Côte d'Ivoire : Non-paiement des factures, menaces de mort, extorsion de fonds, les fournisseurs de l'Etat en colère appellent à un rassemblement pacifique le 20 avril prochain
Les fournisseurs de l’Etat sont en colère, ils ont tenu à le signifier par la voix de leur président Faustin Gré, lors d’un point de presse ce mercredi 02 mars 2022 à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire.
Réunis au sein du Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (SYNAFECI), l’objet de leur point de presse était : « pérennisation des entreprises ivoiriennes, la préservation des emplois, la survie des fournisseurs de l’Etat et l’industrialisation de la Côte d’Ivoire ».
« L’heure est grave, les opérateurs économiques de Côte d’Ivoire ont des difficultés, les sociétés sont en faillites », a d’entrée de jeu martelé le président du SYNAFECI, Faustin Gré et a ensuite égrené, le chapelet des revendications des fournisseurs qui s’articule autour de sept points.
Le SYNAFECI réclame d’abord le règlement intégral de la première vague de factures soumises au paiement à la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) sur instruction du ministre de l’Economie et des Finances Coulibaly Adama.
Même si des règlements ont été effectués, ils s’avèrent toutefois « insignifiants, dérisoires, voire esclavagistes, à en croire le Président Gré.
« Pour quelqu’un qui avait une facture de 111 millions FCFA le trésor ne verse que 7 millions 500 mille pour une facture qui est en attente de paiement depuis 2010. Un autre qui a une facture de 250 millions, il ne reçoit que 25 millions, et il y a plusieurs cas. Pour nous ce sont des paiements dérisoires, insignifiants », a dénoncé, le Président qui déplore que les instructions du ministre Coulibaly Adama ne soient pas respectées par certains de ses collaborateurs.
« Le Synafeci attend toujours le paiement de cette première vague de facture. Le 4 février 2022, nous avons envoyé un courrier au Ministre Adama Coulibaly pour lui dire qu’il faut que les factures soient soldées », a-t-il ajouté.
Le Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire a aussi déploré le fait que des factures ne soient pas engagées au paiement après exécution des marchés, et ce pour absence de couverture budgétaire.
«Une entreprise a construit un lycée à Agboville en 2020 à des centaines de millions, après appel d’offres. Il finit et le BNETED a fait la réception du bâtiment le 9 septembre 2020 ; Et jusqu’aujourd’hui, on dit au fournisseur de l’Etat qu’il n’y a pas de couverture budgétaire. Il n’est pas encore entré en possession de ses fonds. La facture n’est pas encore engagée au paiement par manque de budget selon les responsables de la DAF du Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation », a-t-il expliqué.
Pour le SYNAFECI, il est inconcevable que des factures de plus de deux ans ne soient pas engagées au paiement pour des raisons de budget surtout après des appels d’offres dont les prestations sont fournies ou exécutées y comprises également les commandes gré à gré ou appel d’offres restreint. Puisque, souvent les avances de démarrage n’existent pas.
Faustin Gré a affirmé que la Société nationale de développement informatique (SNDI) doit aussi des centaines de millions aux fournisseurs de l’Etat et a au passage interpellé le ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, le Directeur général du Budget, l’Autorité nationale de régulation des Marchés publics ainsi que le Directeur général des marchés publics, leur demandant de veiller sur toutes les tâches qui se font dans leurs différents départements.
Le SYNAFECI a par ailleurs dénoncé les menaces et intimidations dont sont victimes ses membres qui sollicitent l’intervention de leurs organisations syndicales toutefois qu’ils ont des difficultés à rentrer en possession de leur argent.
Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale ainsi que les leaders religieux, il a souhaité que cessent toute menaces de mort à l’encontre non seulement des membres mais aussi des avocats du syndicat.
Les fournisseurs de l’Etat réclament également une rencontre avec le Premier Ministre Patrick Achi qui a déjà reçu leurs préoccupations malheureusement leur trois courriers de demande d’audience sont restés à ce jour sans suite.
Autre préoccupation évoquée lors de ce point de presse, le contentieux qui oppose le syndicat à la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) portant sur le reversement d’une quote-part depuis son institution.
Pour Faustin Gré, « Le SYNAFECI a toujours souhaité une solution amiable qu’une voie juridico-économique qui va ternir l’image de marque des anciens et nouveaux dirigeants»
Le SYNAFECI entend appeler à un rassemblement pacifique le 20 avril prochain, si ces préoccupations soumises au Premier ministre Patrick Achi ne trouvent pas un écho favorable.
Wassimagnon
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