Afrique : Des pays où le nombre de partis politiques bat le record
Emblèmes deux principaux partis au Nigeria (ph)
Après plus de trente ans d’ouverture démocratique dans bon nombre de pays africains, les partis politiques continuent par foisonner sur le continent. Si la tendance tend à être modérée dans les pays anglophones et lusophones, elle est plus poussée chez les francophones avec une liste infinie de partis politiques qui souhaitent accéder au pouvoir un jour.
Un parti politique est un groupe de citoyens qui partagent un objectif commun avec pour visée de se faire élire à diverses fonctions publiques d’un pays. Les différents postes électifs sont des fonctions de Président, de sénateur, de gouverneur, de députés à l'Assemblée nationale et de conseils régionaux et communaux.
Le constat fait par KOACI relève du fait qu’en dépit de l’ouverture de l’espace politique, on note la présence de certains anciens partis uniques auxquels s’ajoutent des nouveaux partis politiques. Ces derniers se sont éclatés pour donner naissance à de nouveaux partis politiques qui essaient tant bien que mal d’animer la vie politique dans leurs différents pays.
Nombre de partis politiques dans des pays africains
Nous proposons ici de découvrir quelques pays africains avec le nombre de leurs partis politiques enregistrés. Du lot des partis qui continuent par se créer, on retrouve certains avec à des assises nationales et d’autres avec des représentativités qui se limitent à des régions, préfectures, à quelques militants et pire à leur seul bureau exécutif.
La RDC, championne avec 600 partis politiques
La République Démocratique du Congo (RDC) est de loin l’un des pays africains à avoir un nombre record de partis pliques. Ce pays de l’Afrique centrale compte 600 partis politiques. Certains de ces partis n’ont pas des assises nationales mais ils figurent sur papier de l’échiquier national.
Nigeria, multipartisme, tendance bipartisme
Réputé être le pays plus peuplée de l’Afrique, le Nigeria a d’après nos regroupements à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) un total de 91 partis politique. Sur ces 91 partis politiques, deux formations (l’APC au pouvoir et le PDP opposition) se démarquent du lot et s’alternent au pouvoir depuis 1998.
Le type et la structure du système politique au Nigeria autorisent le multipartisme qui ne permet pas complètement à un seul parti de se présenter à une élection sans parti d'opposition. Cette raison à susciter la naissance de plusieurs partis politiques mais le poids et la visibilité de plusieurs se font désirer et contraignent certaines à l’inactivité.
Ghana, bipartisme
Le Ghana a 24 partis enregistrés mais dans la pratique, le paysage socio politique est dominé par deux grandes formations, à savoir le NPP au pouvoir et le NDC, opposition.
Le pays a essentiellement un système bipartite, le NPP du Président Nana Akufo-Addo, axé sur les affaires, et le NDC, pro social, de l'ancien Président Jerry Rawlings. La CPP de Nkrumah et les autres partis restant jouent le rôle d’accompagnateur car ils se rangent en fin de compte sur la position de l’un ou de l’autre des deux partis dominants.
La Commission Electorale qui enregistre et gère les partis politiques à le pouvoir de dissoudre les partis qui ne respectent pas le critère de représentativité nationale c’est-à-dire leur installation dans tous les régions du pays.
Benin, 12 partis
Selon Bénin Web TV et la date du février 2020, le Bénin a compté 12 partis politiques régulièrement enregistrés et reconnus par les services du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique.
La loi portant sur la réorganisation du système partisan au Benin a été une réforme initiée par l’actuel pouvoir de sorte à susciter la création de grands partis politiques, ayant une représentativité nationale et pouvant exercer efficacement le pouvoir d’Etat avec cohésion.
Pour certains, la réduction du nombre de partis est contradictoire aux acquis de la Conférence nationale qui ont notamment instauré le multipartisme. Pour ces derniers, les méthodes utilisées dans la réforme du régime Talon constituent une atteinte au multipartisme.
Togo et Côte d’Ivoire, plus de 100 partis chacun
Quoique petit par sa superficie, les acteurs politiques togolais continuent d’imprimer à leur pays une image captivante. Le Togo dispose à ce jour de 113 partis politiques.
Après les dernières élections en 2020, le paysage socio politique reste dominé par le parti UNIR au pouvoir. L’opposition dont une bonne partie a boycotté les législatives de 2018 a laissé devant elle un boulevard et peine à survivre ou à contrebalancer les programmes d’action du parti au pouvoir.
Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, un autre pays francophone mais plus grande que le Togo, on dénombre plus d’une centaine de partis pliques.
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui est une coalition de partis politiques ivoiriens, fondée le 18 mai 2005 et transformée en parti le 16 juillet 2018 gère le pouvoir. Le RHDP au pouvoir a en face de lui plusieurs partis politiques dont l’ancien parti unique le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien Président Henry Konan Bédié et le Front Populaire Ivoirien (FPI) de l’ancien Précisent Laurent Gbagbo.
Angola, un trio de partis
L’Angola a adopté le multipartisme dans les années 90. Le pays a été dirigé depuis son indépendance en 1975 par le parti Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola (MPLA) jusqu’à en 1991.
Dès 1992 avec l’issue chaotique des élections de 1992, d’autres partis politiques légalement constitués ont été enregistrés. Il s’agit de l’Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA) de Isaías Samakuva et du Front de Libération Nationale de l'Angola (FNLA) de Ngola Kabangu.
Ces trois partis sont issus des trois mouvements nationalistes qui ont mené la guerre anticoloniale contre le Portugal, de 1961 à 1974, puis se sont affrontés dans la guerre civile, de 1975 à 2002. Alors que le MPLA est devenu un parti politique à l'indépendance, en 1975, les deux autres ont acquis ce statut en 1991, sur la base de la constitution démocratique adoptée à cette époque.
Outre ces quelques pays, on peut citer disons que des pays anglophones de l’Afrique comme la Zambie a 5 partis politiques, la Tanzanie compte 8, le Botswana 10, la Namibie 19 et le Kenya 85.
En somme, avec le passage en revue des différents pays démontre que la floraison des partis politiques reste une actualité en Afrique. Cette tendance tend à fragiliser les oppositions africaines qui se livrent à des querelles internes au lieu de se constituer en un front, mieux en une force alternative dans leur pays sur le continent. Les pays africains que certains citent aujourd’hui en exemple n’ont pas une kyrielle de partis politiques avant de faire des exploits.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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