Côte d'Ivoire
Agriculture durable, agroforesterie, reboisement intensif. Le gouvernement ivoirien est résolument engagé à multiplier les initiatives pour éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et atténuer les effets de la sécheresse pour un avenir prospère.
Avec près du quart (1/4) du Produit intérieur brut (PIB) et plus de 75% des exportations, l'agriculture constitue un pilier majeur de l'économie ivoirienne. Principal moyen de subsistance de 2/3 des ménages, l'agriculture emploie près de 70% de la population active.
Malheureusement, le secteur est de plus en plus confronté à une dégradation prononcée du couvert forestier et des terres du pays. En Côte d'Ivoire, près de 60% des terres productives sont dégradées. Le massif forestier est passé de 16 millions d'hectares en 1960 à 3 millions d'hectares en 2018.
Selon la FAO, l'Afrique subsaharienne est la région la plus durement touchée par la désertification et celle où la pauvreté est la plus étendue. 65% des terres productives sont dégradées, tandis que la désertification touche 45% des terres en Afrique (FAO, 2021). 45 millions de personnes sont menacées d'insécurité alimentaire en Afrique à cause de la sécheresse (Programme alimentaire mondial-PAM, 2019).
Si le cacao est le principal moteur de la croissance économique du pays, il est aussi malheureusement un des fossoyeurs de la forêt ivoirienne. Le premier pays producteur de cacao est donc bien décidé à concilier agriculture et reboisement de la forêt.
C'est pourquoi, depuis quelques années, la Côte d'Ivoire s'est engagée à produire un cacao ami de sa forêt. Le gouvernement a décidé de promouvoir la cacaoculture durable, respectueuse de l'environnement. Il a pris l'engagement en 2014, dans le cadre de la déclaration de New York sur les Forêts, de produire un cacao ivoirien zéro-déforestation à partir de 2017 et de restaurer 20% du couvert forestier du territoire national d'ici à 2030.
L'atteinte de cet objectif passe par la mise en place d'un système agroforestier qui permet d'associer aux cacaoyers la culture des arbres. Cette pratique culturale transforme le paysage en le rendant plus résilient à la sécheresse et aux changements climatiques. De plus, l'introduction d'agroforesterie dans une plantation de cacao change la courbe de rendement du cacaoyer et contribue à l'amélioration des conditions de vie du paysan.
Pour soutenir la mise en œuvre de cette initiative, le Conseil du Café-Cacao (CCC), par exemple, va introduire 60 millions de plants d'essences forestières en milieu rural d'ici à 2024.
D'ici à 2023, le pays veut mettre fin à la déforestation causée par l'agriculture. Il s'est aussi lancé dans le reboisement à haute intensité.
Les résultats du dernier inventaire forestier et faunique national indiquent une couverture forestière de 2,97 millions d'hectares en mars 2021. Ce qui équivaut à 9,2% de couverture forestière contre plus de 20% dans les années 1960.
En vue d'inverser cette tendance de la déforestation, l'État a opté pour une nouvelle politique forestière en mai 2018 dont l'objectif est de porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d'ici à l'horizon 2030, soit un accroissement de 3 millions d'hectares de forêt tout en maintenant intact l'existant.
L'opération dénommée « 1 jour 1 million d'arbres » lancée le 15 novembre 2019 et celle baptisée « 1 jour 5 millions d'arbres » initiée le 25 juillet 2020 ont permis de planter respectivement 1 169 074 et 6 449 739 arbres.
Le bilan partiel de l'opération « Un jour 50 millions d'arbres » démarrée le 1er juin 2021 et qui s'est déroulée sans interruption sur l'ensemble des régions et des départements de la Côte d'Ivoire a relevé que 28 538 234 arbres ont été produits et plantés à fin octobre 2021.
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