Burkina Faso : L'accès à Facebook interrompu pour « l'intérêt supérieur de la nation »
Alkassoum Maiga
Au Burkina Faso, les autorités ont interrompu depuis plus d’une semaine l’accès au réseau social Facebook, pour des raisons d’intérêt supérieur de la nation suscitant le désarroi de nombreux utilisateurs et la levée de boucliers de diverses organisations.
« On vous avait informés tout de même que lorsque pour des raisons de sécurité et d’autres préoccupations d’intérêt national, le gouvernement est en droit d’opérer des régulations », a justifié le porte-parole du gouvernement Alkassoum Maiga, interrogé à la sortie du conseil des ministres.
« Donc, je ne sais pas si vous voulez qu’on se justifie ou qu’on s’explique… Nous constatons tous, la situation que nous vivons actuellement dans notre pays », a-t-il poursuivi.
« Je pense que si on a le choix entre laisser l’insécurité se propager et prendre les mesures qui permettent de maintenir un minimum de contrôle par rapport à la situation, le choix me parait clair que l’intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers », a déclaré le Pr Alkassoum Maïga.
Face à cette coupure, la league des acteurs de l'E-commerce ont dénoncé une restriction qui fait baisser leurs chiffres d’affaires et menace leurs emplois.
« Les audiences de nos pages connaissent une baisse estimée à 90% pour ceux d’entre nous qui avons des boutiques physiques et 95% pour ceux qui n’ont pas de boutiques physiques », a expliqué le président de la league, Kevin Sampebgo.
Selon lui, « si rien n’est fait urgemment, dans les jours à venir, c’est l’emploi de près de 1000 jeunes à Ouaga qui sera menacé et environ 400 jeunes à Bobo Dioulasso. Nous allons tous mettre les clés sous la porte».
Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) a dit regretté que depuis le mardi 11 janvier 2022, «le gouvernement a abusé de ses prérogatives, en ôtant au peuple un de ses droits élémentaires, celui d’accès à l’information par la restriction de la connexion mobile du réseau social Facebook».
Ainsi, sans aucune communication préalable ni aucune explication, le peuple burkinabé ne peut plus utiliser la connexion mobile pour accéder au réseau Facebook, se partager des informations sur une grande échelle, a souligné le parti présidé par Eddie Komboigo.
Selon lui, « le peuple a le droit de s’informer et d’utiliser comme bon lui semble les canaux de communication officiellement reconnus. Même les régimes décrits comme dictatoriaux ou autoritaires ne sont pas allés à cette extrémité à travers le monde ».
« Cette injure de trop fait au peuple est inacceptable » estimé le CDP qui « dénonce avec la dernière énergie cette situation qui vient en rajouter à la difficile période que vivent les Burkinabé ».
Par conséquent, le CDP a exigé « le rétablissement dans les meilleurs délais de la connexion mobile du réseau social Facebook et le respect du droit élémentaire des Burkinabé de libre accès à l’information » tout en se réservant le droit d’entreprendre des actions légales devant conduire le gouvernement au rétablissement de la connexion du réseau social.
Boa, Ouagadougou
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Je ne suis pas un fan de facebook, mais des milliers de personnes se débrouillent sur cette plateforme...ils vont manger quoi ? Incapable.
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