Yopougon, Ivoiriens et Nigériens autours d'un Choukouya (Ph KOACI)

Le 19 mai dernier, des affrontements ont éclaté entre des Ivoiriens et des Nigériens à la suite d'une vidéo détournée publiée sur Internet prise comme des violences exercées sur des Ivoiriens au Niger alors qu'ils s'agissait en réalité des images des éléments du Boko Haram arrêtés au Nigeria.

Des bandes de jeunes Ivoiriens s’en sont violemment pris à des personnes et des commerces d’Abidjan, visant particulièrement les personnes originaires du Niger. Après les récentes violences contre la communauté nigérienne appelée, Haoussa, le gouvernement ivoirien a dressé le bilan des récentes agressions contre cette communauté nigérienne vivant à Abidjan et dans d'autres villes du pays.

1 Nigérien y a perdu la vie, 39 autres blessés dont 6 cas graves, 1 officier de la police ivoirienne légèrement blessé, 51 commerces pillés, 22 commerces incendiés, 14 véhicules saccagés, 21 millions de FCfa déclarés emportés, c'est le bilan dressé par Conseil national de sécurité (Cns) tenue le jeudi 27 mai 2021 à Abidjan.

S'il est vrai que 38 personnes ont été interpellées par la police, deux semaines après ces tristes événements qui n'honorent pas la Côte d'Ivoire l'on tente de colmater les brèches.

À Yopougon, où la communauté nigérienne a également subi le lourd tribut de cette bêtise humaine, des Ivoiriens et des Nigériens se sont retrouver pour lancer un message à leurs communautés respectives.

Autour d'un "Choukouya, viande braisée de mouton ou bœuf, spécialité nigérienne ndlr) Cyrille Djéhi, président du mouvement pro-Côte d'Ivoire et ses amis, ont accueilli la communauté nigérienne en Côte d'Ivoire dont la délégation était conduite par Fataou Beydou, président du mouvement des jeunes patriotes du Niger.

Les deux communautés ont regretté les malheureux événements du 19 mai 2021 qui a vu la mort d'un Nigérien.

Ils ont été unanimes que ces affrontements n'honorent pas l'Afrique, c'est pourquoi ils ont décidé de lancer un message à leurs différentes communautés.

"On a constaté le dérapage qui s'est produit il y a quelques jours à Abidjan et nous sommes tous d'accord que cela ne doit plus se répéter dans aucun pays d'Afrique. Nous, en tant que jeunes, nous n'avons pas le droit d'accepter qu'on nous trie. On n'a pas besoin de ça et ce qui s'est malheureusement passé le 19 mai dernier est une vilaine page qu'il faut rapidement tourner. Nous sommes tous des frères du même continent", ont-ils ensemble déploré.

Autours de la symbolique d'un "Choukouya" partagé, les deux communautés ont lancé ce massage de paix et de tolérance.

Jean Chrésus, Abidjan