Burkina Faso : Un appel international pour que le procès de l'assassinat de Sankara soit filmé
Mariam, la veuve de Thomas Sankara, (ph)
Des organisations, et des personnes physiques dont la veuve de Thomas Sankara ont lancé un appel pour que le procès de son assassinat et celui de ses douze compagnons soit filmé et confié aux archives.
A l'ouverture du procès historique du père de la révolution burkinabè, 35 ans après sa mort, les avocats de la partie civile avaient demandé que le procès soit diffusé sur les médias ou à défaut filmé aux fins d'archivage.
Une requête à laquelle s'était opposé les avocats de la défense, dont l'avis à été suivi par le président du tribunal militaire qui a expliqué le code de procédure interdit d'enregistrer les audiences.
La loi autorise cependant au président du tribunal d'autoriser l'enregistrement en prenant une décision motivée comme ce fit le cas lors du procès du putsch de septembre 2015 qui s'est tenu devant la même juridiction.
"Nous, historiens, chercheurs, juristes, artistes, journalistes, militants associatifs ou politiques, citoyens, du monde entier, avons appris avec stupeur que, malgré la réquisition favorable de la procureure arguant du « but démocratique, historique et mémoriel », le Tribunal militaire a refusé que le procès soit filmé et enregistré", ont écrit les signataires de l'appel dont Mariam Sankara.
"L’importante couverture médiatique du premier jour du procès, avec un nombre important de journalistes venus du monde entier, n’a fait que confirmer le caractère historique de ce procès" ont-ils souligné.
"Le procès comporte en effet, des enjeux tant pour l’histoire du Burkina Faso, de l’Afrique et au-delà, que pour la construction nationale. C’est pourquoi, nous exhortons le Tribunal militaire à revenir sur sa décision et à accepter que le procès soit filmé et confié aux archives nationales du Burkina Faso à des fins documentaires et historiques. Nous exhortons également les avocats de la défense à ne pas s’y opposer", ont exhorté les signataites.
"A défaut d’une diffusion immédiate de l’archive audiovisuelle du procès, sa réalisation est un impératif historique, quitte à déterminer des conditions spécifiques d'accès", ont-ils plaidé.
Selon ces organisations, "Il n’est pas trop tard pour sauvegarder la mémoire du procès pour l’histoire et la construction nationale burkinabè. Toute autorité et toute bonne volonté pouvant aider à cela sont vivement encouragées".
Dans un communiqué daté du 15 octobre 2021 Mariam Sankara s’élèvait déjà vigoureusement contre cette décision.
« Nous osons croire que le Tribunal Militaire se ravisera et espérons qu’il accédera à cette requête. Car il s’agit non seulement de juger les acteurs de ce crime, mais également d’informer le peuple, de mettre en mémoire, avec les moyens de communication modernes, ce moment important de notre Histoire collective et individuelle. Nous devrons y tirer à jamais des leçons en termes de respect mutuel et du caractère sacré de la vie pour les générations actuelles et futures. », soulignait-elle.
En rappel, le procès ouvert le 11 octobre, a aussitôt été suspendu puis renvoyé au 25 octobre pour permettre à des avocats commis d'office de se familiariser avec le dossier qui colporte plus de 20.000 pages.
Boa, Ouagadougou
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