Burkina Faso : L'installation des caméras de surveillance devra être désormais déclarée
Marguerite Ouedraogo/Bonané
La Présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), Marguerite Ouedraogo/Bonané a indiqué lundi que l’installation et l’usage des caméras de surveillance doivent faire l’objet d’une déclaration auprès de son institution, une disposition légale majoritairement ignorée des populations.
« La CIL tient donc à rappeler que l’installation et l’usage des caméras de surveillance, doivent impérativement faire l’objet d’une déclaration à son niveau ; leur usage doit respecter l’intimité de la vie privée des personnes dans les lieux de travail et les domiciles, respecter les droits des personnes concernées, notamment le droit à l’information sur ses données collectées, le droit d’accès, le droit d’opposition », a déclaré lors Présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), Marguerite Ouedraogo/Bonané.
Selon elle, la CIL procède également à des contrôles à priori et à posteriori des traitements de données, pour s’assurer de leur conformité aux dispositions de la loi.
Ainsi, « 123 contrôles ont été effectués en 2020, des manquements ont été relevés, qui ont trait notamment au non-accomplissement des formalités préalables, à l’insuffisance des mesures de sécurité des données, au non-respect des droits des personnes, à l’emplacement des caméras de surveillance, à la disproportionnalité dans la collette des données par rapport aux finalités poursuivies », a-t-elle précisé.
« La CIL reçoit et traite régulièrement des cas de plaintes relatifs à la violation des droits des personnes dans le traitement de leurs données à caractère personnel. Ces plaintes sont, la plupart du temps, liées à leurs activités sur internet et les réseaux sociaux. Environ 855 plaintes ont été traitées en 2020. »
Au cours de l’année 2020, la CIL, n’ayant pas un pouvoir d’investigation, a transféré à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) avec qui elle est en partenariat, une centaine de plaintes relatives à l’arnaque en ligne, à l’espionnage téléphonique, au piratage des équipements informatiques, à l’usurpation d’identités, au piratage de comptes, à la diffamation sur les réseaux sociaux, au chantage à la webcam et à la divulgation des données personnelles sur les réseaux sociaux, en vue d’appréhender les auteurs de certaines infractions, a souligné Marguerite Ouedraogo/Bonané.
« Il est important de souligner que la violation des droits des personnes sur le Net a pris de l’ampleur, surtout avec la digitalisation des services. Avec l’usage abusif des nouvelles technologies, les internautes volontairement ou non, exposent leurs données personnelles et leur vie privée sur la toile, sans pour autant savoir à quoi elles serviront plus tard », a-t-elle indiqué.
« A cela, s’ajoute la mainmise des géants du web (GAFAM) sur les informations qui sont postées sur ces plateformes, qu’ils exploitent à leur guise, à travers des services qu’ils offrent, qui requièrent le consentement forcé, si je puis le dire, des internautes, avant qu’ils n’en bénéficient. Des conditions d’adhésion sont soumises aux internautes qui n’ont autre choix que d’accepter.», selon Mme Ouedraogo /Bonané.
La Commission de l’informatique et des libertés entend poursuivre, voir renforcer ses campagnes d’information/sensibilisation, pour engendrer un changement notable de comportements face aux aspects néfastes des nouvelles technologies sur nos données personnelles et notre vie privée.
Depuis 2014, au regard des dérives constatées dans l’utilisation des TIC par les jeunes, la CIL a mis en place un programme spécifique d’éducation au numérique au profit des élèves et étudiants, pour les prémunir et les protéger des actes cybercriminels.
À travers ce programme, elle a sensibilisé environ 29 760 élèves et étudiants à une utilisation saine et responsable des TIC. Avec le ministère en charge de l’éducation nationale, elle travaille à inclure dans les curricula de l’enseignement, un module sur la protection des données personnelles et la vie privée.
Boa, Ouagadougou
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