Mahamat Idriss à Kouri Bougoudin

Les affrontements qui ont opposé des orpailleurs à Kouri Bougoudi dans le nord du pays ont occasionné la mort d'une centaine de personnes.

Selon le ministère de la Défense , les heurts qui ont eu lieu ce 23 mai tout près de la frontière libyenne, sont partis d'une banale dispute entre deux individus qui a dégénéré.

S'exprimant jeudi soir sur les évènements, le président du Conseil militaire de transition au Tchad (CMT), le général Mahamat Idriss Deby Itno ,qui s'était rendu sur les lieux dimanche, a annoncé des mesures drastiques.

« Egorger des gens, brûler des personnes, c’est un nouveau phénomène qui est arrivé dans notre pays. Il y eu des morts parmi les Tchadiens, mais aussi des Mauritaniens, des Algériens, des Nigériens. Quand un brun trouve un noir, il l’assassine, et quand un noir trouve un brun, il l’assassine... C’est un conflit de race », s'est-il indigné.

Après avoir ordonné le déguerpissement des orpailleurs de Kouri Bougoudi effectif, en vain, le Président a décidé de reprendre le contrôle du territoire pour règlementer leur accès, mais cette fois-ci, uniquement aux Tchadiens.

Le site de Kouri Bougoudi dont le potentiel minier peut générer jusqu'à plus de 50 milliards de francs CFA par semaine, passera désormais sous contrôle du service public tchadien qui installera des services sociaux de base.

Notons que la région est truffée de mines exploitées souvent clandestinement par une multitude de chercheurs d'or venus de tout le pays et des États voisins, Libye, Niger et Soudan.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 2 000 orpailleurs ont déjà fui Kouri Bougoudi et sont accueillis dans les villes tchadiennes de Zouar, Zouarké et Wour.