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Côte d'Ivoire : Affaire de Royauté à Ebrah, pas de « bicéphalisme », les véritables griefs contre le roi destitué
 

Côte d'Ivoire : Affaire de Royauté à Ebrah, pas de « bicéphalisme », les véritables griefs contre le roi destitué

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 08 juin 2021 - 11:55

Le village d’Ebrah (Ph KOACI) 


L’affaire de la royauté dans le village d’Ebrah, sous-préfecture de Grand-Bassam qui perdure depuis 2018 et qui suscite l’attention des autorités depuis le dernier rebondissement a été le motif de notre déplacement dans la localité le week-end dernier.


Ce samedi 05 juin 2021 malgré une cérémonie funéraire qui a eu lieu avant notre arrivée, nous constatons un village calme, paisible où chacun vaque à ses occupations et s’étonne quand vous évoquez une prétendue crise à la royauté.


« Il n’y a pas de bicéphalisme ici à Ebrah et il faudrait que cela soit clair dans les esprits », nous lance d’entrée, Monsieur Ayemou Beugré Joseph, Chef de catégorie. « Les institutions du village fonctionnement normalement... Un roi a été destitué le 30 juin 2018, il a tenté par tous les moyens d’empêcher l’intronisation de son successeur, mais il a échoué... »


Il faut souligner que, M. Assemien 20è roi, est la quatrième Majesté destituée à son poste de l’histoire des Abourés d’Ebrah.


Pour revenir aux raisons de la destitution Monsieur Assemien Nogbou, tout d'abord,  les doyens du village rappellent que, les conditions de sa désignation en septembre 2001 n’ont pas respecté les us et coutumes, avant d'indexer sa « mauvaise gestion ». Ils en veulent pour preuve, l’échec de plusieurs projets de développement et ceux dédiés par l’Etat aux femmes et jeunes ainsi que d’autres actes posés par l’ex-roi contraire à la tradition de ce groupe Akan.


« Imaginez-vous que, pour une tentative d’empoisonnement et sans aucune preuve palpable de culpabilité, le roi a fait enfermer en 2008 un notable de surcroit un chef guerrier. Selon nos coutumes, il devait être destitué, mais s’il a gardé son fauteuil, c’est grâce à la médiation des rois de Bonoua et de Moossou », explique-t-on. 

Parmi les griefs, les représentants des populations relèvent des dysfonctionnements dans sa gestion surtout l’obligation de réserve en ce qui concerne la politique.


 

« Lors de la crise post-électorale, il est intervenu à la télévision au nom des rois et chefs traditionnels pour soutenir la victoire de Laurent Gbagbo.... Sa déclaration lui a d’ailleurs coûté l’exil avant son retour au pays en juin 2014 suite à une médiation des cadres du Sud-Comoé (Francis Wodié, son chef de cabinet, Adja Vincent, Daniel Kablan Duncan, Aka Aouélé et la Roi de Grand Bassam). Sa position a stigmatisé notre communauté. Il a mis le peuple d’Ebrah en danger par ses prises de position unilatérales sans l’approbation de ses administrés, c'est une attitude inacceptable et intolérable », ont-ils regretté.


Ces derniers affirment avoir interpellé à plusieurs reprises le roi déchu sur sa manière cavalière d’engager le village dans de nombreux débats contre sa volonté, mais il aurait toujours fait fi de leur mise en garde.


La question de la vente de terrains serait la goutte d’eau qui a fait déborder le valse. Monsieur Assemien, se serait adjugé des hectares de terrains ne lui appartenant pas pour, dit-il bâtir son palais royal et envisagerait une opération immobilière sans l’avis des populations. 


« En pays Abouré, les terrains appartiennent aux familles, pas aux individus. Comme nous n’avons pas assez de terrains, nous avons tous convenu qu’aucune vente de terrain n’était possible dans notre village... Nous avons un schéma directeur soumis au Ministère de la Construction piloté par la Génération au pouvoir avec le concours de l’architecte, Guillaume Koffi ... Nous avons les preuves de nos accusations qui ont été d’ailleurs remises à l’administration. Il a fait du faux et usage du faux », accusent les villageois et de marteler. 


« La Génération Blessoué Noé maintient la destitution du Roi. Ce n’est pas l’arrêté qui fait le roi, c’est la légitimité populaire... Ce n’est pas à l’Etat de nommer un roi. Nous respectons les institutions de la République, mais il faut que cela soit clair que, la page d’Assemien Nogbou a été définitivement tournée. Notre nouveau roi, c’est sa Majesté Ahoba Pie X Joseph Aipri, choisi par la famille royale et accepté par la population. Notre souci majeur aujourd’hui, c’est l’arrêté du nouveau roi pour le confirmer dans ses fonctions. »


 

Les cadres d’Ebrah sont reconnaissants envers le chef de l’Etat, Alassane Ouattara pour le nouveau tronçon qui relie Bingerville à Ebrah et dont l’inauguration est imminente.


Ils remercient également, le Premier Ministre, Patrick Achi, le Gouverneur Beugré Mambé, le Ministre Amédé Kouakou, le président du Conseil Économique et Social, Aka Aouélé, ainsi que les rois de Bonoua, Moossou et Grand Bassam, qui ont contribué à ce qu’Ebrah soit désormais accessible avec cette nouvelle infrastructure routière.


« Notre seul soucis, c’est comment leur dire merci. Nous lançons donc un afin que cette doléance puisse avoir un écho favorable auprès de ses personnalités, » ont-ils lancé.


Donatien Kautcha, Abidjan 



 
 
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