Côte d'Ivoire : Cocody, effondrement d'un immeuble à Angré, le CVCI appelle les victimes à porter plainte contre les fabricants de fer à béton afin que justice leur soit rendue
Un immeuble de quatre étages s'est effondré dans la nuit du 6 au 7 mars dans la commune de Cocody précisément dans le quartier d'Angré faisant au moins cinq morts, dont trois enfants. L’immeuble avait été achevé en 2013 sans permis de construire et était habité depuis quatre ans.
Hier, Issiaka Diaby, Président du Collectif des victimes en Côte d'Ivoire (CVCI) accompagné de la presse était sur les ruines de ce bâtiment. Le défenseur des droits de l'homme a appelé, les victimes à porter plainte contre X fabricant de fer à béton afin que justice leur soit rendue.
Bien avant cet appel, le Président du CVCI a affirmé que l'immeuble de quatre étage s'est effondré à cause du fer à béton de mauvaise qualité qui a été utilisé pour sa construction.
« Depuis près d'un an, nous avons ouvert un chantier, celui de la lutte contre la prolifération des fers à béton de mauvaise qualité dangereux pour la Construction. Nous avons interpellé l'opinion nationale et internationale. Nous avons également saisi les autorités ivoiriennes pour leur partager nos préoccupations et inquiétude. Nous avions dit que ces fers vendus sur les marchés constituaient un danger pour tout le monde. Et qu'ils sont là cause des bâtiments qui s’écroulent. Nous avons mené des investigations qui nous ont révélé que chez 30 revendeurs de fer à béton, 3 seulement commercialisaient du fer qui respecte les normes. Nous voulons que les Ivoiriens prennent conscience. Nous désirons qu’à travers les enquêtes initiées par le gouvernement, que le fer de l'immeuble qui s'est effondré, qu'échantillons soient prélevés pour poursuivre, les fabricants. J’appelle les victimes à porter plainte contre X fabricant de fer à béton afin que justice leur soit rendue », a expliqué, le Président.
Au cours de sa visite, Issiaka Diaby a testé le fer à béton qui a été utilisé pour la construction de l'immeuble qui s'est effondré. Comme constaté, c'est du fer qui ne résiste pas à la pression, il se casse comme des brindilles de balais dès qu'on le tord.
«Les faits que nous dénonçons sont matérialisés. Nous appelons les populations à nous rejoindre dans notre combat puisque le CVCI seul ne peut pas par ses seules actions à éradiquer ce phénomène de fer à béton ne respectant les normes », a-t-il mentionné.
Le Président a déploré le fait que des Ivoiriens trouvent banale la commercialisation du faux fer sur le territoire, alors que pour lui, dans un État normal, le problème de faux fer ne doit pas se poser.
«S'il y a du fer de mauvaise qualité, des fonctionnaires ne font pas correctement leur travail. Le faux ne doit pas exister, la contrefaçon ne doit pas exister », a déclaré, M. Diaby.
Il faut noter qu'en plus du fer de mauvaise qualité utilisé pour la construction de l'immeuble qui s'est effondré dans la nuit du 6 au 7 mars dernier, les briques utilisées sont de mauvaise qualité. C'est du moins le constat fait sur place. Au moindre contact, elles s’effritent.
Hier lors de notre passage sur le site, des individus fouillaient dans les gravats pour retirer le fer dit de mauvaise qualité. Interrogées, ils ont affirmé qu’ils iront vendre ce fer décrié par la CVCI aux ferrailleurs et il servirait à la construction d'autres bâtiments.
Par ailleurs, le jour de l'effondrement de l'immeuble, le Premier ministre est arrivé sur place vers 11h heures et a promis de nouvelles « mesures » et « des actes concrets ». Le ministre du Logement, Bruno Koné, a quant à lui appelé à la « responsabilité des maîtres d’ouvrage ».
La justice a été saisie pour déterminer les compétences de cet accident. Les résultats sont toujours attendus, plus de dix jours après le drame.
Nous apprenions par ailleurs que le Président du CVCI sera entendu demain par un juge d'instruction dans l'affaire de commercialisation de faux fer à béton sur les marchés ivoiriens.
Wassimagnon
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