Côte d'Ivoire : « Désacralisation » de la toge et « non-respect » et de la notoriété de l'Enseignant-Chercheur, la grosse colère de la CNEC contre le Ministre Adama Diawara
N'Guessan Kouamé de la CNEC (ph)
La Coordination Nationale des Enseignants-Chercheurs (CNEC) est très en colère contre le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, M. Adama Diawara.
Dans une déclaration transmise ce lundi 27 décembre 2021, le président du comité ad ’hoc, N’guessan Kouamé, relève les raisons de son mécontentement.
Le premier fait : la désacralisation de la toge, symbole de l’enseignement supérieur, le non-respect et de la notoriété de l’Enseignant-Chercheur.
Le deuxième fait : la remise en cause des connaissances des Maîtres, de leur capacité à former, de leur intégrité morale, de leur conscience professionnelle et le mépris pour le corps enseignant-chercheur et chercheur du supérieur dans sa globalité.
Donatien Kautcha, Abidjan
Ci-dessous, la déclaration de la CNEC suite aux faits marquants de l’actualité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de novembre à décembre 2021...
Les faits Depuis environ deux mois, l’actualité sociopolitique est marquée par des soubresauts que traverse l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. Ainsi, la CNEC a noté des faits très graves qui dégradent énormément l’image de l’Enseignant-Chercheur en Côte d’Ivoire. La gravité de ces faits est unique en Afrique et même dans le monde entier au regard de la qualité de la personne qui les a posés. Le premier fait : la désacralisation de la toge, symbole de l’enseignement supérieur, le non-respect et de la notoriété de l’Enseignant-Chercheur. En effet, à l’occasion du mouvement de contestation des docteurs non recrutés le 03 novembre 2021, des docteurs, bien qu’étant habillés en toge ont été arrêtés avec brutalité par les forces de l’ordre, devant les médias et aux yeux du monde. Cette même scène s’est répétée le 22 novembre 2021 lorsque ces derniers s’étaient regroupés à la Cathédrale au plateau pour une manifestation pacifique. Ces faits portent atteinte à l’un des symboles majeurs de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, dévalorisent les enseignants chercheurs que nous sommes. Le deuxième fait : la remise en cause des connaissances des Maîtres, de leur capacité à former, de leur intégrité morale, de leur conscience professionnelle et le mépris pour le corps enseignant-chercheur et chercheur du supérieur dans sa globalité. En effet, à l’occasion de cette crise de chômage massif de docteurs, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Prof ADAMA DIAWARA a affirmé dans les médias et réseaux sociaux, puis au sénat le 03 décembre 2021, que les docteurs ivoiriens sont mal formés, et que leurs Maîtres les forment afin de pouvoir aller au CAMES pour le passage du grade de Professeur Titulaire. Si l’on veut analyser la seconde thèse du Ministre selon laquelle le but de la formation de ces docteurs serait la recherche de grade supérieur par les Maîtres, quel grade un Professeur Titulaire rechercherait- il en formant un docteur, étant donné qu’il n’existe plus un autre grade au CAMES après celui de Prof Titulaire ? Le faisant, Monsieur le Ministre ADAMA DIAWARA a décidé d’injurier ouvertement et gratuitement les Maîtres que nous sommes, les Maîtres qui nous ont formés et tout le corps des enseignants-chercheurs et chercheurs.
Au-delà de la Côte d’Ivoire, notre Ministre de tutelle insulte également les Enseignants-chercheurs de l’extérieur de la Côte d’Ivoire qui sont impliqués dans le processus d’évaluation des thèses soutenues par ces docteurs de nos universités. Ces faits sont d’autant plus graves, et sans précédent dans l’histoire de notre pays et même de l’Afrique, que celui même qui a posé ces actes est enseignant-chercheur et Ministre de tutelle de l’enseignement supérieur. II- La réaction de la CNEC face à ces faits - La CNEC s’indigne profondément face au mépris du Ministre ADAMA DIAWARA envers ces Maîtres, Collègues et disciples qui constituent le corps de l’Enseignement supérieur, et face à la désacralisation des symboles de l’Enseignement supérieur par les forces de l’ordre ; - La CNEC tient au respect de l’intelligentsia nationale en général et à la préservation de la dignité du corps d’élite que représente le corps de l’Enseignement supérieur, en particulier. - La CNEC voudrait compter sur la grande sagacité du Président de la République, son Excellence Alassane Ouattara, afin d’adresser définitivement par des mesures ponctuelles pour cette année, mais aussi et surtout structurelles afin d’adresser de façon durable cette question de chômage massif des docteurs. - Si rien ne milite dans le sens de la restauration de la dignité et de l’image de l’Enseignant Chercheur bafouées, la CNEC entreprendra une marche pacifique de protestation en toge afin de montrer au monde entier son indignation.
Pour le Comité Ad ’hoc, de la CNEC NGUESSAN Kouamé Professeur Titulaire SG BEN-CNEC
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire