Côte d'Ivoire : Sidi Tiémoko Touré annonce que la grippe aviaire menace plus de 50 mille emplois directs et 250 milliards de FCFA de chiffre d'affaires
L'élevage constitue une activité socioéconomique majeure dans tous les pays de la CEDEAO. Au plan régional, il contribue à la formation d'au moins 30% de la masse monétaire et est un puissant facteur d'intégration social et économique.
Malheureusement, le continent africain en général et l'espace CEDEAO en particulier présente un faciès épidémiologique marqué par la persistance et l'émergence de maladies infectieuses transmissibles et de maladies chroniques non transmissibles.
Les élevages sont de plus en plus confrontés à des contraintes d'ordre sanitaire liées à la résurgence de maladies telles que la péripneumonie contagieuse bovine, la peste des petits ruminants, la rage, les trypanosomes animales, la peste porcine etc.
L'impact et l'incidence de ces maladies sur le développement économique et social de la sous-région sont énormes.
Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, a souligné aujourd'hui, à l'ouverture d'une réunion ministérielle de haut niveau du Comité technique spécialisé de la CEDEAO sur l'Agriculture, l'environnement et les ressources en eau que la plupart de ces maladies sont des maladies transfrontalières qui nécessitent par conséquent une approche régionale, harmonisée et coordonnée pour contrôler ces maladies et ainsi relever les défis.
Prenant l'exemple de son pays, le ministre ivoirien a affirmé que les impacts socio-économiques liés à ces maladies sont importantes.
"En Côte d'Ivoire, la grippe aviaire a causé une perte de 10 milliards de FCFA en 2006, 3 milliards en 2016 et menace actuellement plus de 50 mille emplois directs et 250 milliards de FCFA de chiffre d'affaire", s'est justifié, le ministre ivoirien en charge des Ressources animales et halieutiques.
C'est pourquoi, Sidi Tiémoko se réjouit de la tenue de cette rencontre ministérielle qui permettra de valider les documents stratégiques revus et recommandés par les experts du comité régional vétérinaire (CRV).
Il a enfin remercié la FAO qui a toujours été aux côtés des États de la CEDEAO et les partenaires techniques et financiers pour leur appui très fortement appréciable dans les activités de surveillance, de contrôle et de prévention des maladies animales ainsi que les zoonoses.
En principe cette rencontre de Haut niveau devrait se tenir en Guinée, malheureusement en raison des sanctions dont le pays fait face suite au coup d'État du 5 septembre dernier, elle a été délocalisée à Abidjan et se déroulera sur deux jours.
Selon Sékou Sangaré, Commissaire en charge de l'Agriculture, de l'environnement et des Ressources en eau de la CEDEAO, avec un cheptel estimé de plus de 320 millions de têtes de bovins, 160 millions de petits ruminants, de 60 millions d'ânes et de chameaux, l'élevage constitue le premier bien économique échangé dans l'espace CEDEAO avec plus de 500 millions de dollars US par an notamment entre les pays du sahel et les pays côtiers mais il est menacé.
Cette rencontre du jour se tient après la 7ᵉ réunion sur la santé animale qui a révélé que les notifications dans la sous-région ouest africaine ont concerné au cours de l'année écoulée 197 cas de grippe aviaire, 1120 cas de peste porcine africaine alors que la PPR et la PPCB restent endémiques dans la région y compris en Mauritanie.
Au cours de cette rencontre, les recommandations de la 7ᵉ réunion annuelle des RAHN seront examinées ainsi que les documents préparés par le CRSA et les pays membres en vue de renforcer le cadre réglementaire et de management de la santé animale.
Ces documents portent sur deux règlements d'exécution et sept stratégies.
En ce qui concerne les règlements, il s'agit du mécanisme régional de prévention et de contrôle des maladies animales transfrontalières et des zoonoses en Afrique de l'Ouest et du fonds régional d'urgence pour la prévention et le contrôle des maladies animales transfrontalières et des zoonoses en Afrique de l'Ouest.
Quant aux documents de stratégies, notamment la stratégie de santé animale et du bien-être animal, la stratégie d'identification et de traçabilité du bétail de la CEDEAO, la stratégie pour le contrôle progressif et l'éradication de la peste des petits ruminants, la stratégie régionale pour le contrôle et l'élimination de la rage transmise par les chiens, la stratégie régionale de lutte contre les trypanosomes animales et les maladies transmises par les tiques.
Le Commissaire a enfin annoncé que la Coopération Suisse a décidé d'élargir l'opération de vaccination de masse contre la PPR à cinq autres pays que sont le Ghana, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal, après la Guinée, le Liberia et la Sierra Léone.
Wassimagnon
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