Burkina Faso : La récente coupure d'internet est « malheureuse » et envoie un « mauvais signal » selon les nations unies
Mme Michelle Bachelet, (ph)
La récente coupure d’internet mobile pour une durée de huit jours au Burkina Faso est « malheureuse » et envoie un « mauvais signal » au plan démocratique, a indiqué la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet qui a conclut sa visite officielle dans le pays.
Présente au Burkina Faso depuis le 28 novembre, l’ancienne présidente Chilienne a d’abord été reçu par le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.
«Au cours de mes quatre jours au Burkina Faso, j'ai pu engager des discussions franches et constructives sur ces défis complexes avec le Président Kaboré et les ministres en charge des affaires étrangères, de la défense, de la justice et des droits humains, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, des femmes et de l'action humanitaire, ainsi qu'avec le Président de l'Assemblée nationale », a-t-elle déclaré.
« Comme je l'ai souligné avec le président Kaboré, il est essentiel que tous les auteurs de ces violations des droits de l'homme et de ces abus soient traduits en justice, quelle que soit leur affiliation, et qu'ils soient tenus responsables de leurs actes. Ce n'est jamais facile, mais c'est essentiel. Le droit au procès équitable doit être garanti pour tous. Dans ce contexte, nous avons également discuté des défis à relever pour que les personnes soupçonnées de terrorisme soient traduites en justice, conformément aux normes internationales », a déclaré Mme Michelle Bachelet.
« Nous avons également parlé de la nécessité de veiller à ce que toutes les forces de sécurité de l'État et les forces affiliées respectent pleinement le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire », a-t-elle ajouté.
Selon elle, «le respect du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire par les forces militaires et de sécurité est essentiel pour susciter la confiance de la population et pour garantir que la réponse de l'État, à ceux qui cherchent à le déstabiliser, reste solidement ancrée dans l'État de droit. Ne pas le faire, conduira à l'échec dans la lutte contre l'extrémisme violent et anarchique ».
Selon le gouvernement burkinabé, plus de 1,4 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays alors que l'on rapporte de plus en plus d'actes de violence horribles et d'autres violations des droits de l'homme par des groupes extrémistes violents.
Des marches de protestations contre les attaques avaient conduit les autorités à suspendre l’internet mobile pour des raisons de défense et de sécurité.
Pour Mme Bachelet, « Il est compréhensible que la détérioration de la situation sécuritaire suscite beaucoup de frustration et d'impatience. Dans un tel contexte, il est plus important que jamais de créer un espace de dialogue constructif entre toutes les parties de la société, d'exprimer les griefs et d'amener la société civile à participer à l'élaboration conjointe de solutions aux nombreux défis auxquels le pays doit faire face ».
« C'est pourquoi, a poursuivi Mme Bachelet, la récente décision d'imposer une fermeture de l'Internet mobile pendant huit jours est malheureuse et envoie un mauvais message ».
Et d’ajouter que « les coupures d'Internet affectent l'exercice de nombreux droits, dont bien sûr la liberté d'expression, mais aussi les droits des personnes à accéder aux moyens de subsistance, aux ressources éducatives, aux informations sur la santé et bien plus encore ».
Au cours de son séjour burkinabé, Mme Bachelet a également eu des échanges importants avec la Commission Nationale des Droits Humains et plusieurs organisations de la société civile à Ouagadougou et passé du temps à Dori, dans le nord-est du pays, dans la région du Sahel, où elle s’est entretenue avec les autorités locales, notamment le gouverneur, ainsi qu'avec des chefs religieux, des personnes déplacées, des réfugiés et des communautés d'accueil.
Selon son agenda, Mme Bachelet devra se rendre au Niger où elle devrait rencontrer les plus hautes autorités du pays.
Boa, Ouagadougou
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