Akufo-Addo, au milieu, reçu en France par le couple Macron (ph)

Le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a appelé à la restructuration de l'architecture financière mondiale afin qu'elle puisse mieux répondre aux besoins de l'Afrique mais aussi l'annulation des dettes des pays africains à la suite de la Covid-19.

Akufo-Addo a lancé cet appel le mardi 18 mai 2020 lors de son intervention au Sommet sur le financement des économies africaines à Paris en France.

En soutenant son appel, le Président ghanéen a rappelé que la conférence de Bretton Woods, qui a eu lieu à la fin de la seconde guerre mondiale, a créé une architecture financière mondiale qui, au cours des 77 dernières années, s'est avérée défavorable à l'Afrique.

Il a expliqué que les économies d'Europe, d'Amérique et d'Asie se sont considérablement développées pendant cette période, tandis que celles de l'Afrique ne l'ont pas été. Il a attribué cette situation aux dommages collatéraux de la guerre froide, l'iniquité du système économique mondial, une relation économique fondée sur l'accaparement des ressources, ainsi que les problèmes de leadership et de gouvernance sur le continent africain.

Les inégalités structurelles auxquelles sont confrontées les économies africaines, a souligné le Président ghanéen, ont été aggravées par la Covid-19, comme en témoigne le fait que seulement 2% des 1,3 milliard de doses de vaccin administrées dans le monde, à la fin du mois d'avril, sont en Afrique.

Pour remédier à ce qui est présenté comme une défaveur pour l’Afrique, Akufo-Addo a plaidé que de la manière où les institutions de Bretton Woods ont aidé à reconstruire l'économie mondiale après la guerre il y a 77 ans, « une occasion historique s’offre pour réinitialiser les règles économiques du système financier mondial de sorte à donner aux pays africains une chance égale de développement, à la suite de la pandémie ».

Propositions d’Akufo-Addo pour la finance en Afrique

Le Président Akufo-Addo a proposé deux solutions lors de la conférence pour aider à faire face à la situation à laquelle l’Afrique est confronté.

Il a premièrement proposé la restructuration de l'architecture financière mondiale actuelle afin de permettre l'accès et l'équité au financement à long terme pour soutenir la transformation économique en Afrique. Cette solution selon lui devrait « inclure la mise en place d'un mécanisme africain de stabilité, semblable au mécanisme européen de stabilité » pour faire face aux situations d'urgence instantanée.

La deuxième solution proposée par le Président est de combler les problèmes immédiats de liquidité et d'insolvabilité potentiels auxquels le continent et ses institutions financières sont confrontés. De ce fait, il a exhorté le FMI à rétrocéder 650 milliards de dollars pour soutenir les pays à revenu intermédiaire faibles et vulnérables avant les réunions annuelles de 2021.

Soulignons que le Sommet sur le financement des économies africaines qui s’est tenu en France a ambitionné d’aider les pays africains à se redresser financièrement et à combattre la dette. A l’initiative de la France, une trentaine de dirigeants africains et européens se sont retrouvés le mardi dernier à Paris avec les grandes organisations économiques internationales pour tenter de sauver l’Afrique de l’asphyxie financière qui la menace après la pandémie de la Covid-19.

Quoique l'Afrique fasse figure de continent relativement épargné sur le plan sanitaire (décès dus aux cas Covid-19), elle semble être affectée sur le plan de relance socio-économique.

Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana

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