Côte d'Ivoire: Le CVCI estime que « la compassion de l'État ne suffira jamais à apaiser la souffrance des familles endeuillées par les effondrements d'immeubles »
Un immeuble de sept (7) étages en construction s’est effondré sur des habitations voisines causant la mort de plusieurs personnes dans la commune de Treichville dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 février 2022.
Dans une déclaration, le Collectif des victimes de Côte d'Ivoire (CVCI) en sa qualité de promoteur et défenseur des droits de l'Homme, "dénonce la complicité de certains fonctionnaires étatiques corrompus et crie son ras-le-bol".
"Des Ivoiriens meurent, des habitants de la Côte d’Ivoire meurent dans ces effondrements d’immeubles sans qu’aucune mesure draconienne ne soit prise pour régler ce problème grave de sécurité public. Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) est consterné par tant de laxisme du gouvernement Ivoirien face à ce drame qui devient national", lit-on dans cette déclaration signée du président, Issiaka Diaby.
Le CVCI estime qu'il est temps de se lever pour endiguer ce phénomène qui fait peur et précise que depuis près de trois (3) ans, son président s'est engagé dans un combat en vue de faire triompher le droit, la vérité sur des pratiques qui n’honorent pas la Côte d’Ivoire.
Selon lui, il y a un fléau que les autorités ivoiriennes ne regardent pas très souvent, et qui favorise pourtant, les malversations dans le secteur de la construction, spécifiquement dans la fabrication des fers à béton, des matériaux essentiels dans la construction des maisons.
"Je veux parler de la corruption. Pour avoir intégré le secteur porteur de la fabrication de fers à béton, nous avons pu nous rendre compte que les Ivoiriens et les habitants de la Côte d’Ivoire courent un grand danger. Nous avons pu nous rendre compte que la plupart des fers à béton qui sortent des usines sont de très mauvaise qualité et très dangereux, je dirais qu’elles ne sont pas conformes aux normes exigées pour la construction de certaines maisons, immeubles à étages et autres édifices.
Une enquête en synergie avec le Ministère du Commerce et de l’Industrie chez des fabricants et des revendeurs de fers à béton nous a permis de savoir que sur 12 Industriels fabricants, 6 au moins produisent ce dangereux fer à béton. Et sur 14 revendeurs et distributeurs visités lors des investigations du CVCI, tous écoulent sur le marché Ivoirien ce dangereux type de fer à béton de construction", se justifie, le Président du CVCI.
Il rappelle qu'au regard de ce désastre et d'éléments de preuve en sa possession, le CVCI a saisi le Premier Ministre et Chef du Gouvernement en demandant des enquêtes administratives et porté plaintes devant les juridictions contre ces fabricants et des revendeurs.
"D’ailleurs, un procès est en cours au Tribunal de première instance de Yopougon dans ce cadre. Si une telle situation a pu gagner autant de terrain en Côte d’Ivoire, c’est bien à cause de la corruption qui touche ce secteur d’activité jusqu’à la source. Nous en voulons pour preuve, l’épisode de notre interpellation de façon extrajudiciaire, il y a deux ans, par des fonctionnaires étatiques collaborateurs de ces Industriels fabricants de fer à béton de mauvaise qualité. Nous avons été blanchi par un juge d’instruction, après plus de deux années d’enquêtes, de toutes les accusations mensongères, d’ailleurs largement médiatisées à cette époque. La vérité a triomphé. Mais devrions-nous nous satisfaire de cette victoire devant la justice et face à cette manœuvre savamment orchestré pour nous faire taire et ne rien dire ? Nous disons NON !", ajoute, Issiaka Diaby.
Aujourd’hui, le CVCI a décidé de se prononcer et de poursuivre son action de dénonciation et de mise à nu des personnes véreuses et autres entités qui mettent en danger la vie des Ivoiriens.
Il se dit déterminé et ne cédera pas aux menaces et aux intimidations d’où qu’elles viennent, car la vie des Ivoiriens devrait être le préalable pour toutes les autorités, à quelque niveau qu’elles se trouvent.
Le CVCI interpelle le gouvernement et même le président de la République, Alassane Ouattara, saisi également de cette affaire, sur le caractère odieux de ces pratiques et surtout la gravité de cette situation.
Le Collectif appelle également, le Ministère du Commerce et de l’Industrie et celui de la Construction, de l’Urbanisme et du Logement à se réveiller enfin et d’agir en faveur des droits fondamentaux des habitants de la Côte d’Ivoire.
Selon M. Diaby, apporter la compassion de l’État ne suffira jamais à apaiser la souffrance des familles endeuillées et protéger définitivement, à l’avenir, chacune des populations.
"Il faut que quelque chose soit fait pour mettre fin à ces pratiques dangereuses. Il est de notre devoir de dénoncer, mais il est du devoir des autorités compétentes de tout mettre en œuvre pour que l’ordre soit respecté et les lois appliquées dans toute leur rigueur en Côte d’Ivoire contre tous les auteurs d’actes infractionnels. Les Ivoiriens ne méritent pas de mourir dans des écroulements d’immeubles parce que certaines personnes ont décidé de s’enrichir illicitement en fermant les yeux sur la prolifération d’un dangereux fer à béton sur le marché national", mentionne, le Collectif.
Le CVCI dit enfin NON ! et réitère son appel au président de la République, au Premier Ministre et à tous les dignes fils de la Côte d’Ivoire "afin que, définitivement, soit brisé ce réseau mafieux identifiable qui ne cesse d’endeuiller la Côte d’Ivoire pour des besoins d’enrichissements illicites".
Wassimagnon
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