Côte d'Ivoire-France : Depuis Jacqueville Jean-Yves Le Drian invite les pays de la région à s'approprier l'AILCT et annonce la poursuite de son internationalisation
Le Drian et Ouattara ce jeudi à Abidjan
Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe des affaires étrangères de la République française a rassuré les partenariats africains quant au soutien de son pays dans la lutte contre le terrorisme à l'occasion de l'inauguration de la première tranche des infrastructures de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme située à Jacqueville en Côte d'Ivoire.
«Nos partenaires africains peuvent compter sur le soutien de la France, aussi bien en terme financier et de coopération technique. Plusieurs de nos experts ont déjà rejoint l'Académie. L'Australie, le Pays-Bas, la Norvège ont déjà répondu présents. L'internationalisation de l'Académie va se poursuivre », a-t-il déclaré.
Jean-Yves Le Drian souhaite désormais que tous les acteurs de la région s'approprient pleinement cet outil exceptionnel tout en intensifiant leur engagement commun contre les groupes qui les menacent de faire dans le sillage de l'initiative d'Accra et du plan d'action 2020-2024 de la CEDEAO, tout cela afin d'éradiquer le terrorisme.
«Le faire non seulement pour faire plus en matière de partage d'informations et de renseignements. Et faire encore d'une manière supérieure cette coordination. Le faire non seulement pour développer une culture commune de l'anti terrorisme, non seulement pour conduire de nouvelles opérations conjointes. Non seulement pour renforcer la coopération avec le G5 Sahel, notamment dans les zones transfrontalières mais aussi pour compléter ces efforts militaires et sécuritaires par un effort de stabilisation et de développement dans les régions septentrionales. La France se tient également à vos côtés pour mener ces batailles du temps long, ces batailles de la paix dont nous savons qu'elles sont tout aussi décisives que les autres », a ajouté, le ministre français.
Selon lui, le fléau du terrorisme n'est pas une fatalité ni en Afrique, ni ailleurs, c'est une menace qu'il faut combattre.
« Nous continuerons à le faire au Sahel comme nous continuerons ici ensemble. Nous le ferons avec cohérence et pragmatisme en mobilisant les meilleurs spécialistes, dans des infrastructures optimales autant de gage de réussite et autant de raison de redoubler d'effort dès maintenant », a-t-il soutenu.
Revenant sur le contexte qui a prévalu la création de l'Académie, Jean-Yves Le Drian a rappelé que la France et la Côte d'Ivoire venaient de subir de terribles attentats islamiques.
«Je pense à l'attaque qui a eu lieu non loin d'ici à Grand-Bassam ou des ivoiriens et des français périssent ensemble un dimanche de mars sous les balles de terroristes. N'oublions pas cette tragédie. Depuis ce moment nous savons que notre responsabilité est de combattre ensemble, cet ennemie commun dont les exactions au Sahel nous concernent directement car sur la carte des menaces, le Sahel est la frontière sud de l'Europe et la frontière nord des États du Golfe de Guinée », a souligné, Le Drian.
Il a mentionné que cette Académie sera à mesure de résoudre plusieurs questions qui se posent aux États.
«Comment lutter efficacement contre des groupes terroristes plus mobiles que jamais et désormais capables d'étendre leurs rayons d'actions aux confins du Sahel pour tenter de desserrer l'étau dans lequel, ils se trouvent pris ? Comment les empêcher d'apporter ici leur stratégie du KO pour affecter des États et soumettre les populations et en s'imposant par la violence de l'instrumentalisation de l'aspiration encore insatisfaite ? Comment rendre impossible, la connexion qu'ils cherchent à réaliser avec des groupes de la région du bassin du lac Tchad »
A ces questions cruciales, M. Le Drian estime que les États doivent apporter, une double réponse en unissant leurs forces, avec l'appui de la France, des Européens, de la communauté internationale.
Il a exhorté les États de la région à intensifier leur coopération militaire, sécuritaire et judiciaire en agissant avec la même énergie, avec la même exigence sur l'ensemble du spectre du contre terrorisme.
Tout comme, le ministre d'Etat ivoirien, le ministre français de l'Europe a rendu hommage à l'ancien Premier ministre, Hamed Bakayoko pour sa détermination dans l'aboutissement du projet.
«Je voudrais rendre hommage à feu Hamed Bakayoko qui était au départ de cette réalisation et qui a fait preuve d'une grande détermination pour son aboutissement, nous pensons à lui », a déclaré Jean-Yves Le Drian.
Il a enfin rappelé que l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme est en effet à la fois une école interministérielle des cadres, un centre d'entraînement et d'aguérisement des unités d'intervention et un institut de recherche stratégique.
«C'est en un mot un environnement d'excellence pour former et perfectionner, celles et ceux qui nous protège de la menace terroriste qu'ils soient militaires, gendarmes, policiers, magistrats ou personnel d'administration de pénitenciers, douaniers, magistrats. C'est également, un lieu d'échange où ils pourront mettre en commun leur expérience et tisser des réseaux dont la valeur ajoutée ne manquera pas de se faire sentir en ces temps de crise », a conclu, Le Drian qui prendra ensuite la direction du palais présidentiel d'Abidjan pour une audience avec Alassane Ouattara.
Wassimagnon
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La France doit chercher plutôt á imposer la démocratie et la liberté d'expression dans "ses colonies". Africaines, spécialement en RCI. Jean-Yves Le Drian n'est pas venu spécialement pour l'inauguration de l'AILCT. Sa présence á l'AILCT est juste la couverture de la casserole.
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