Côte d'Ivoire : COP15, le DG du Centre de suivi Écologique : « les enjeux étatiques noient parfois les enjeux environnementaux et ça c'est un problème réel »
«Tous les gens qui ont participé au code climat savent que les enjeux étatiques noient parfois les enjeux environnementaux et ça, c'est un problème réel ».
Cheikh Mbow, Directeur général du Centre du suivi Ecologique, Université de Pretoria, Afrique du Sud a donné cette information aujourd'hui en marge de la COP15.
Il a également affirmé que « la conscience environnementale mondiale a commencé pratiquement dans les années 1970. Et cela s’est consolidé en 1987 avec le rapport de Douma.
Cheikh Mbow a par ailleurs indiqué que les premiers rapports qui ont sonné l’alerte du changement climatique et la rectification qui menaçait, date de 1988.
«Si vous mettez le progrès qu’on a eu en matière de conscience environnementale du début jusqu’à maintenant, c’est 50 ans de conscience mondiale collective par rapport à ces questions. La question, si je la renverse, c’est pourquoi on en est encore là, après 50 ans de conscience environnementale ? Ça, c’est la grande interrogation, le fait qu’il y ait une conférence des partis, c’est cela qui devait décliner l’engagement politique des Etats à résoudre ces questions. Mais ce n’est pas aussi simple ! Tous gens qui ont participé au code climat savent que les enjeux étatiques noient parfois les enjeux environnementaux et ça c’est un problème réel », a -t-il déploré.
Selon lui, en 1972 exactement, il y avait ce qu’on appelle le club de Rome, un collège de scientifiques indépendants qui ont développé la théorie appelée ‘‘la limite de la croissance mondiale’’.
«Cette théorie a beaucoup influencé les décisions politique après. Les limites de la croissance avaient une approche productiviste de la croissance. Et cette approche de la croissance, économiste ne s’est jamais départie de ces questions environnementales », a soutenu le Directeur général.
Pour lui, quand on doit parler des questions durables, il ne faudrait pas que l’environnement soit considéré comme une externalité dans les réponses apportées.
«On ne peut plus faire du développement, et c’est une obligation, sans que l’environnement soit le leitmotiv par lequel le développement se fait. Est-ce qu’on peut industrialiser sans polluer ? Sur le plan de la gestion de l’eau, est-ce qu’on peut produire de l’agriculture en optimisant l’eau ? A chaque fois qu’on pose le problème de développement, on le pose autrement que l’approche productiviste, mais l’approche de durabilité. Et c’est là que se trouve l’enjeu politique. Si on veut transformer cette conscience positive en action concrète par rapport à l’environnement, il ne faut pas que l’environnement soit en seconde pensée par rapport à la pensée principale qui est l’économie », a-t-il signifié.
Il y a énormément de solutions locales qui permettent de réduire les coups d’investissements. Au-delà de toutes ces solutions simples, Cheikh Mbow estime qu'il faut une approche communautaire, une approche ascendante.
«Le fait de partir des préoccupations locales, de créer des solutions localisées, c’est cela qui permet de faire la transformation sociale. On peut importer, ajuster des solutions, mais des solutions qui ont été des solutions avant-gardistes, innovantes, conçues avec les communautés, avec du matériel local », a-t-il ajouté.
Les investissements dont a besoin les communautés pour faire de grandes transformations, ne sont pas forcément de gros investissements.
«Mais il ne faudrait pas, à travers ce que je dis, qu’on dit qu’on n’a pas besoin d’investissements. Il faut que les Etats budgétisent dans les politiques agricoles. Des grands investissements pour des solutions d’envergures. Sans ces investissements, ces transformations structurelles ne se feront pas », a conclu, le Directeur général du Centre du suivi Ecologique.
Wassimagnon
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