Côte d'Ivoire : Plus de 4 ans après la mort après inhalation d'un produit toxique dans une entreprise, un père réclame justice en vain, dénonce, le blocage de la procédure
N'Guetta Alain Guillaume ce mercredi à Abidjan (ph KOACI)
N'Guetta Alain Guillaume, âgé de 44 ans, était embauché dans une entreprise de la place, où il exerçait en tant que conducteur de machine RTG (engin en hauteur).
Le 23 septembre 2017, l'entreprise dont nous tairons le nom a procédé à une séance de dératisation et de désinsectisation dans ses locaux en demandant les services d'une autre société avec qui elle est en contrat depuis 2007.
N'Guetta Alain Guillaume et certains de ses collègues qui travaillaient ce jour, ont regagné leur salle de repos comme d'habitude, alors qu'ils avaient été exposés, lui et ses collègues au produit PYRICAL 480 EC (CHLORPYRIPHOS-ETHYL) utilisé lors de la séance de dératisation.
Pris de malaise peu de temps après, il est aussitôt rentré chez lui. Conduit à l'hôpital, il est décédé le même jour aux environs de 19 heures.
N'Guetta Alain Guillaume n'a pas été le seul à avoir des malaises suite à l'exposition au produit. Nombre de ses collègues, restés sur place ont été traités plus tard par les médecins de l'entreprise. D'autres seront évacués en dehors de l'entreprise pour être pris en charge.
Après la survenance de ce drame, le père N'Guetta est rentré en contact avec l'entreprise qui employait son fils pour en savoir davantage sur les circonstances de sa mort et surtout voir dans quelle mesure demander réparation à l'amiable.
Aujourd'hui au cours d'une rencontre avec la presse, le père a affirmé que l'entreprise qui employait son fils au port d'Abidjan est resté sourde à ses démarches.
« Notre avocat a pourtant fait une proposition de dédommagement, restée sans suites jusqu'à ce jour », a-t-il mentionné.
Selon lui, face à cette situation, il a saisi le procureur de la République Adou Richard qui a enjoint le Directeur de la Police Criminelle par soit-transmis numéro 5089/D/PR-AP/TPI du 27 septembre 2017 de diligenter une enquête pour faire la lumière sur les circonstances troubles de la mort de son fils.
« Après les enquêtes et les diverses auditions, la police criminelle a transmis les résultats au Procureur de la République en juin 2018. Les rapports du médecin légiste et du laboratoire national de santé publique ont tous les deux mis en cause le PYRICAL 480 EC (CHLORPYRIPHOS-ETHYL) utilisé pour la dératisation dans les locaux de l'entreprise », a expliqué, N'Guetta père.
Il a affirmé que, malgré les conclusions de l'enquête livrées depuis 2018, la procédure n'a pas bougé d'un iota et ses courriers au ministre de la Justice et de relance au procureur de la République sont restés également sans suites.
« Cette année, pendant que nous contactions certains de vos confrères à l'effet de faire connaître à l'opinion la situation que nous vivons, nous avons été contactés par le Directeur des ressources humaines de l'entreprise. Mandaté par son entreprise, nous avons convenu d'une rencontre entre sa délégation et celle de ma famille. Cette rencontre a eu lieu le 5 juin 2021 à mon domicile sis à Yopougon. En marge du ''Yako'' que Bolloré est venu dire à la famille, il a proposé de mettre en place une délégation de la famille pour engager des négociations, après cette prise de contact. Ce qui fut fait séance tenante », a mentionné, M. N'Guetta, qui soutient au passage que depuis lors, il n'y a pas de suites de l'entreprise.
Il a confié à la presse qu'au cours d'une de ses dernières relances téléphoniques au DRH, il lui a laissé entendre que l'entreprise souhaitait que la procédure judiciaire suive son cours alors qu'elle serait bloquée depuis 2018, après l'enquête de la police criminelle et la transmission des conclusions au Parquet.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire