Cameroun : État civil, au moins 1,6 million de personnes sans acte de naissance
Le Cameroun a fait l'état des lieux de son état civil à l'occasion de la journée africaine de l'enregistrement, de la production y dédiée.
La région de l'Extrême-nord occupe la première place du podium. En effet, 400 000 enfants dans cette partie du Cameroun n'ont pas d'acte de naissance. La société civile relève plusieurs obstacles pour justifier ce phénomène.
Obstacles généraux
Les obstacles à l'établissement de l'acte d'état civil sont de plusieurs ordres. Parmi les principaux obstacles l'on note l'ignorance et la négligence des parents. Mais aussi, l'analphabétisme et la pauvreté qui sont des obstacles généraux que l'on retrouve aussi dans d'autres régions.
À cela, s'ajoute l'éloignement des centres d'état civil.
La non-gratuité des actes d'état civil accentue le phénomène.
Et, pire la méconnaissance des lois notamment par les parents et les acteurs de la chaine de production des actes d'état-civil.
Obstacles spécifiques
À ces obstacles généraux rencontrés partout au Cameroun, il y a des obstacles spécifiques. Dans le cas de l'Extrême-nord et de l'Est qui se partagent le haut du classement il y a des pesanteurs socioculturelles. Les exactions de Boko Haram sont venues désorganiser le système et empêchent aux populations de se faire établir les actes d'état civil à l'Extrême-nord.
Selon la société civile camerounaise, le phénomène touche toutes les localités urbaines et rurales.
Paradoxe
Si le phénomène est très connu à l'Extrême-nord , des villes comme celle de Douala dans la région du Littoral ne sont pas épargnées.
À Douala, 60 000 enfants sont sans acte de naissance.
La société civile rappelle que le phénomène ne touche pas seulement les enfants, mais aussi les adultes. Ceux-ci, faute d'acte de naissance ne peuvent faire établir ceux de leurs progénitures, avec des conséquences diverses.
Impact
Le défaut d'acte d'état civil a des conséquences au plan individuel et sur les politiques publiques de développement.
Au plan individuel, il y a la non-existence juridique, car sans acte de naissance l'on ne peut se faire établir ni une CNI, un passeport et même un permis de conduire. Et des personnes sont exposées à l'apatridie car n'appartenant à aucun État.
Enfin, les enfants sont exposés au mariage précoce et aux abus de toutes sortes.
S'agissant des politiques publiques de développement, le phénomène de non-enregistrement des actes d'état civil entraîne une non maîtrise de la natalité et de croissance de la population.
Pour tenter de trouver une solution le gouvernement a mis sur pied le Bureau national de l'état civil (Bunec) qui fait face aux pesanteurs de l'administration camerounaise.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-joindre la rédaction camerounaise de Koaci au (237) 691 154 277 ou Cameroun@koaci.com.
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