Burkina Faso : Un ancien garde de Thomas Sankara jugé pour l'avoir « trahi »
Un ancien garde du corps du capitaine Thomas Sankara, tué avec ses douze compagnons lors du coup d'Etat d'octobre 1987, a comparu au sixième jour du procès qui se tient devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
Soupçonné d'avoir alerté le commando sur la prèsence de Sankara, quelques minutes avant l'assaut, le caporal Bossobè est poursuivi pour "complicité d'assassinats" et de "complicité à la sûreté de l’État".
Selon le parquet militaire, il était sur au conseil de l'entente, lieu où Sankara a été tué, alors qu'il n'était pas de service.
Si son rôle semble un peu flou, il pourrait avoir alerté facilité l'assaut du commando en informant de l'arrivée de Sankara et de la disposition de ses hommes de sécurité.
Des allégations que le prévenu a rejetées en bloc, affirmant à avoir lui-même été victime et blessé par balles.
« Au moment où le commando est venu assassiner Sankara, j’étais posté avec deux autres militaires à l’arrière du bâtiment » où le capitaine Sankara tenait une réunion, a expliqué le caporal Traoré.
« Des hommes cagoulés sont venus nous dire haut les mains. Il y a un qui nous a désarmé. Puis, il nous a fait coucher sur le ventre avant de nous tirer dessus avec un fusil à pompe », a-t-il poursuivi.
Il a indiqué avoir été blessé et s'est enfui avant de perdre connaissance. Transporté à l'hôpital, il sera ensuite évacué en France par les auteurs du coup d'Etat.
Avant le caporal Bossobè Traoré, c'est le soldat Nabonsseoindé Ouédraogo qui était devant la barre.
Lui aussi a nié les accusations, avant d'expliquer qu'il était de garde au pied-à-terre de Blaise Compaoré, situé dans l'enceinte du conseil d'entente.
C'est de là qu'il a entendu les premiers tirs avant de se Réfugie dans un fossé où il est resté jusqu'au lendemain.
Des explications jugées invraisemblables selon le parquet militaire et la partie civile
« Mon client n’a bénéficié de rien après le coup d’État contrairement à Hyacinthe Kafando dont la situation a changé après les événements », a défendu son avocat Me Mamadou Sombié.
Le soldat Nabonsseoindé Ouédraogo à dit regretter l'absence au procès de Hyacinthe Kafando, son ancien chef militaire, en charge de la sécurité de Blaise Compaoré et présenté comme le chef du commando qui a tué Sankara.
"C’est parce que certains ne sont pas là que je suis ici. Tout le monde sait qui devait être à cette barre", a-t-il déclaré citant à plusieurs reprises Hyacinthe Kafando.
Le procès a été suspendu et devra reprendre mardi à 9 h 00.
Boa, Ouagadougou
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Dans une telle situation, ce sont des envoyés qui paient les peaux-cassés. Les vrais commanditaires sont morts, ou en exile(fuite).
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