Côte d'Ivoire : Les chefs d'État africains exhortent les donateurs à soutenir l'IDA20 pour une mobilisation d'au moins 100 milliards USD d'ici à la fin 2021
Des chefs d'Etat ce jeudi à Abidjan
Une dizaine de chefs d'État africains se sont réunis à Abidjan autour du Directeur général des opérations de la Banque et du patron de la Société financière internationale, à l'occasion de la vingtième (20ᵉ) Reconstitution Ambitieuse des Ressources de l'Association Internationale de Développement (IDA20).
Au terme des travaux, une déclaration dit déclaration d'Abidjan a été lue en présence de la presse par le ministre de l'Economie et des finances de la RDC.
Pour permettre la relance des économies ainsi que le processus de développement pour aider les populations à se remettre de l'impact de la COVID-19, les participants ont décidé de repenser collectivement les approches de développement et de se concentrer sur les obstacles les plus critiques qui empêchent une reprise verte, résiliente et plus inclusive.
Ils ciblent leurs actions sur trois (3) thématiques majeures, à savoir, l'amélioration du capital humain, la création d'emplois par des politiques de développement du secteur privé et la relance économique.
"Investir dans le capital humain et le protéger seront essentiels pour reconstruire une économie à productivité élevée, inclusive et plus résiliente. Cela implique l'amélioration des systèmes sanitaires, éducatifs, ainsi que l'insertion socio-professionnelle des jeunes par la qualité de la formation professionnelle et de l'enseignement technique. Notre devoir est de protéger nos populations des chocs futurs par des filets de sécurité robustes et adaptables, ainsi que des systèmes de prestation de services résilients. Outre l'amélioration de l'accès aux vaccins contre la COVID 19, nous souhaitons que l'IDA 20 offre la possibilité d'une consolidation des acquis en matière de capital humain, afin de parvenir à une véritable transformation humaine de nos populations. Dans ces domaines, l'introduction du digital constituera un accélérateur et un moyen transversal d'optimisation des ressources financières et humaines. Elle aidera notamment au développement de la télémédecine dans les zones reculées et du télé-enseignement, permettant de réduire les inégalités spatiales. Il est ainsi nécessaire d'accroître les investissements dans des systèmes accessibles, intégrés et résilients, en mettant l'accent sur la couverture sanitaire universelle, l'adaptation des marchés du travail, l'école de la seconde chance et l'éducation des jeunes filles. A cet égard, le développement de la formation professionnelle et son alignement avec les besoins, dans une approche régionale permettant de couvrir tout le territoire, seront des atouts clés. Cela permettra de réduire les proportions de jeunes femmes et hommes sans perspective d'insertion professionnelle durable", précise la déclaration d'Abidjan.
Les chefs d'État de l'Afrique subsaharienne veulent promouvoir la création d'emplois par le développement du secteur privé, acteur clé de la transformation de leurs secteurs économiques stratégiques.
"Le défi du développement du secteur privé exige la poursuite et l'amplification des efforts d'amélioration du climat des affaires, et d'importants investissements pour accroître l'offre énergétique, y compris l'accès et la réduction des coûts pour les populations et les entreprises. Il requiert également l'accélération du dynamisme de l'économie numérique, ainsi que des réformes et programmes aptes à stimuler la mise en place de facteurs de production et des investissements verts, résilients et inclusifs du secteur privé. Nous pensons spécifiquement au développement de l'Agro-industrie, au renforcement du secteur manufacturier, à la fabrication de produits pharmaceutiques, et à la production de vaccins en Afrique à travers des partenariats industriels, le transfert de technologie, et un partage de la propriété intellectuelle", lit-on dans la déclaration.
Ils visent l'intégration de leurs filières aux chaînes de valeurs internationales et le renforcement des échanges intra-africains, afin de capter une part plus importante de valeur ajoutée, indispensable pour l'amélioration du niveau de vie et du bien-être des populations.
Pour eux, les allocations IDA doivent ainsi permettre d'accroitre leur accès à des volumes plus importants de ressources financières, à des conditions favorables, grâce notamment à la mise en place de mécanismes de financements innovants et compétitifs, comme les mécanismes de « blending » et des garanties adossées aux ressources de l'IDA.
La relance économique est une priorité. Les chefs d'État estiment que la région doit rapidement sortir de la crise, pour entamer la dynamique vertueuse d'amélioration des indicateurs économiques, sociaux, et de bien-être des populations.
"Elle impliquera la transformation structurelle et spatiale de nos économies, à travers la transformation de nos matières premières, une meilleure diversification économique, un développement des échanges intra-pays, de même que le renforcement de la coopération entre nos États, notamment grâce à la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine. Les pays Africains ont besoin, à l'instar de tous les pays du monde, d'espace budgétaire adapté pour faire face à la crise, et relancer leurs économies sans toutefois remettre en cause la soutenabilité de la dette et la stabilité du cadre macroéconomique auxquelles nous sommes particulièrement attachés. Nous soutenons à ce titre toutes les initiatives visant à améliorer l'accès des pays africains à des ressources longues et à des conditions intéressantes".
Ce programme ambitieux, mais réalisable pour l'Afrique nécessite d'importantes ressources intérieures et extérieures et permettra aux pays d'atteindre les Objectifs de Développement Durable notamment, éliminer d’ici à 2030 complètement l'extrême pauvreté en Afrique subsaharienne, faire en sorte que chacun bénéficie d'une couverture sanitaire universelle et à moindre coût, accélérer la production locale de médicaments et de vaccins, parvenir, d’ici à 2030, à l'accès universel à l'électricité et à l'eau, garantir, d’ici à 2030, un accès à une éducation de qualité à tous les enfants de moins de 16 ans, et augmenter significativement la proportion d'adultes alphabétisés, augmenter le nombre de jeunes et d'adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l'obtention d'un emploi et à l'entrepreneuriat, promouvoir des politiques favorisant l'innovation et le développement des petites et moyennes entreprises et promouvoir l'industrialisation de nos économies notamment à travers la transformation locale des matières premières.
Pour ce faire, les chefs d'État de l'Afrique subsaharienne ont réitéré leur appel lancé lors du Sommet sur le financement de l'Afrique à Paris du 18 mai 2021, pour un soutien accru au continent en vue de mieux se reconstruire après la crise découlant de la pandémie de COVID-19.
Ils exhortent les donateurs de l'IDA à soutenir une reconstitution ambitieuse et importante des ressources de l'IDA20 pour une mobilisation d'au moins 100 milliards USD d’ici à la fin de l'année 2021, afin d'atteindre les objectifs énoncés dans la présente déclaration.
"Nous travaillerons à améliorer significativement notre capacité d'absorption des ressources pour une exécution diligente des projets et programmes. Nous engageons à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales, et à utiliser de façon transparente et efficiente les ressources mobilisées, tout en renforçant la gouvernance".
Par ailleurs, notons que cette Réunion des Chefs d'État et de Gouvernement pour soutenir une vingtième reconstitution ambitieuse des ressources de l'Association Internationale de Développement (IDA20) a vu la participation effective des présidents de l'Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Madagascar, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tanzanie et Togo, sans oublier, le Président de la Commission de l'Union Africaine, le Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Président de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), le représentant du Président de la Commission de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le Groupe de la Banque Mondiale.
Wassimagnon
Infos à la une
La proposition du PR- DRAMANE n'a-t-elle pas été retenue ou adoptée ??. Il se croit le cerveau(unité-centrale) de la CEDEAO et de l'Afrique.....
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire