition doit savoir rester un contre-pouvoir et son rôle est d’obliger les gouvernants à respecter l’expression démocratique, la bonne gouvernance, l’équité judiciaire pour une meilleure prise en compte des aspirations des populations. Sa fonction repose sur la critique et la dénonciation de ce que le gouvernement fait mal ou ne fait pas du tout d’où la nécessité pour elle d’être une force de propositions pertinentes et visionnaires. », Indiqué Mme Boni Claverie.
Evoquant la rencontre entre Ouattara, Bédié et Gbagbo du jeudi 14 juillet 2022, elle affirme que, ses compatriotes ne vont pas se contenter d’accolades plus ou moins chaleureuses, de main dans la main ou de sourires, fussent-ils éclatants.
« Nos compatriotes veulent des réponses tangibles à leurs préoccupations listées au cours du Dialogue politique et jusqu’ici restées sans réponse. Tous les prisonniers doivent sortir, civils et militaires. Le cas de Soro Guillaume ne doit pas être escamoté et il serait regrettable que l’on nous ressorte les vieilles ficelles d’un gouvernement de réconciliation ou d’union nationale où quelques postes distribués parcimonieusement mettraient l’opposition au garde à vous. Il ne suffit pas de se retrouver, le fiasco de la rencontre des anciens chefs d’Etat au Burkina Faso nous montre les limites de ces entretiens comme vecteurs de réconciliation. Souhaitons que grâce à un ordre du jour précis, la rencontre du 14 juillet aboutisse à éclaircir le ciel orageux de la Côte d’Ivoire », a conclu Danielle Boni Claverie.
Donatien Kautcha, Abidjan
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